14/05/01
Gartner Group épingle le nouveau programme de licence
de Microsoft
A
partir du 1er octobre, Microsoft
mettra à jour l'ensemble de ses programmes de licence
(Open, Select et Accord Entreprise). L'utilisateur y gagnera-t-il
? Pas vraiment si l'on en croit les commentaires du Gartner
Group. Dixit le cabinet d'études, cette mise
à jour se solderait par un surcoût de 68
à 107 % pour les grandes entreprises qui mettent
à jour Microsoft Office tous les quatre ans, et
de 35 à 77 % pour celles qui appliquent
plutôt des cycles de mise à jour de trois
ans.
Sur le papier, ces estimations du Gartner semblent correctes.
Et le contre-argument de Microsoft (que nous n'avons pas
réussi à joindre aujourd'hui) évident
: les entreprises qui souhaitent migrer tous les deux
ans peuvent bénéficier de conditions tarifaires
plus intéressantes qu'aujourd'hui. En résumé
donc, les prix baissent... pour ceux qui mettent à
jour leur parc tous les deux ans. Les autres doivent sérieusement
s'interroger sur l'intérêt des nouveaux contrats
proposés par l'éditeur. C'est du moins l'avis
de Gartner qui identifie trois inflexions dans cette version 6
des programmes de licence.
Bye bye
la mise à jour dite "concurrentielle"
Primo, l'éditeur
supprime les mises à jour dites concurrentielles,
très utilisées par les entreprises qui optent
pour de nouvelles versions de logiciels tous les deux
ou trois ans. Les entreprises auront maintenant deux possibilités :
acheter de nouvelles licences ou souscrire au nouveau
contrat "Software Assurance" (SA). Ce contrat
"Software Assurance" représente le deuxième
changement majeur identifié par Gartner. Il est
accessible pour un forfait annuel qui représente
29 % du prix des logiciels de bureaux et 25 %
du prix des logiciels serveurs. Avec lui, une entreprise
peut accéder à toutes les versions qui voient
le jour (dans les limites de la durée du contrat).
Dans le cadre d'une mise à jour au bout de deux
ans, ce contrat SA s'avère plus économique
que la mise à jour concurrentielle. Au-delà,
en revanche, c'est une autre histoire.
Marche
forcée vers des mises à jours tous les 2
ans ?
Explications
: admettons qu'une entreprise achète pour 100 francs
une licence de la suite Office. Si elle souscrit au contrat
"Software Assurance" (SA), elle paiera chaque
année 25 francs pour avoir le droit d'accéder
à une mise à jour du produit. Si elle procède
à une telle migration au bout de deux ans, l'opération
s'avère intéressante puisque la nouvelle
version du logiciel est acquise pour la moitié
de son prix. En revanche, si aucune migration n'intervient
au bout de trois ans et demi, le contrat SA ne présente
aucun intérêt ; mieux vaut alors acheter
de nouvelles licences "classiques" tous les
quatre ans. C'est bien entendu sur ce point - les cycles
de mise à jour moyens des entreprises - que Microsoft
et les analystes divergent. Ces derniers estiment en substance
que Microsoft, aux prises avec une baisse de ses taux
de mises à jour, tente de forcer la main. Le troisième
changement identifié par le Gartner donne du poids
à cette analyse.
Extension
du programme "Accord Entreprise"
Cette dernière
inflexion remarquée par Gartner concerne le programme
dit "Accord Entreprise". Aujourd'hui réservé
aux entreprises de plus de 500 postes, ce programme
devient accessible à partir de 250 postes.
Sous la forme d'une option, il donne la possibilité,
moyennant un abonnement, de disposer d'une licence temporaire
des produits de l'éditeur et de bénéficier
des mises à jour. Pour l'heure, le client garde
la possibilité d'acquérir définitivement
la licence des logiciels au bout de la troisième
année en versant l'équivalent d'une fois
et demi le montant de l'annuité. Le Gartner estime
toutefois que cette clause de "sortie" disparaîtra
d'ici à 2005. Bref, à chaque entreprise
de faire minutieusement ses comptes. Sans oublier que,
chez Microsoft, on a manifestement lu de A à Z
le dernier ouvrage de Jeremy Rifkin, "l'Age de l'Accès".
Un livre qui décrit comment le modèle de
la location envahit toutes les sphères de l'économie,
parfois au profit des entreprises et des individus, parfois
à leurs dépens...
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