Evidemment, il est impératif
de maîtriser son sujet pour ne pas avoir peur de paraître incompétent.
Pas question pour autant d'apprendre son texte par cœur. On risquerait d'avoir
peur de ne pas le connaître et d'augmenter son trac d'autant. "De plus,
cela donne à l'orateur un effet 'non communicant' qui se perçoit
très bien dans son regard", remarque Jean-François Moine. Dans
le même ordre d'idée, il ne faut surtout pas se livrer à une
préparation trop longue de son discours, pour ne pas risquer d'être
incompréhensible ou incapable de s'adapter.
| "En se rendant compte qu'on peut dire la même
chose avec d'autres mots, on diminue sa peur d'oublier certaines formulations" |
Préparer les messages
Préparer
son discours revient donc simplement à travailler les messages qu'on souhaite
transmettre. D'abord en réfléchissant bien à l'objectif réel
de son intervention... et en excluant toute question d'ego. Ce qui aura aussi
pour effet de relativiser l'importance de la prise de parole. Puis en construisant
les messages proprement dits. Quelles sont mes intentions ? Quels effets
vont me faire passer d'une intention à l'autre ? La tâche consiste
à travailler à la fois son plan et les mots clés à
employer lors de l'intervention. "Ensuite, sans préparer davantage,
il faut simplement se laisser aller, à haute voix, préconise le
spécialiste. En se rendant compte qu'on peut dire la même chose avec
d'autres mots, on diminue sa peur d'oublier certaines formulations."
S'adapter
au public
Dernier élément de préparation : recueillir
les informations qui permettront de mieux faire passer ses messages. Quels sont
les attentes et les besoins du public ? Sont-ils homogènes ?
Est-ce que j'y réponds ? Ai-je une bonne compréhension du contexte
du public ? On va pouvoir traduire les réponses à ces questions
en éléments de rhétorique et s'appuyer dessus pour renforcer
le lien avec le public, sous forme, par exemple, de questions à l'auditoire
ou de références à son contexte.
| "Si on veut progresser, il faut se forcer
un peu" |
S'entraîner
Rien de
tel, pour apprivoiser son trac, que de s'exercer dès qu'on en a l'occasion.
Poser une question devant tout le monde en réunion, présenter quelque
chose pendant une minute seulement, participer à une table ronde où
la prise de parole est partagée… toutes les situations d'intervention
en public sont bonnes pour s'entraîner. Se livrer à l'exercice devant
sa famille et ses amis peut aussi aider, "à ceci près que si
on veut progresser, il faut quand même se forcer un peu. De plus, les proches,
bienveillants ou un peu durs, ne sont jamais tout à fait honnêtes."
Pourquoi ne pas travailler devant une caméra ? On est alors assuré
de l'honnêteté du public, puisque c'est soi.
