24/10/00
Bull
se lance dans l'accès internet bidirectionnel par satellite
Les
moyens d'accès à internet se multiplient, en
partie grâce au dégroupage de la boucle locale.
Celui-ci paraît être en bonne voie, tandis que
d'autres technologies émergentes permettent de s'affranchir
des contraintes du réseau d'accès classique.
C'est en particulier le cas des transmissions par satellite.
Jusqu'à présent, celles-ci étaient principalement
unidirectionnelles et surtout utilisées pour la télévision
(mais on peut tout de même citer l'exemple des liaisons
InmarSat bidirectionnelles). On peut penser que les offres
de connectivité fixe haut débit par ce type
de lien vont se développer. Elles permettent en effet
de s'affranchir d'une contrainte importante de la boucle locale :
la dépendance d'une zone géographique. Le groupe
français Bull
vient ainsi d'annoncer la disponibilité de services
internet haut débit par satellite. L'offre de l'opérateur
américain Tachyon
est utilisée pour fournir ce service.
Plusieurs débits sont disponibles, ceux-ci étant
dans tous les cas asymétriques. Ils s'étendent
de 2 Mbit/s en download et 256 Kbit/s en upload avec 10 Go
de transfert de données par mois, à 300 Kbit/s
en download et 64 Kbit/s en upload avec 1Go de transfert par
mois. Ce type de solution offre donc des débits comparables
avec les offres de type xDSL, câble ou BLR.
En revanche, cette solution souffre d'un inconvénient
inhérent à ce type de connexion. Utilisant un
satellite géostationnaire, situé à 36
000 km environ de la terre, le signal met en moyenne 500 ms
pour monter puis redescendre. Ainsi, la connexion n'est pas
très "réactive", en particulier si
on la compare à une connexion fibre optique.
Tachyon a cependant mis au point un système permettant
de limiter les problèmes inhérents a ce mode
de transmission, par exemple le temps de négociation
du débit, inhérent au protocole IP, qui peut
prendre beaucoup de temps avec un ping aussi long et un débit
rapide. La société a conçu un protocole
spécifique, qui est utilisé entre la passerelle
et l'utilisateur. Ainsi, lorsqu'un utilisateur accède
à une page web, celle-ci est rapatriée en entier
par la passerelle (y compris les images), puis transmise via
ce protocole vers le satellite qui la retransmet à
l'utilisateur. En Europe, le satellite Telecom 2A est utilisé.
Cette offre est commercialisée à partir d'environ
4 000 francs par mois. Ce type d'offre, qui prend à
contre-pied la réglementation sur la boucle locale,
peut être attractif. L'inconvénient reste le
temps nécessité par le signal pour parcourir
les 36 000 km de l'orbite géostationnaire. Avantage
: une accessibilité de n'importe quel endroit du monde.
Mais on peut penser que dans le futur, des moyens de communications
LEO (orbite basse) et MEO (orbite moyenne) se mettront en
place, ceux-ci ayant pour avantage un ping plus rapide et
des antennes moins coûteuses.
[Ludovic
Blin, JDNet]
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