Une fois ce premier travail réalisé,
la rédaction d'un document de référence présente un
passage obligé dans toute démarche éthique. Il formalise
l'approche de l'entreprise et offre un repère disponible pour l'ensemble
des parties prenantes, en actant les engagements pris en matière d'éthique.
Choisir le type de document voulu
Selon
la taille de l'entreprise et le niveau de détail que l'on souhaite apporter,
trois types de référentiel existent. La charte doit rester
générale : elle présente les valeurs ou principes d'action
de l'entreprise. Le code de conduite décline lui la ligne que les
salariés doivent adopter pour se conformer à la charte. Il peut
être adapté aux différents métiers. La phase la plus
aboutie consiste à construire un guide de bonnes pratiques. Jean-Jaques
Nillès propose l'exemple de la valeur d'équité. "La
ligne de conduite à adopter serait alors de respecter une concurrence loyale.
Pour déterminer les bonnes pratiques, il faudrait identifier ce que cela
signifie dans la procédure achat : donner les mêmes informations
à tous les fournisseurs, par exemple, ou ne pas en favoriser un dans son
cahier des charges. Une même valeur donnera lieu à plusieurs bonnes
pratiques."
La rédaction à proprement parler du document
devra répondre à un impératif majeur : être précise,
afin de rendre le guide établi utilisable.
Deux
méthodes s'opposent
"L'une des raisons de l'échec des opérations
sur l'éthique, c'est la mauvaise prise en compte des attentes des équipes" |
La phase la plus en amont consiste à définir les valeurs
intrinsèques de l'entreprise. Pour Jean-Jacques Nillès, "on
peut partir de cinq valeurs qui sont des piliers éthiques et les adapter
ensuite au secteur et à l'entreprise." Il s'agit du respect, de la
justice, du courage, de la prudence et de la tempérance. "D'autres
notions peuvent être ajoutées, telles que l'intégrité",
précise-t-il.
Pour fixer avec précision sa démarche,
deux méthodes existent. "La méthode déductive consiste
à partir du référentiel de valeurs pour réaliser un
diagnostic et ensuite adopter une démarche d'amélioration. C'est
très proche du processus qualité", résume Jean-Jacques
Nillès. La méthode inductive présente l'avantage d'être
plus participative. Elle consiste à rassembler un groupe de professionnels
représentant les différentes fonctions de l'entreprise afin d'identifier
les problèmes éthiques, les éléments de prise de décision
et dégager les principes d'action. "Cette méthode est plus
lourde mais présente l'avantage d'avoir immédiatement une valeur
pour les collaborateurs", explique Jean-Jacques Nillès.
Concerter
les opérationnels
Quelle que soit la méthode choisie, elle
doit impérativement se baser sur l'écoute des opérationnels,
ceux qui seront ensuite en charge d'appliquer les valeurs et bonnes pratiques.
"L'une des raisons de l'échec des opérations sur l'éthique,
c'est la mauvaise prise en compte des attentes des équipes", constate
Jean-Jacques Nillès. Un échange réciproque avec les responsables
de secteurs, d'agences... tout au long de la démarche assure un bien meilleur
niveau d'acceptation des décisions prises.