Gaël
Duval
Directeur
Général
b2l
L'une des
plus anciennes agences spécialisée dans la communication
interactive, primée aux Clics d'Or 2000, travaille sur
de multiples projets Internet. Membre du réseau international
du groupe BBDO, b2l
est en perpétuelle retructuration pour coller au réalité
du marché. Son rapprochement avec le prestataire Cyber
Network devrait s'intensifier. Récemment, elle a mis en
place un incubateur qui comprend deux start-up : Immostreet (immobilier),
Alidoo (un portail destiné aux propriétaires d'animaux domestiques)
et un projet autour des sports de glisse.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 18
avril 2000 .
JDNet.
Dans la rubrique "Trois questions à..." mise
en place sur le JDNet au début de l'année pour connaître
les ambitions des acteurs du Net pour l'an 2000, Godefroy Jordan,
PDG de b2l, avait exprimé trois souhaits pour b2l. Tout
d'abord un "rythme effréné de croissance"...
Gaël Duval : C'est le cas pour l'an 2000 avec des
objectifs très importants. L'agence comprendra 200 personnes
d'ici la fin de l'année. Il y a une véritable frénésie
autour des start-up qui nous font confiance. Actuellement, nous
avons un gros projet Internet qui entre tous les dix jours chez
b2l, sans compter l'activité autour de notre incubateur.
Fin 2000, nous devrions réaliser un chiffre d'affaires
de 120 millions de francs (55 millions de francs en 99).
Secundo,
"fidéliser les collaborateurs tentés de rejoindre
des start-up..."
Ca, c'est plus dur. La bourse va peut-être nous aider...Plus
sérieusement, nous y arrivons car la restructuration actuelle
au sein de b2l permet de prendre d'autres responsabilités.
Nous avons structuré deux nouveaux pôles : l'un qui
s'appelle Next Step qui concerne l'ensemble des prestations "post
web" c'est à dire tout ce qui ets mise à jour
éditoriale, référencement, l'e-CRM et tout
ce qui est relation client. Nous avons conforté notre présence
dans l'achat d'espace d'espace et conseil média en ligne.
Aujourd'hui, c'est une équipe de huit personnes entièrement
dédiée, ce qui fait de nous l'une des cinq premières
agences dans ce domaine. Il est vrai que l'on a eu quelques départs
de personnes importantes mais ça n'a pas été
une grande vague. Les projets d'incubation, de restructuration
et de développement permettent à nos collaborateurs
de se fixer d'autres challenges. Nous sommes organisés
autour de cinq pôles autour du client, des médias
et de la production.
Tertio,
satisfaire les clients tout en restant rentable...
Sur le dernier point, nous avons toujours été rentable.
Quant à la satisfaction client, notre prix aux derniers
Clics d'or semblent montrer que nous avons une bonne cote auprès
des annonceurs. Comme disait Jean-Luc Godard, c'est toujours agréable
d'être remercié par les professionnels de la profession.
Pour revenir à la satisfaction, on préfère
quelquefois refuser de gros clients si nous considérons
que le projet et le "timing" est complètement
surréaliste. La course contre la montre est le danger du
Web. On croit trop souvent que tout peut être réalisé
de façon instantané.
Vous
travaillez sur quels projets chez b2l actuellement ?
Nous avons un projet de banque en ligne, commandé par un
établissement financier. Egalement un projet de portail
autour des sports de glisse baptisé Agoride. Nous travaillons
sur la deuxième version d'Immostreet, sur la nouvelle version
du site des Occasions du Lion qui devrait sortir dans trois ou
quatre mois. Nous accompagnons également Alidoo dans son
développement européen.
Avec
quels nouveaux grands clients avez-vous signé depuis le
début de l'année ?
Le plus grand est AGF, mais aussi une start-up dans le domaine
de la glisse même si la marque n'est pas encore installée
et Alidoo.
Existe-t-il
une tendance parmi les nouveaux projets : e-commerce, "BtoC",
"BtoB", etc. ?
Nous avons clairement une orientation "BtoC". Le "BtoB"
doit représenter 20% de nos projets. Ils ont quasiment
doublé et c'est ceux pour lesquels nous sommes fortement
sollicités. Aujourd'hui, le trio gangant est contenu -
communauté - e-commerce. Le e-commerce sera sans doute
les "business models" les plus récompensés
sur Internet. On parle beaucoup de business model sur le trafic
et l'audience mais il y a un moment où il faut être
rentable et gagner de l'argent. Les sites marchands sont plus
à même de le faire.
C'est facile de fidéliser vos clients traditionnels ?
Globalement, nous arrivons à les fidéliser. C'est
le cas pour Peugeot, Disney ou Aucland. Le "top ten"
chez b2l sont des clients fidèles. En revanche, ce sont
des clients qui apprennent de plus en plus avec nous et ils veulent
gérer leur autonomie vis-à-vis de la compréhension
de ce qu'est une stratégie Web, l'ergonomie et la manière
dont peut être structuré et organisé un site
web.
