INTERVIEW 
 
Patrick Drahi
Président
Altice
Patrick Drahi
"Numericable-Noos raccordera en fibre optique 4 millions de foyers d'ici 2008"
Fibre optique, candidature pour la 4ème licence 3G : le président d'Altice, co-actionnaire de Numericable-Noos, dévoile les ambitions du câble sur les marchés de l'Internet très haut débit et du mobile.
(01/12/2006)
 
JDN. Combien coûtent la modernisation du réseau câble de Numericable-Noos et le déploiement de la fibre jusqu'au pied des immeubles ?
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Patrick Drahi. Le réseau câble de Numericable-Noos est la seule infrastructure à dimension nationale proposant une alternative au service haut débit de France Télécom. C'est le réseau de fibre optique français le plus dense et le plus proche du client puisqu'il couvre environ 40 % de la population. Sa valeur actuelle est estimée à 10 milliards d'euros. En moyenne, YPSO investit plusieurs centaines de millions d'euros par an dans ses infrastructures de réseau.

Quel est le rythme de déploiement de la fibre ?
Compte tenu de l'infrastructure existante - une grande partie du réseau du câble est déjà fibrée -, nous livrons en moyenne 10.000 prises par jour, soit un demi million de Français raccordés en fibre optique par mois. Le gouvernement a annoncé un objectif de 4 millions d'abonnés très haut débit d'ici 2012. Chez Numericable-Noos, cet objectif sera atteint dès 2008.

Quels sont vos objectifs de vente sur cette nouvelle offre de 100 Mbits/s via la fibre optique ?
En un an, depuis la reprise des activités câble de France Télécom, Canal plus et TDF, la nouvelle entité Numericable a gagné 5 % de part du marché de l'Internet haut débit sur ses zones de présence. En 2006, le chiffre d'affaires de YPSO France sera de l'ordre de un milliard d'euros. Notre objectif est que nos ventes progressent en moyenne de 10 % chaque année.

Vous avez annoncé l'ouverture et le partage de votre réseau fibre avec les autres opérateurs. Etes-vous déjà en contact avec certains d'entre eux et sous quelle forme allez-vous ouvrir votre réseau ?
Nous sommes prêts à offrir des liaisons vers les DSLAM sous la forme contrats d'IRU [Indefeasible Right of Use, c'est-à-dire des droits d'exploitation du réseau pour une certaine durée, ndlr]. N'étant pas l'opérateur dominant sur le marché de l'Internet haut débit, nous n'avons aucune obligation de dégroupage.

Il faut un quatrième opérateur mobile pour dynamiser le marché."
Confirmez-vous votre intérêt pour la quatrième licence 3G ?
Oui, nous sommes plus qu'intéressés, nous nous déclarons officiellement candidat. Nous y réfléchissons sérieusement depuis près d'un an et avons confié un mandat à la banque HSBC pour travailler sur le dossier.

Pourquoi ne pas adopter une stratégie de MVNO, moins coûteuse que l'acquisition de la licence 3G ?
Etre MVNO, c'est être entre le marteau et l'enclume. Les marges des opérateurs mobiles virtuels sont très faibles et ne permettent pas d'adopter une stratégie agressive sur un plan national. L'ARPU moyen d'un abonné à la téléphonie mobile en France est de 38 euros par mois, contre 25 euros en moyenne dans l'Union européenne. Ce différentiel de 13 euros est énorme et s'explique par le manque de concurrence en France sur le marché du mobile. C'est pourquoi il faut un quatrième opérateur de taille nationale pour dynamiser le marché.

Altice et Cinven sont prêts à financer l'acquisition de la licence."
Quelles sont les motivations et les ambitions de Numericable-Noos sur le marché du mobile ?
Aujourd'hui, 40 à 45 % des appels mobiles sont passés depuis un lieu fixe, le domicile ou le bureau. Notre analyse est que la "home zone", la zone fixe où sont passés les appels mobiles, est créatrice d'importantes ressources financières pour un opérateur qui offre la convergence des réseaux fixes et mobiles. Il est indispensable aujourd'hui pour un opérateur de réseau fixe de posséder également un réseau mobile.

Comment allez-vous financer l'éventuelle acquisition de cette quatrième licence ? Pensez-vous pouvoir négocier avec les pouvoirs publics un prix inférieur à celui payé en 2002 par les trois opérateurs mobiles ?
Non, je ne pense pas qu'il y aura des aménagements financiers et l'acquéreur devra débourser la somme requise de 619 millions d'euros. Mais quand le jeu en vaut la chandelle, Altice et Cinven sont prêts à débourser la somme qu'il faut. Cependant, ce n'est pas YPSO qui se portera candidat mais probablement un consortium constitué d'Altice, de Cinven et d'autres actionnaires. Selon nos estimations, le marché du mobile en France pèsera 29 milliards d'euros d'ici 10 ans si le marché est dynamisé par quatre opérateurs. Le marché est donc créateur d'importantes ressources financières.

Nous pouvons couvrir 25 % du territoire en 3G en six mois."
Encore faut-il posséder un réseau de taille suffisante pour offrir un service performant au client…
Les conditions d'exploitation de la licence 3G fixent un objectif minimum de couverture de 25 % du territoire national. Dès ce seuil franchi, il est possible de passer des accords d'itinérance avec les autres opérateurs. L'une des raisons de notre candidature est que Numericable-Noos possède un accès privilégié au patrimoine immobilier des Français puisque nous revendiquons 4,5 millions d'abonnés et 9,1 millions de prises raccordables. Couvrir 25 % du territoire national revient à installer environ un millier d'émetteurs. Un défi que Numericable-Noos peut relever en six mois.

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Le câble est historiquement un acteur de l'audiovisuel. Vous affichez néanmoins principalement des objectifs de croissance sur le marché de l'Internet haut débit. Comment définissez-vous la stratégie du câble en France aujourd'hui ?
Le câble en France tire environ 75 % de ses revenus sur les offres de télévision. Le quart restant est celui qui affiche le plus fort potentiel de croissance. Et puisque les fournisseurs d'accès Internet se développent aujourd'hui sur la télévision, il n'y a pas de raison que le câble ne se développe pas sur l'Internet !
 
 
Propos recueillis par Emilie LEVEQUE, JDN

PARCOURS
 
 
Patrick Drahi est le fondateur et le président du câblo-opérateur Altice. Sa société détient 30 % du capital d'YPSO, une holding qui regroupe les activités de Numericable et de Noos.

Patrick Drahi a fondé Altice en 2001. Auparavant, il travaillait pour UPC France.

Et aussi Patrick Drahi est un ancien élève de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole nationale supérieure des télécommunications.

   
 
 
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