18/01/01
NetIQ
et WebTrends créent un poids lourd face à BMC
En
ce début d'année 2001, le mouvement de concentration
tend à s'accentuer chez les éditeurs de solutions
e-business au sens large. Ainsi, les américains NetIQ
et WebTrends
viennent de tomber d'accord mercredi sur la fusion de leurs
activités. La nouvelle société, qui constitue
une capitalisation boursière de plus de 4 milliards
de dollars, devrait présenter un chiffre d'affaires
pro forma (combiné) d'environ 180 millions
de dollars, un effectif de près de 1 000 personnes
et une base installée dépassant les 52 000 clients.
Sur ce total, WebTrends affichait de son côté
60 millions de dollars de CA, 50 000 clients
(essentiellement des PMEs) et un effectif de 350 employés.
Effectuée par échange de 0,480 actions
de l'éditeur d'outils de gestion d'infrastructure pour
une de l'éditeur positionné sur la mesure d'audience,
la transaction donne ainsi naissance à un nouveau NetIQ
détenu à 76 % par ses anciens actionnaires,
et à 24 % par ceux de WebTrends. En parallèle,
cette dernière reste une marque en particulier pour
la mesure d'audience, mais ne constitue plus une société
à part entière.
De la gestion des performances au
décisionnel.
Derrière la fusion, "notre volonté
est de créer l'un des leaders en matière de
gestion des infrastructures e-business" déclare
Olivier Thierry, vice-président de NetIQ au niveau
mondial. "Nous devenons ainsi un concurrent majeur de
BMC Software.
Auparavant, nous étions orientés vers la gestion
des opérations, ou de la performance des systèmes
des grandes entreprises. Et il est intéressant pour
nous de pouvoir continuer avec WebTrends à assurer
pour elles la transition vers l'entreprise étendue.
Récemment, Microsoft
a acquis la licence de notre produit Operations Manager pour
la gestion des opérations de tous les systèmes
Windows NT et 2000, et devrait commercialiser le résultat
cet été. Nous avons l'intention de prendre les
modules WebTrends et de les porter dans cette infrastructure,
ce qui permettra à nos clients de déterminer
des seuils de performance et de disposer de l'ensemble sur
une seule console."
En parallèle de la mesure d'audience, WebTrends a développé
des algorithmes d'analyse qualitative et quantitative basés
sur Olap, le protocole de traitement de l'analyse multidimensionnelle.
Ce sont notamment ces technologies - et celles de reporting
qui y sont liées - qui seront intégrées
aux produits NetIQ en vue de fournir un diagnostic et une
gestion des systèmes de bout en bout.
Force de vente corporate, et clientèle
fusionnée.
En dehors des aspects technologiques, l'opération
comporte d'autres volets qui sont autant de raisons permettant
de la justifier. Ainsi, les quelque 200 clients de l'ancien
NetIQ sont des grands comptes, et ceux de WebTrends sont essentiellement
des PMEs. "C'est l'une des principales raisons pour lesquelles
nous avons fusionné" confirme Olivier Thierry.
Le nouveau NetIQ disposera ainsi d'une clientèle beaucoup
plus vaste et hétérogène, ce qui devrait
orienter son développement de nouveaux produits ciblés.
Du côté de WebTrends, qui s'appuie essentiellement
sur de la vente indirecte, "ils étaient en train
de monter une équipe de vente corporate" poursuit-il.
"Or, nous l'avons déjà, et cela constitue
pour eux une motivation essentielle à fusionner. De
plus, ils avaient également l'intention de se diversifier
vers la gestion des opérations." La sortie des
nouveaux produits intégrant l'ensemble des technologies
n'est pas encore programmée pour une date précise.
Mais il y a fort à parier que le nouveau géant
ainsi constitué donnera du fil à retordre à
ses concurrents comme BMC.
[François
Morel, JDNet]
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