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Dossier
31/01/2008
Bourses, Attali, Société Générale : les réponses de Jean-Hervé Lorenzi
Rarement une semaine n'aura concentré une actualité économique aussi riche. Le lundi 21 janvier, la crise financière et bancaire qui planait sur les bourses mondiales depuis la crise des "subprimes" semblait bien se manifester : -6,8 % à la bourse de Paris, -7,2 % à Francfort, -5,5 % à Londres, -7,54 % à Madrid, -3,8 % à Tokyo, -5,1 % à Shanghaï, et -2,9 % à Sydney ! Pendant qu'aux Etats-Unis les bourses sont fermées pour jour férié, la panique gagne la quasi-totalité des marchés financiers. Le plan de relance de 140 milliards de dollars, présenté par George Bush le 18 janvier, n'a pas convaincu les investisseurs. Certains spécialistes n'hésitent plus à parler d'un "krach" comparable à celui de 1929, ou à annoncer la récession.
La récession, c'est justement ce que cherche à éviter la commission Attali. Le 23 janvier, deux jours seulement après le "lundi noir", celle-ci a remis ses 314 propositions à Nicolas Sarkozy pour la "libération de la croissance française". De la relance de l'immigration, à la TVA sociale, en passant par le travail des retraités, l'autorisation de la vente à perte, ou la suppression des départements, ces idées pour « sauver la France » étonnent et font débat.
Troisième acte de cette folle semaine économique : le jeudi 24 janvier, Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale, annonce que sa banque a subi une perte de près de 7 milliards d'euros. En cause, la crise financière bien sûr, mais pas seulement. En interne, un trader a commis une fraude massive coûtant 4,9 milliards d'euros à la Société ! Sans doute la fraude la plus importante de l'histoire de la finance. Fait rare : le PDG de la banque française a présenté sa démission avant de revenir sur sa décision. Il a finalement fait ses "excuses" aux actionnaires et estimé, dans une lettre publiée sur Internet, que la situation financière de la banque était "restaurée". Lui et son directeur général, Philippe Citerne, ont annoncé qu'ils renonçaient à 6 mois de salaire pour "participer au redressement de la banque".
Que signifient ces trois événements majeurs de l'économie française et mondiale ? Comment comprendre les faits et les enjeux de chacun d'entre eux ? Quelles prévisions peut-on établir pour l'avenir ?
L'éclairage d'un spécialiste des questions économiques
Professeur à l'université Paris-Dauphine, président fondateur du Cercle des économistes, conseiller du directoire de la Compagnie financière Edmond de Rothschild et membre du Conseil d'analyse économique, Jean-Hervé Lorenzi est souvent présenté comme un « agitateur » ou un « provocateur » dans le monde de l'économie.
D'abord banquier quand il décide de conseiller François Mitterrand à l'Elysée dans les années 1980, ce proche de Jacques Attali a travaillé avec de nombreuses autres personnalités de gauche, sans jamais franchir la frontière entre sphère économique et engagement politique. Il se présente aujourd'hui régulièrement comme un "social-démocrate" de plus en plus attiré par le libéralisme. Son tempérament chaleureux et volontaire l'a rapidement fait connaitre des médias. Son expérience très riche dans la société civile (banque, assurance, industrie, informatique, communication) font aussi de lui un homme d'action et un lobbyiste. Depuis ses débuts, l'économiste s'attache en effet à bousculer les théories économiques avec un leitmotiv : "L'économie doit servir à quelque chose".
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Le Smic détermine le montant du salaire minimum légal en France. il est revalorisé le 1er janvier. Smic