14/05/01
Windows
XP : première prise en main
La
rédaction de JDNet Solutions a reçu la
semaine dernière le CD Rom officiel de Windows
XP en version beta 2. Après une toute première
présentation faite par Microsoft France fin février
2001 (voir article
JDNet Solutions du 21/02/01), cette pré-version
publique arrive avec presque un mois de retard par rapport
aux dates annoncées. A l'heure de l'engouement
croissant des entreprises pour l'environnement Windows
2000 Server (voir interview
de Pascal Brier par JDNet Solutions le 21/02/01), Windows
XP semble arriver un peu trop vite... Ce qui explique
peut-être faible nombre de réelles améliorations
apportées à un système d'exploitation
qui exprime avant tout de la part de Microsoft une véritable
tentative de relookage... malheureusement peu convaincante.
Compte-rendu d'une première prise en main.
Un Windows
2000 déguisé en MacOS ?
"La première impression est souvent
la bonne" : l'interface utilisateur de Windows
XP, fidèle aux premières présentations
faites par les chefs de produits de Microsoft, confirme
l'adage. Après une installation très peu
graphique mais particulièrement simple, le démarrage
du système affiche rapidement un écran
d'accueil épuré, doté d'animations
souples... mais illisibles. Il s'agit alors, dans un
premier temps, de créer les comptes correspondant
aux utilisateurs du poste de travail. Après l'ouverture
d'un compte administrateur appelé "test",
nous accédons à un bureau d'un genre à
peine nouveau.
Toujours présente, la barre des tâches
jure déjà sur le fond d'écran qui
représente un désert... image fort à
propos, car le nouveau bureau est vide. On hésite
entre l'angoisse de la page blanche et le stress dû
à des coloris un tantinet agressifs. Le bouton
démarrer, véritable épicentre des
OS Microsoft depuis Windows 95, a viré au vert
vif. La barre, d'un bleu tout aussi vif, adopte une
sorte de relief qui laisse présager un look plus
proche de celui de l'univers Apple. Premier constat :
même sur un Pentium III cadencé à
730 Mhz et doté de 128 Mo de RAM, le premier
click sur "Démarrer" provoque l'ouverture
du menu indispensable à toute opération
en... presque 3 secondes. Décidément,
le graphisme "pèse" bien plus qu'auparavant
dans la nouvelle interface.
Quelques
améliorations objectives...
Comme
promis, ce sont les utilisateurs de Windows 95, 98 et
Millenium qui verront en XP une petite révolution.
Pari tenu, donc, pour Microsoft qui ambitionnait entre
autres de rendre enfin accessible son noyau NT au grand
public à travers la convergence de ses deux précédentes
gammes d'OS. Résultat : XP procurera aux
utilisateurs des anciens systèmes grand-public
l'ensemble des fonctions supplémentaires dont
disposaient les professionnels équipés
de Windows 2000... et leur PC accomplira même
la plupart des tâches système encore plus
rapidement que l'OS professionnel issu de la lignée
NT.
L'autre apport majeur de Windows XP réside sans
doute dans la nouvelle génération de certaines
de ses principales applications intégrées :
Windows Media Player 8 et surtout Internet Explorer
6 comportent de manière évidente des mises
à jour non négligeables par rapport à
leurs précédentes versions. Si le lecteur
de contenu multimédia demeure comparable aux
dernières versions de concurrents comme QuickTime,
le navigateur tranche quant à lui grâce
à une vitesse d'affichage des pages absolument
époustouflante. Contrairement à ce que
l'on aurait pu attendre après la sortie de la
version 6 du navigateur Netscape, Internet Explorer
se rapproche ostensiblement de l'apparence d'un autre
navigateur Microsoft : le très discret MSN...
plus particulièrement destiné aux abonnés
de ce service d'accès à Internet.
Rien d'étonnant dans le cadre de la stratégie
.NET de Microsoft dont le nouveau défi est d'intégrer
ses services online au poste utilisateur de manière
toujours plus transparente. Exemple : le navigateur
propose désormais de choisir entre Outlook et
Hotmail comme client de messagerie par défaut.
