Journal du Net > Solutions >  Le poids lourd suédois Telia s'attaque à l'hébergement européen
Article
 
25/10/00

Le poids lourd suédois Telia s'attaque à l'hébergement européen

  Envoyer Imprimer  

Opérateur historique suédois fondé au tout début du siècle, Telia s'est donné ces dernières années une vocation européenne et a ouvert des filiales aux Etats-Unis. Ce développement international intervient dans le cadre du déploiement de son réseau privé Viking en fibre optique qui devrait couvrir d'ici la fin de l'année près de 30 000 km entre une quinzaine de villes en Europe et une trentaine en Amérique du Nord. "Depuis 2 ans, notre stratégie internationale se construit au rythme de notre réseau paneuropéen qui comporte 96 paires de fibre optique", déclare Gilles Mautin, ingénieur commercial chez Telia France. "Sur une fibre, nous pouvons mettre environ 400 Gbps. Nous proposons à nos clients des lignes dédiées de 1 à 155 Mbps, et notre coeur de fibre à Paris est dimensionné à 2,5 Gbps. Pour l'instant, c'est largement suffisant pour faire face aux 5 prochains mois." En majorité non attribué, le reste de la bande passante est également utilisé à des fins de transport de la voix, ou pour des connexions privées point à point entre entreprises sans passer par le réseau Internet.

Arrivé un peu plus tard sur le marché de l'hébergement que ses principaux concurrents UUnet, PSInet ou encore ISDNet, Telia n'en prévoit pas moins un formidable essor de cette activité. D'après Gilles Mautin, "l'hébergement représente aujourd'hui entre 5 % et 10 % de notre CA prévu en 2000 pour la France, et notre objectif est d'en réaliser près de 90 % sur cette activité dans les 2 ou 3 ans." Dans cette optique, l'opérateur a donc ouvert deux centres situés à Courbevoie pour une surface combinée de 1 600 m2. Mais, 2 000 m2 devraient s'y ajouter d'ici avril 2001. En parallèle, cinq autres centres de 1 000 m2 au minimum devraient ouvrir en province dans les huit prochains mois, dont Lyon et Strasbourg avant la fin de l'année, Rennes, Bordeaux et Marseille aux alentours de juin 2001. A cet horizon, Telia disposera de sa propre boucle nationale française qui reliera tous ces points de présence et aura signé des accords avec d'autres opérateurs de boucles locales.

"Nous sommes exclusivement positionnés sur la colocation en tant qu'opérateur de réseaux et non de machines ou d'applicatifs", indique Gilles Mautin. "Nous fournissons une infrastructure entièrement redondante, depuis les lignes à haut débit jusqu'à l'électricité et la climatisation." Comme pour la plupart des opérateurs internationaux présents avec leur propre réseau de fibre, "colocation" signifie ici location d'espaces partagés dans le centre sous forme de baies, et non d'espace disque sur des serveurs partagés comme le proposent la plupart des hébergeurs purs.
Côté prix, la location d'une baie revient à 4 000 francs par mois, auxquels il convient de rajouter 3 500 francs mensuels pour une connectivité de 1 à 10 Mbps. Les seuls services assurés sont : un support de niveau 1 restreint au reboot des machines en 24/7 et aux interventions suivant la méthodologie du client, et des statistiques de connexion simples apportées en standard par le logiciel MRPG. Aucun service complémentaire n'est assuré.
L'absence de firewall mutualisé laisse le choix aux éditeurs du site de filtrer uniquement ce qu'ils souhaitent en installant leurs propres pare-feu. Sur la partie réseau, Telia assure à ses clients une disponibilité de 100 %, et s'engage par des SLA à reverser jusqu'à 30 % de son loyer mensuel au client qui serait en dessous de 99,96 % de disponibilité, aussi bien en terme de perte de paquets, que de temps de réponse et de la disponibilité générale. Les interventions du support niveau 1 doivent également intervenir dans un délai de 2 heures maximum.

Parmi ses clients actuels, Telia compte des sites tels que la plate-forme Battle.net de l'éditeur de jeux-vidéo Blizzard Entertainment dédiée au jeu en ligne Diablo 2, ainsi que des services d'Akamai, et un important portail européen classé parmi les tout premiers du continent. "En France, nous avons encore peu de clients car nous ne sommes pas très connus et nous avons lancé notre offre au mois d'août", termine Gilles Mautin. "Aujourd'hui, nous nous intéressons en particulier aux portails paneuropéens et aux sites marchands autonomes capables d'assurer eux-mêmes la montée en charge.
[François Morel, JDNet]


JDN Solutions Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Votre entreprise évolue-t-elle vers une informatique bimodale ?

Tous les sondages