18/05/01
Compuware
empile ses briques pour améliorer la qualité de service
Né au début
des années 70 avec l'objectif d'aider ses clients
à développer des applications mainframes,
l'éditeur américain Compuware
a démarré ses activités de supervision
et de gestion de la performance applicative en 1993
avec le lancement de sa gamme Echo. Au départ,
ceux-ci se sont focalisés sur la qualité
de service des systèmes d'exploitation et des
bases de données en environnement client/serveur.
En 1996, l'acquisition des sociétés Direct
Technology et DRD Promark signe l'apparition dans la
suite d'EchoScope, qui vient compléter la vision
strictement logicielle avec l'analyse des dialogues
entre les applications sur le réseau. Un an plus
tard, la gamme s'étoffe encore avec des sondes
dédiées aux principaux middleware et ERP
du marché (SAP R/3 et Oracle Applications), puis
aux serveurs web et à des serveurs d'applications
comme Websphere.
Du
diagnostic applicatif
à la surveillance de sites web
"Aujourd'hui, nous sommes capables de reconnaître
plus de 1 000 applications différentes,
depuis la bureautique en passant par les protocoles
applicatifs jusqu'aux grands progiciels, et de reconstituer
tous les échanges", déclare Tom Pertsekos,
directeur technique du développement chez Compuware
France. "Avec EchoScope, nous sommes en mesure
d'évaluer les temps de réponse des applications,
les temps de latence sur le parcours réseau,
et les temps de traitement du serveur. Par expérience,
nous pouvons dire que la majorité des problèmes
que connaissent les sites web surviennent au niveau
des applications. Ensuite, il s'agit principalement
de la base de données qui est mal paramétrée,
ou du serveur web mal dimensionné. Mais le réseau
lui-même n'intervient que dans une minorité
de cas."
A partir de 1998, l'éditeur met un pied dans
la mesure de la performance web, d'abord en élargissant
au protocole http les capacités d'analyse hors-production
d'Echoscope, mais aussi avec le produit Intervalle Pro
qui rapporte la vision des utilisateurs vis-à-vis
des performances. "Il est important de connaître
le délai final perçu sur le poste",
affirme Tom Pertsekos. "Cet outil s'installe sur
n'importe quel poste de travail, et nous pouvons lui
apprendre à mesurer des transactions métiers."
16 points de mesure derrière
le service PointForward
Jusque-là,
les outils déclinés plus haut permettent
de mesurer la performance et la disponibilité
en interne. Mais Intervalle Pro constitue le lien vers
la dernière offre en date de l'éditeur,
baptisée PointForward. Disponible à la
location en ligne par abonnement (autrement dit en mode
ASP), ce service permet notamment de lancer des transactions
sur le site à intervalles réguliers, afin
d'évaluer les temps de réponse. Les requêtes
sont envoyées à partir du panel choisi
par le client parmi 16 plates-formes de tests réparties
autour du globe. Sur un plan géographique, six
sont situées aux Etats-Unis, cinq en Europe (Angleterre,
France, Italie, Espagne), quatre sur la zone Asie-Pacifique
et la dernière en Afrique du Sud. "Les contraintes
du réseau mondial ne sont pas les mêmes
selon les différents endroits", explique
Tom Pertsekos. "Et nous pouvons ainsi mesurer le
temps final, vu de l'internaute, qui n'est souvent pas
le même en fonction des backbones."
Parmi les autres paramètres qui entrent en ligne
de compte dans le calcul du prix figurent la fréquence
des mesures, ainsi que le mode de connexion simulé,
modem à 56 Kbit/s ou liaison à plus
haut débit. Les tarifs commencent à partir
de 2 500 francs par mois sur cette partie
uniquement. Car l'offre PointForward comprend un autre
volet qui concerne l'intégrité. A partir
de 3 500 francs mensuels, l'entreprise peut
également vérifier si des liens ne sont
pas cassés, si des paramètres ne manquent
pas à l'appel, ou même si des pages n'ont
pas été actualisées depuis une
date donnée. Dans ce dernier cas, les rapports
fournis s'avèrent plutôt techniques. Mais
selon l'éditeur, ceux détaillant la performance
web peuvent être lus par des non-techniciens comme
les personnes du service marketing.
Limité,
PointForward ouvre vers les autres gammes
Au final,
sur un chiffre d'affaires d'environ 2 milliards
de dollars pour les 12 derniers mois,
40-45 % proviennent de l'activité prestations
de services de Compuware, et le reste de la vente des
licences et de la maintenance. Sur la partie du CA correspondant
aux licences, l'éditeur tire de 25 à
30 % de toute
son activité liée à la qualité
de service. Selon Tom Pertsekos, "l'approche couvre
ce domaine de bout en bout, depuis le poste client en
passant par le serveur jusqu'au réseau, et tous
les composants sur le serveur."
Mais en dépit de tout l'arsenal logiciel de Compuware,
les mesures effectuées par PointForward ne fournissent
ni le détail des goulets d'étranglement
d'Internet, ni le diagnostic des pannes. Pour en dévoiler
davantage, l'éditeur fait intervenir sa composante
services, mobilisant des ressources suivant un mode
de facturation par projet. Ici, les tests de fiabilité
démarrent à 24 000 francs et
le dimensionnement à 70 000 francs.
Ensuite, un diagnostic plus précis sur un plan
applicatif, répété dans un cadre
hors-production, fait évidemment intervenir des
coûts supplémentaires. Ce qui permet d'en
savoir plus sur la cible de Compuware, essentiellement
tournée vers les grandes entreprises. Parmi ses
références en la matière, l'éditeur
cite notamment Lycos, et le Groupe Rhodia, dans le secteur
agroalimentaire, qui a signé un contrat pour le monitoring
de 30 sites répartis dans le monde à la
fois sur les plans de la performance et de l'intégrité.
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