10/08/2001
Comment
Frans Bonhomme utilise son extranet pour fidéliser ses
clients
Parce
qu'Internet n'a pas encore pénétré
le quotidien des professionnels de tous les coeurs de
métier, seulement 200 à 300 des
105 000 clients de Frans
Bonhomme, dont 60 000 en rotation mensuelle,
sillonnent son extranet mis en ligne en avril 2001 de
façon régulière. La société
de négoce en canalisations dans le secteur du BTP
(bâtiment et travaux publics) emploie près
de 1 300 personnes réparties sur 180 sites
en France, essentiellement des agences, et vise un chiffre
d'affaires de plus de 300 millions d'euros en 2001.
Son porte-feuille de clients comprend depuis l'artisan
- les plombiers et les maçons - jusqu'aux
géants comme les groupes Jean
LeFebvre et Bouygues.
Or, il s'avère que les internautes qui visitent
le site ne sont pas toujours ceux que l'on croit. "Nos
clients qui utilisent l'extranet sont plutôt des
petites et moyennes entreprises, car les grandes ont leurs
propres structures et organisations en charge des approvisionnements",
déclare Yves Legros, directeur des systèmes
d'informations de Frans Bonhomme. "Si une grande
entreprise dispose d'une place de marché achats,
elle ne passe pas ses commandes sur notre web. Mais il
n'y en a pas beaucoup qui ont des places de marché
car les projets sont plus longs à mettre en oeuvre
dans les grosses structures. Nous générons
8 500 bons de livraison par jour, et le site
compte pour moins de 0,1 %. Mais nous offrons d'autres
services et nous ne l'avons pas lancé pour la partie
correspondant aux commandes. [...] Si nous arrivions à
réaliser 3 % de notre CA en ligne dans les
trois prochaines années, nous serions très
contents."
Les
commandes boudées au profit des informations
Accessible
par mot de passe, la partie extranet consacrée
à la prise de commande n'est donc pas la principale
raison du lancement du site. Certains services visibles
sur la partie ouverte suscitent davantage d'intérêt.
Les fiches techniques de présentation des 30 000 produits
en catalogue sont souvent consultées. Sur la partie
extranet, les données sous forme de documents ".csv"
intégrables directement dans Access ou .txt tabulés
pour Excel, avec les tarifs complets et personnalisés,
sont téléchargées régulièrement.
La majorité des connexions s'effectue même
sur ces informations, qui intègrent aussi les mises
à jour futures du catalogue dont les hausses ou
les baisses tarifaires. L'opération permet d'économiser,
en relation avec la base restreinte d'utilisateurs, sur
les échanges au format papier.
Outre cet aspect non quantifié, le retour sur investissement
n'a pas été évalué. "Il
faudrait le calculer par rapport aux commandes",
explique Yves Legros. "Nous savions déjà
que dans notre métier, la plupart de nos clients
ne les passeraient en ligne. En revanche, nous pensons
que nous pouvons les fidéliser avec les informations
que nous leur apportons."
Cap/Microsoft
et IBM éliminés après l'appel d'offres
Initié
en octobre 2000 par le comité de direction, le
projet a démarré après une recherche
de partenaires lancée début décembre
sous forme d'appel d'offres. En lice : Cap
Gemini proposant une plate-forme Microsoft,
IBM
avec sa suite bâtie au dessus du serveur d'applications
WebSphere,
et le duo Unisys
avec Enfinity
d'Intershop.
"Le produit nous a bien plu dans sa simplicité,
étant donné qu'il était plutôt
simple de passer des commandes avec lui", témoigne
Yves Legros. "Ensuite, un aspect majeur du problème
était que notre système d'information repose
sur un mainframe, et nous recherchions un outil capable
de dialoguer aisément avec celui-ci. Comme notre
système central était de marque Unisys,
IBM savait un peu moins bien dialoguer avec. Quant à
Microsoft, nous l'avons éliminé très
vite car il ne correspondait pas à notre organisation
et à nos besoins. IBM, enfin, nous réclamait
beaucoup plus de développements qu'Intershop."
C'est donc le couplé Unisys/Intershop qui a remporté
l'appel d'offres avec une confortable avance. Et c'est
Unisys, déjà partenaire de la société
de négoce sur la maintenance du système
central, qui s'est chargé de la maîtrise
d'oeuvre. Partant de là, la plate-forme a été
implémentée en un peu plus de quatre mois.
Cette période relativement courte se décompose
en un mois pour la phase d'analyse, deux pour les développements
en tant que tels, et enfin le restant consacré
aux tests et aux dernières mises au point. La partie
correspondant à l'analyse visait à étudier
l'ergonomie du site, un travail réalisé
en coopération avec l'agence web Babel@Stal.
Budget
consacré: un peu plus de 2 millions de francs
La
plate-forme du site est hébergée dans les
locaux de Frans Bonhomme à Tours avec une connectivité
ADSL à débits garantis chez France Telecom
(320 Kbps en montant, 1,5 Mbps en descendant).
Sous Intershop Enfinity, le choix s'est porté sur
l'environnement Windows NT avec le serveur http IIS, et
la base de données en production Oracle qui sert
également d'annuaire LDAP pour stocker les profils.
Niveau sécurité, le site est situé
en zone démilitarisée entre deux firewalls.
Au total, le projet est revenu à un peu plus de
2 millions de francs, dont 10 % sur la partie
matérielle, entre 30 et 40 % pour les
logiciels, et le restant au niveau des services (environ
120 jours/homme). "Nous avons rencontré
relativement peu de difficultés", conclut
Yves Legros, "sauf peut-être que le produit
Enfinity était encore un peu trop b-to-c à
l'époque. Mais il s'est amélioré
depuis. Cela correspondait par exemple à des cas
classiques de prix par quantité, par tonne ou même
par famille de produits. Mais peu d'autres produits du
commerce, et en tout cas pas ceux que nous avons vu, savaient
gérer ce type de problèmes. Nous y avons
pallié en dialoguant en temps réel avec
le mainframe, ce qui nous a évité la resaisie.
[...] Au final, nous sommes relativement satisfaits de
ce qui a été mis en oeuvre. Et si aujourd'hui
nous devions reprendre le projet, je pense que nous procéderions
de la même façon.
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