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Parmi les avantages offerts aux délégués
syndicaux : la voiture de fonction. Photo © Getty images
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"Il y a plusieurs façons d'amadouer : aujourd'hui,
tous les délégués régionaux sont chefs d'équipe ou responsables de chantier." |
Selon les auteurs de "L'Argent noir des syndicats",
le secteur du nettoyage est emblématique des problèmes
de corruption.
En voici un exemple.
« "Il y a plusieurs
façons d'amadouer : aujourd'hui, tous les délégués régionaux sont chefs d'équipe
ou responsables de chantier. Il y a aussi l'attribution d'une voiture de fonction,
de primes diverses, de doubles emplois, des pages de publicité dans les journaux
syndicaux internes, des formations bidon, les détachements de permanents dans
les fédérations... Concrètement, ça se traduit par des interventions syndicales
pour casser des grèves et, pire, pour accompagner le licenciement de salariés
pour faits de grève."
Alors pourquoi une grande partie d'entre eux sont-ils réélus ? Nous ne sommes
pas au bout de nos surprises. "Pour pouvoir garder leur pouvoir, poursuit ce
syndicaliste, ils trafiquent les élections. Les votes se font presque systématiquement
par correspondance, avec ou sans boîte postale. Le grand classique, c'est le bourrage
des urnes. Une confédération a reconnu un problème de dérive, mais rien de
sérieux n'a été fait. Certains délégués bénéficient parfois des largesses de grosses
boîtes de la profession pour aller foutre le bordel chez les concurrents. C'est
typique d'un système mafieux." »
Extrait de "L'Argent noir des syndicats", Editions
Fayard