Régler un différend avec un collègue

 

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Les bonnes conditions

Oral ou écrit ? Il paraît souvent plus facile d'exprimer ses griefs par écrit. Pourtant, Christine Miège déconseille de recourir aux emails. "On ne peut pas utiliser le langage non verbal par écrit. Plein d'éléments de communication sont perdus, qui peuvent être importants dans la gestion de ces situations délicates". Elle ajoute qu'en outre, les courriers électroniques circulent beaucoup plus facilement que les mots, d'où le risque de voir votre courrier atterrir dans des boîtes non désirées. De plus, le style d'écriture utilisé est souvent "lapidaire", alors que la gestion de conflit impose que chaque mot soit soupesé afin d'éviter les doubles sens, reproches inutiles et autres risques de vexation. Enfin, une discussion en face-à-face oblige généralement à modérer ses propos. Si toutefois vous souhaitiez régler cette situation par écrit, veillez à bien vous relire et à y mettre les formes. Une solution : écrire votre email, l'enregistrer et le vérifier le lendemain, à tête reposée, avant de l'envoyer. "La plupart du temps, la situation conflictuelle a déjà disparu", ajoute Christine Miège.

 

"Il faut envisager une issue positive au conflit"

De vive voix, quelques précautions doivent également êtres prises. Christine Miège conseille de privilégier une entrevue en tête à tête, sans témoin et dans une démarche d'écoute. "On évitera le face à face, qui représente l'affrontement, et on préférera s'installer légèrement de côté dans une position d'ouverture."

 

Le ton employé doit être dénué d'agressivité. N'hésitez pas à reformuler les dires de votre interlocuteur pour être sûr d'avoir bien compris et interprété ses paroles. Enfin, il faudra le remercier à la fin de votre conversation d'avoir accordé de son temps et pris la peine de vous écouter.

 

Utiliser la première personne du singulier

Vous estimez que ce collègue retient des informations vous concernant, qu'il ne vous consulte pas avant de prendre une décision qui vous touche, qu'il est agressif à votre encontre... Quel que soit le motif de votre différend, veillez à le recentrer sur vous : cela évitera à votre interlocuteur de se braquer. Plutôt que de dire "tu ne me transmets par les informations à temps", préférez "je suis embêté car lorsque je reçois les informations en retard, cela me bloque dans l'avancement des dossiers". La première attitude va l'amener à se justifier, ce qui n'apportera que peu de résultats, alors que la seconde incite l'interlocuteur à participer à la conversation d'égal à égal.

 

La présentation de ses récriminations doit, de plus, être aussi factuelle et précise que possible. Ainsi, on ne dira pas "je te trouve agressif envers moi ces derniers temps" mais "j'ai trouvé que tu me répondais sur un ton agressif à chaque fois que je te demandais un renseignement, depuis deux semaines". Ce n'est pas la personne qui est remise en question mais son comportement à un moment donné et dans une situation particulière. Expliquez également en quoi cela vous affecte : "je trouve que c'est dommage", "cela m'embête de penser que tu m'en veux"...

 

Aborder le problème de façon constructive

De façon toute aussi précise, expliquez à votre interlocuteur ce que vous attendez de lui. "Il faut envisager une issue positive au conflit", explique Christine Miège. Ainsi, vous pourrez proposer à un collègue qui vous a contredit en réunion : "je préférerais que dorénavant tu viennes me voir avant la réunion s'il y a un problème avec mes propositions, ainsi nous aurons un discours plus cohérent".


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