19/01/01
Jonhatan Klinger : "Le géomarketing
n'est pas notre métier mais nous avons la plate-forme
! "
La
start-up française Webraska
lancée fin 99, s'est donné pour mission de
fournir des alternatives technologiques aux systèmes
de navigation automobile (GPS) basés sur CD/DVD-ROM.
Elle a développé pour cela une plate-forme
centralisée fournissant des services cartrographiques
mobiles. Elle fournit aux opérateurs une gamme d'applications
de navigation clé en main, conçues initialement
pour SFR, et élaborées spécialement
pour exploiter les differents modes d'accès: WAP,
Internet, SMS, systèmes IVR, PDA, centres d'appels,
équipements automobiles...
JDNet
Solutions : Comment définiriez-vous votre métier
et les technologies que vous utilisez?
Jonhatan Klinger : Nous sommes spécialisés
dans l'aide à la navigation
et l'orientation via plusieurs types de termnaux mobiles
(téléphone Wap, Palm...). En fait notre service
s'apparente aux services de navigation embarquée
que l'on peut trouver dans les automobiles (système
GPS) : calcul d'itinéraire et génération
de la carte adéquate. Néanmoins la différence
de taille de notre technologie est qu'elle ne repose pas
sur un dispositif client avec un logiciel à installer
sur chaque terminal : nous nous appuyons sur un serveur
centralisé. Celui-ci hébergé en France
stocke toutes les informations propres à la cartographie
(importation des bases de données de Navtech), aux
informations trafic et aux lieux touristiques. Notre service
repose sur une technologie nommée Internet Based
Distributed Navigation (IBDN) que nous avons brevetée.
Quels
sont les enjeux de la cartographie interactive ?
Les défis techniques sont de
plusieurs ordres. Tout d'abord concernant le serveur, la
contrainte est de donner un retour le plus rapidement possible.
Nos temps de réponse sont de quelques millièmes
de secondes. Cette performance est liée à
la structuration des données dans la base et à
l'optimisation de nos algorithmes de calcul (itinéraire
et recherche spatiale). Une autre contrainte résidait
dans la scalabilité de l'architecture de nos
serveurs face à la montée en charge qui peut
aller jusqu'à des millions d'abonnés qui se
connectent en simultané. Enfin et c'est peut-être
la plus forte contrainte, la prise en compte de tous les
modèles existant sur le marché, soit une vingtaine
de terminaux en Europe et des passerelles utilisées
par les opérateurs. Une contrainte énorme
quand on sait que plusieurs centaines d'incompatibilités
peuvent surgir selon les configurations. A chaque connexion
le serveur est capable de générer dynamiquement
un code WML adéquat après avoir identifié
la passerelle et le modèle du terminal. Nous sommes
également compatibles avec les divers OS de palms
(epoc, CE, javaphone ou Imode...)
Qu'en
est il de la communication avec d'autres bases de données
?
Effectivement c'est aussi un point important dans la mesure
où notre serveur doit savoir combiner des informations
hétérogènes pour enrichir l'information
délivrée au destinataire final (données
liées au trafic à intégrer au calcul
de l'itinéraire pour avoir le chemin optimal de déplacement).
Nous avons énormément travaillé cet
aspect, car il devra de plus en plus intégrer de
données touristiques, ferrovières...
Comment
appréhendez vous les problématiques de géomarketing
(utilisation marketing des informations liées à
l'emplacement géographique) ?
Ces problématiques nous intéressent
directement mais nous estimons que ce n'est pas notre métier
que de fournir des services basés sur le principe
du géomarketing. Nous fournissons une infrastructure
technologique et nous ouvrons notre serveur à des
fournisseurs de contenu pouvant être potentiellement
intéressés par le couplage géomarketing
tels que des guides de restaurants, de cinémas (allociné)...
Nous nous dirigeons vers une ouverture applicative de notre
infrastructure et avons développé à
cet effet des API pour qu'ils puissent s'intrégrer
plus facilement. Nous ne souhaitons pas lancer nous-mêmes
des services, mais faciliter le lancement par d'autres acteurs
qui disposent de l'expertise métier. Une cinquantaine
d'entreprises sont actuellement béta-testeurs.
Quels
sont vos projets de développement ?
Nous nous préparons activement
à l'intégration des nouveaux standards (GPRS,
UMTS...) et surveillons tous les terminaux qui sortent sur
le marché.
Par ailleurs, nous visons l'intégration de multiples
sources de données sur les modes de transport (métro,
train mais aussi toutes les voies de circulation : vélo...)
en vue de fournir des informations sur les horaires ou les
perturbations. Et ce à l'échelle mondiale.
A l'heure actuelle, la société est interfacée
avec la RATP. Enfin nous visons à proposer des services
de navigation en temps réel c'est à dire guidant
pas à pas l'utilisateur à chaque étape
de son cheminement. Une synthèse vocale des informations
délivrées par le serveur est aussi envisagée
notamment pour le guidage en voiture qui facilitera la démarche
pour le conducteur.
Avant
de rejoindre Webraska, Johnatan Klinger a passé 3
ans chez Hewlett-Packard en tant que chef de produit sur
le marché des PC pour PME. Il a également
travaillé pendant 3 ans comme responsable merchandising
chez Reckitt & Colman, une marque leader de la grande consommation.
Son expertise dans le marketing grand public inclut aussi
2 ans passés chez Procter & Gamble. De nationnalité
britannique, il est âgé de 33 ans et est titulaire
d'un MBA obtenu à l'Insead et d'un Master ingénierie
obtenu à l'Université de Cambridge.
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