De même, l'accès au nouveau répertoire
"Ma musique" fait apparaître un lien
"Acheter de la musique sur Internet" pointant
directement sur le site adéquat : celui
de Microsoft Windows Media, bien entendu. Une chose
est sûre : le monopole de Microsoft est loin
de se trouver menacé. Cette fois, c'est son Messenger
que la firme va faire pénétrer dans tous
les PC vendus fin 2001 : le petit outil est désormais
intégré au navigateur.
... pour
une ergonomie toujours aussi discutable...
Désormais
divisé en plusieurs parties, le menu Démarrer
affiche dans une colonne les quelques applications les
plus utilisées (nous le constatons au fur et
à mesure de nos tests) et dans une autre les
répertoires et fonctions essentielles du système :
Mes documents, Ma musique, Mes Images, Rechercher, Panneau
de configuration et autres ; enfin, une dernière
ligne permet de dérouler la traditionnelle liste
des programmes logiquement intitulée "Autres
programmes". Les similitudes avec le "Menu
Pomme" de MacOS deviennent dès lors de plus
en plus évidentes... si ce n'est lorsque l'on
pousse plus avant l'exploration des fenêtres et
des menus dont les graphismes semblent cibler un enfant
en bas âge : icônes plus volumineuses
et très colorées, floues lorsque le système
se contente d'étirer l'icône d'un éditeur
tel que Real pour l'afficher au nouveau format.
Dès lors, ce n'est plus à une façade
de type MacOS que l'on a l'impression d'être confronté
mais plutôt à un bureau sous BeOS... Sans
compter qu'une impression de "fouillis" se
fait sentir, même après ajout de petites
fonctions de personnalisation de l'affichage, permettant
par exemple un affichage des fenêtres en "mosaïque" :
optimisation automatique de leur placement sur l'écran
pour une visibilité aussi complète que
possible de leur contenu. Il semble également
de plus en plus long et compliqué d'accéder
directement au contenu des répertoires via un
double click sur leur icône. La volonté
de la firme de Redmond consiste à tenter de "désinformatiser"
la micro-informatique -du moins en apparence- alors
même qu'elle se complexifie à vitesse grand
V de jour en jour. Le piège de la convergence
entre systèmes professionnels et grand-public
aura certainement été à l'origine
du paradoxe : comment faire profiter des technologies
les plus performantes à des débutants
souhaitant ne pas avoir affaire aux mots "fichier"
ou "base de registre" ?
...
et une stabilité encore toute relative
Que
les professionnels, quant à eux, se rassurent :
Windows XP est tellement proche de Windows 2000 que
la compatibilité ou tout au moins la mise à
niveau ne semblent pas poser le moindre problème.
En clair, il s'agit du même système d'exploitation,
doté d'améliorations tout à fait
mineures du point de vue d'un administrateur. Quelques
nouvelles fonctions d'administration à distance
demanderont sans doute à être explorées
plus en détail à l'usage... pour l'instant,
on remarque surtout un nombre relativement inquiétant
de services d'accès à distance (à
la base de registre, aux périphériques,...)
dont certains sont activés par défaut.
De chauds débats sur la sécurité
de Windows XP en perspective, donc, malgré la
présence d'un firewall personnel particulièrement
simple à activer. Concernant son efficacité,
l'expérience parlera là-aussi en temps
voulu.
Du point de vue de l'état d'avancement du système,
on note enfin un certains nombre de plantages et de
ralentissements difficilement explicables. Notre installation
de Netscape 6 a abouti à une erreur système,
bien que ce dernier fonctionne par la suite tout à
fait correctement. Diverses autres erreurs ont eu lieu
durant l'utilisation de QuickTime Player, de Real Player,
d'Internet Explorer ou encore lors d'une tentative de
changement de résolution. Mais dans l'ensemble,
les applications semblent fonctionner à plein
régime et le système -quoiqu'il advienne
de chaque processus- ne plante pas complètement.
Nos tests démontrent en tout cas que face à
l'annonce d'une nouvelle mise à jour de Mac OS
X, la première beta publique de Windows XP n'a
pas à rougir de ses performances. L'environnement
Mac -déjà commercialisé- est encore
considéré par certains comme clairement
inachevé : il vient à peine d'intégrer
les fonctions de gravure de CD-R et CD-RW que la version
beta du système Microsoft prévu pour octobre
comporte déjà.
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