Que
devient l'incubateur lancé en début d'année
?
Notre incubateur a lancé deux start-up : Immostreet et
Alidoo. Actuellement, il comprend un troisième projet dans
le domaine des sports de glisse. Nous jouons beaucoup plus le
rôle d'incubateur opérationnel. Nous les hébergeons
chez nous, les start-up bénéficient de l'aide de l'ensemble des
équipes de B2L mais nous ne les soutenons pas financierement mais
leur apportons une aide pour la levée de fond. L'incubateur est
clairement un moyen de booster l'activité d'une start-up
mais il est en train de prendre un autre chemin. Les jeunes entrereneurs
manquent parfois de maturité. Patrick Robin a raison de
dire qu'au lieu de chercher un stage, ils cherchent maintenant
dix millions. Ce qui est assez réaliste. Le marché
actuel ne leur permet plus de faire les fautes traditionnelles.
Que
devient l'intégration de Cyber Network dans BBDO Paris
et b2l ?
Cyber Network a pour objectif de se rapprocher avec b2l voire
de fusionner avec b2l cette année. Aujourd'hui, on travaille
quasiment tout le temps ensemble. On va déménager
cette année dans les mêmes locaux. L'objectif est
de favoriser au mieux les expertises de chaque agence : Cyber
Network côté développement technique et b2l
côté "web agency".
Estimez-vous
que b2l est une agence d'envergure internationale ?
Clairement oui. 35% de notre chiffre d'affaires est développé
à l'international. On le fait pour six gros clients aujourd'hui,
dont Disney, Aucland, Wine and Co, Alidoo, Immostreet. Il est
vrai que nous n'avons pas de réseau international sous
l'étiquette b2l mais un réseau BBDO composée
de différentes agences interactives en Europe, aux Etats-Unis
et Japon. La culture du groupe fait qu'il n'y a pas de marque
commune aujourd'hui.
Comment
évolue la notion de communication interactive ?
C'est une communication qui permet l'écoute et l'expression
du consommateur. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Aujourd'hui,
la manière dont on met en place la communication interactive
dans 80% des cas, c'est juste un moyen pour l'internaute de savoir
si oui ou non, il va aller sur tel site ou accepter tel message
publicitaire. Nous recherchons chez b2l un modèle plus
haut de gamme et plus précise. C'est le sens de la communication
via le "rich media". C'est aussi dans l'approche une
humanisation des relations avec l'internaute. On est à
l'an II de la communication interactive. Selon une étude
de Jupiter, seulement 20% de sites marchands permet la personnalisation.
On est loin des possibilités de l'Internet.
D'après
une étude d'Icon Medialab réalisé avec dix
internautes néophytes, il apparaît que les portes
d'accès des FAI n'offrent pas ce qu'ils attendent. Un an
plus tard, deux internautes sont devenus des experts et les autres
exploitent a minima l'Internet ou ont abandonné. Ca ne
vous laisse pas perplexe en matière de communication interactive
?
Seul avec une machine, il y a un moment où les gens ont
besoin de soutien : aide à la décision, à
l'acte d'achat...L'Internet doit garder un pur bon sens. D'ailleurs,
b2l utilise une solution pour humaniser l'Internet sur son site
: Trois personnages symbolisant les domaines de compétences phares
de l'agence (branding/publicité en ligne, technologie et e-commerce)
répondent en temps réel aux questions qui leurs sont adressées
par les internautes.
Quel est votre site d'information favori ?
Libération
pour la France, The
Standard ou Business
2.0.
Surfez-vous sur un site en particulier pour vos loisirs ?
J'aime bien le site Pseudo.com,
très urbain sur la musique qui annonce l'arrivée
de la broadband sur Internet. Là, du coup, c'est un vrai
site multimédia, vous pouvez lire les interviews ou les
écouter.
Y'a t-il une campagne de campagne en ligne qui vous intéresse
particulièrement ?
Toutes les bannières qui proposent l'Internet à
o francs.
Qu'aimez-vous sur Internet ?
La disponiblité de l'information et la capacité
de la Toile de développer tout ce qui est "marketing
viral". J'ai envoyé un mail d'encouragement à
Kasskooye.
Que détestez-vous sur Internet ?
Les "friconautes", l'Internet perd son aspect aventurier.
Tout le discours autour de la "fracture digitale". Je
n'aimerais pas que l'Internet se développe en excluant
une part de la population.
Ga&iulm;l DUVAL,
28 ans, dispose d'un maîtrise de droit des affaires et fiscalité
(Paris II). En mai 1999, il rejoint BBDO Paris en cédant une participation
majoritaire dans l'agence Alpaga qu'il a co-fondée en 1996. Ga&iulm;l
Duval est membre du Future of European Advertising Stakeholders
(FAST) ainsi que de l'Internet Advertizing Bureau (IAB). Il participe
en tant qu'intervenant extérieur au Mastère Marketing Management
de l'Essec.