15/03/01
Novell trouve
son partenaire "services" avec Cambridge Technology
Les
auteurs des premières analyses ironisent : déjà
en forte perte de vitesse, Novell vient de mettre la main
sur Cambridge Technology Partners... ou ce qu'il en reste.
"Ce n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler un
mariage au paradis...", se gausse un confrère
américain. Le fournisseur de services en lignes Novell
a pourtant procédé à l'acquisition de
la société de consultants en NTIC Cambridge
Technology Partners pour un montant de 266 millions de dollars
en actions. Alors que les actions Novell fondent en Bourse,
les résultats de Cambridge se révèlent
aussi dangereusement inférieurs aux prévisions.
L'acquisition, seule issue pour Cambridge...
Les
analystes s'accordent sur le fait que le cabinet de consulting
n'avait plus vraiment d'autre choix que le rachat. Mais la
nouvelle a plongé Wall Street dans l'incertitude. Même
si Forrester Research affirme que les bénéfices
de l'opération reviendront plutôt à Cambridge,
ses consultants considèrent qu'il reste à déterminer
la manière dont la société va pouvoir
continuer d'opérer. Premier avantage : Cambridge
s'intègre à une entreprise rentable, ce qui
devrait lui procurer le cash nécessaire à la
poursuite de ses activités. De là à ce
que ces activités deviennent rentables du jour au lendemain,
le doute plane... En effet, les solutions B to B, CRM ou encore
SCM (Supply Chain Management) ne constituent pas vraiment
la spécialité de Cambridge, constatent certains
observateurs.
...avec Novell, quel avenir ?
Avec
l'annonce en janvier de 280 licenciements visant à
dégager des bénéfices plus proches des
estimations initiales, Cambridge n'est pas sorti d'affaire.
Après s'être tournée vers le web et développée
à une allure exceptionnelle, la société
semble démontrer qu'elle n'a pas su gérer sa
propre croissance : les mauvais résultats financiers
entraînant la chute des cours ainsi que la fuite des
employés et le turn-over des cadres dirigeants . Lorsque
Novell nomme le CEO de Cambridge, Jack Messman, nouveau leader
de la société et annonce que celle-ci devient
une filiale de consulting indépendante, les analystes
s'inquiètent. Et ceci sans compter que les fusions-acquisitions
donnent lieu à des problèmes de compatibilité
en termes de culture d'entreprise.
Novell
et Cambridge se doivent donc avant toute chose, selon les
analystes, de "se redéfinir et de se repositionner
elles-même" afin de reconquérir la confiance
du marché. Ce type d'alliance pourrait tout de même
préfigurer un mouvement de fusion entre éditeurs
de logiciels et sociétés de services, sous tendu
par le phénomène Open Source. [Pascal
Bories, JDNet]
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