04/04/2001
Fluxus
passe sous drapeau anglais chez British Telecom Ignite
Avec
l'apparition constante de nouveaux acteurs sur le marché
de l'hébergement à valeur ajoutée, la consolidation
du marché paraît quasiment inévitable. Seules
les entreprises ayant atteint la taille critique devraient ainsi
survivre face à une demande qui ne dépassera pas,
a priori, une certaine limite en volume. Dans ce contexte, l'hébergeur
de sites critiques Fluxus
(ex-FranceNet) comptait sur son introduction en bourse l'an
dernier afin de pouvoir lutter contre la concurrence de plus
en plus féroce. "Nous avions besoin de fonds importants",
déclare Sergio Lovera, directeur général
de Fluxus en charge des aspects financiers. "Notre projet
d'IPO, qui était une façon de nous donner des
moyens, a malheureusement échoué. Tout naturellement,
nous avions prévu des solutions alternatives comme le
rapprochement avec un autre acteur." Et c'est chose faite,
puisque l'annonce vient de tomber concernant son rachat par
BT
Ignite, la filiale ISP et hébergement à valeur
ajoutée de l'opérateur historique anglais British
Telecom. A l'heure actuelle, aucune des deux entreprises
ne souhaite communiquer sur le montant ni la forme de la transaction.
Fluxus conserve
son nom pour le marché français
Pour l'année 2000, l'hébergeur français
a présenté un bilan plus que satisfaisant. Son
chiffre d'affaires, de 105 millions de francs, se situe
au dessus de ses prévisions de l'an passé, qui
tablaient plutôt sur 85 millions de francs. Le chiffre
actuel correspond aussi à une croissance de 187 %
par rapport aux 36 millions de francs déclarés
en 1999. Ce n'est donc pas pour renflouer ses caisses, a
priori, que Fluxus a choisi de rejoindre un grand compte.
D'après Sergio Lovera, "nous avons choisi BT Ignite
car ils présentaient le même positionnement que
nous sur les Managed Services." Ces derniers constituent
une activité équivalente à l'infogérance
de sites web, c'est-à-dire leur prise en charge technique
de bout en bout.
Dans les faits et selon les termes de l'accord, l'hébergeur
semble avoir tout à y gagner. Ainsi, l'équipe
dirigeante reste en place et aucun licenciement ne serait à
l'ordre du jour. A l'inverse, "nous prévoyons encore
de renforcer notre effectif", dévoile Sergio Lovera.
De plus, la société conserve son nom comme un
gage de qualité auprès du marché français.
Un
3ème datacenter de 4 000 m2 initié par
BT-Ignite
En
parallèle, et ce n'est pas le point le moins important,
Fluxus sera chargé de l'exploitation du nouveau datacenter
de 4 000 m2 en cours de finition par BT Ignite à
Paris. Celui-ci viendra compléter la salle blanche de
250 m2 ouverte par l'hébergeur français à
ses débuts, ainsi que les 2 000 m2 supplémentaires
récemment ouverts dans ses nouveaux locaux du 13ème
arrondissement de la capitale.
Enfin, s'il apparaît pour certains que la connectivité
est un domaine peu maîtrisé par les sociétés
se positionnant comme "hébergeurs purs", Fluxus
ne fait désormais plus partie de cette catégorie.
En rejoignant la filiale de British Telecom, le Français
disposera d'un accès privilégié sur le
réseau privatif de 55 000 km de fibres déployé
en Europe par la joint-venture Concert
entre l'opérateur britannique et l'Américain AT&T.
"Je pense que l'aspect réseau est important mais
il ne constitue pas le point essentiel du choix de rejoindre
BT Ignite" explique Sergio Lovera. "Nous devrions
en effet continuer de travailler avec plusieurs fournisseurs
de bande passante."
[François
Morel, JDNet]
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