13/07/01
L'échec
du GPRS pourrait être fatal à l'UMTS
Depuis début 2000, le domaine de la téléphonie mobile
grand public subit une crise sans précédant, due notamment
au ralentissement de la croissance du nombre d'abonnés.
Une conjoncture que subissent de plein fouet les opérateurs.
Selon une étude que vient de publier le cabinet Deloitte
Consulting, le taux de croissance des abonnés en Europe
de l'Ouest est passé de près de 40 % en 1999 à
environ 25 % en 2000. Une tendance qui n'épargne
pas l'Hexagone. Ainsi, Orange France affiche une chute
de son taux de croissance de 80 % à moins de 40 %
entre les deux années. Selon Tracy Smith, porte-parole
du cabinet d'étude, le marché devrait repartir
sur le segment des intranets d'entreprise, puis du BtoB,
avant de revenir au BtoC.
Le
secteur privé à la rescousse
"Les
entreprises font face à de nombreuses problématiques auxquelles
peuvent répondre les solutions du domaine de la technologie
mobile", souligne Tracy Smith. Traditionnellement présents
dans les télécommunications et la finance (pour lesquels
le déplacement de forces mobiles et le transport de données
sont omniprésents), ces outils ne sont plus l'apanage
d'un ou deux secteurs. Leur utilisation s'étend de plus
en plus aux grandes entreprises tout domaine confondu,
avec une légère préférence pour les métiers relatifs à
la force de vente. "L'usage côté PME se révèle beaucoup
plus fragmenté", ajoute le porte-parole. Parmi les problématiques
de prédilection des mobiles dans les petites et moyennes
entreprises figurent notamment la gestion de flottes et
les opérations de terrain.
Le
GPRS : une expérience pilote pour l'UMTS
"Dans ce
contexte, le coût d'acquisition de clients privés est
devenu plus onéreux que celui de clients entreprise",
résume Tracy Smith. "Pour les acteurs du secteur de la
mobilité et en particulier les opérateurs, cette stratégie
est le gage d'une pérennité des ressources financières."
Après les solutions d'alerte autour des SMS, la clientèle
entreprise devrait constituer un terrain de prédilection
pour le test grandeur nature des terminaux mobiles de
troisième génération (GPRS). Sans compter que cette technologie
est relativement proche du système UMTS : le GPRS repose
en effet sur le même procédé de transmission (par paquets),
ainsi que sur un mode de connexion permanent. "Ainsi,
cette phase devrait constituer une sorte d'expérience
pilote avant le lancement effectif de l'UMTS", souligne
Tracy Smith. "La principale différence entre les deux
technologies résidant dans une meilleure performance d'accès
pour la seconde."
Le GPRS : un gage de réussite
pour l'UMTS ?
Forts de
bons résultats financiers et d'une technologie éprouvée,
les opérateurs pourront alors revenir à leur clientèle
cible originelle : le grand public. "Mais avant tout,
ils devront d'abord préciser leur positionnement face
aux fournisseurs de contenu et aux divers portails mobiles
qui se sont lancés depuis quelques mois", insiste Tracy
Smith. "Et après le premier échec du WAP, ils se doivent
également d'assurer un 'sans faute' à l'étape du
GPRS, sans quoi l'UMTS risque d'être mort né."
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