Le timbre le plus cher du monde

Le timbre le plus cher du monde Pour la quatrième vente aux enchères de son histoire, le timbre "one-cent magenta" a une nouvelle fois battu un record.

C'est un petit bout de papier de 2,5 sur 3,2 centimètres qui ne ressemble pas à grand-chose à première vue. Le "one-cent magenta" de Guinée Britannique est pourtant devenu le timbre le plus cher du monde le 17 juin 2014 lors d'une vente aux enchères de Sotheby's à New York. Il a été acquis par un acheteur resté anonyme pour la somme de 9,5 millions de dollars, soit 7 millions d'euros. C'est toutefois un peu moins qu'attendu, puisque les experts de la Royal Philatelic Society London avaient estimé sa valeur entre 10 et 20 millions de dollars.

Le one-cent magenta de Guinée Britannique a été vendu pour 9,5 millions de dollars. © Sotheby's

L'unique exemplaire restant de ce timbre de 1856 a été découvert par un garçon de 12 ans aux Etats-Unis en 1873. Il n'avait pas été vu publiquement depuis 1987. Durant son histoire, il a changé huit fois de propriétaire et a été vendu quatre fois aux enchères, battant à chaque fois un record mondial. Sa dernière acquisition date de 1980 : John du Pont, l'héritier de l'entreprise chimique du même nom, l'avait alors acquis pour 935 000 dollars. Une petite fortune à l'époque.

Jusqu'ici le timbre le plus cher était le "tre skilling jaune" suédois, cédé lors d'une vente aux enchères en 2010 pour un montant tenu secret, mais qui avoisinerait les 2 millions d'euros. Sa particularité ? Il est unique, car il s'agit d'une erreur d'impression (il est jaune au lieu de vert). On estime qu'environ 0,5% de la population s'intéresse aux timbres dans le monde. En France, 200 000 personnes sont par exemple abonnées aux services philatéliques de la Poste. Mais les vrais collectionneurs, ceux qui dépensent régulièrement de l'argent pour s'offrir des timbres, seraient plutôt entre 15 000 et 20 000 en France.

La valeur d'un timbre de collection est avant tout lié à sa rareté et au nombre d'acheteurs potentiels. "On collectionne d'abord les timbres de son propre pays où ceux avec lesquels on a des liens affectifs", explique l'expert Jean-François Brun. Du coup, le marché asiatique est actuellement en plein essor, avec l'émergence d'une classe aisée dans les pays de la région, capable de dépenser 100 000 euros ou plus pour enrichir leur collection.

Mais il n'est pas nécessaire d'avoir un grand nombre d'acheteurs pour voir les prix grimper. "En Belgique, trois milliardaires se battent sur la même collection et font monter les prix de manière déraisonnable", s'amuse Jean-François Brun. Les spéculateurs ? "Ils disparaissent vite de la circulation", affirme notre expert. "La philatélie est une affaire de passionnés, il faut connaître certains codes".