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30/10/01

Windows Messenger: choisir entre collaboration et sécurité ?

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Avec sa nouvelle mouture du programme de messagerie instantanée MSN Messenger, rebaptisé pour l'occasion Windows Messenger, Microsoft a placé la barre très haut. Fourni en standard avec le système d'exploitation Windows XP sorti la semaine dernière, ce logiciel va aujourd'hui beaucoup plus loin que les concurrents ICQ, AOL Instant Messenger et Yahoo Messenger. Trois nouvelles fonctions ont ainsi fait leur apparition, qui donnent la possibilité à des utilisateurs de collaborer via Internet.

Respectivement, Application sharing, Whiteboard et Remote assistance correspondent au partage d'application, au dessin collaboratif et à la co-navigation avec prise de contrôle de la machine distante. La première permet à l'utilisateur de passer la main d'une de ses applications à son interlocuteur en ligne. Pendant que les deux discutent, l'autre peut par exemple lire et apporter des modifications à un document word. La deuxième fonction, Whiteboard, ouvre un outil de dessin sommaire que peuvent utiliser simultanément les deux personnes. La troisième, enfin, a été pensée comme un outil de support. L'utilisateur qui ne maîtrise pas le fonctionnement de sa machine laisse la main à un agent qui effectue, à distance et sur une réplique exacte de son bureau, toutes les tâches nécessaires à la configuration d'une application, ou même d'un périphérique s'il s'agit du support d'un constructeur.


Reparamétrer le firewall pour utiliser ces fonctions

Or, si chacun devrait saluer la performance de ces nouvelles fonctions, il ne faut pas oublier d'observer le revers de la médaille. En premier lieu, l'utilisateur lambda qui a installé un firewall grand public ne comprendra peut-être pas pourquoi celui-ci lui en refuse l'accès. Et c'est peut-être un mal pour un bien, sauf s'il décide de désinstaller son firewall pour en profiter. Car là, les problèmes peuvent commencer. En attendant, si effectivement les utilisateurs ayant voulu installer le dernier Messenger sur Windows 2000 semblent concernés, XP dispose de son propre firewall intégré. Certains experts en sécurité disent par ailleurs s'en méfier, mais pour la majorité plus réservée, il faudra voir à l'épreuve du temps et des attaques.

De l'autre côté, une simple reconfiguration du firewall tiers en ouvrant le port TCP/IP 1503 (lire le questions/réponses sur les protocoles des réseaux) correspondant au protocole T.120 pour gérer les vidéoconférences redonnera accès au partage d'applications et au dessin collaboratif, en même temps qu'à la discussion à l'aide d'une webcam. Un classique des classiques, puisque le problème se posait déjà avec l'outil de vidéoconférence Netmeeting de Microsoft sous les précédentes versions de l'OS. Concernant la co-navigation avec prise de contrôle distante, c'est le protocole RDP (Remote desktop protocol) qui gère le mode multi-utilisateurs par le port TCP/IP 3389 en environnement Windows NT.

Modifier les options par défaut de Windows Messenger
Maintenant, imaginons ce qui pourrait arriver si ces fonctions collaboratives étaient détournées de leur usage premier dans une optique malveillante. Ici, l'application qui semble poser le plus de problèmes apparaît être la co-navigation avec prise de contrôle de la machine distante. Une fois dans la place, l'utilisateur malveillant qui peut dans certains cas s'être fait passer pour une aide éventuelle, via un procédé d'ingénierie sociale (social engineering), dispose d'un boulevard devant lui pour éxécuter ses méfaits. Et l'on n'ose imaginer jusqu'où ceux-ci pourraient aller: vol de documents personnels, suppression de fichiers, installation d'un programme plus "sévère" comme un virus, ou même formatage pur et simple du disque dur. Bref, le cheval de Troie idéal, en quelque sorte, qui n'a pas besoin d'être installé par l'intrus.

Le hic, c'est que tout utilisateur ayant installé un système d'exploitation Windows XP se retrouve avec Messenger sur son disque dur, qui fonctionne en tâche de fond avec l'option Remote assistance systématiquement activée. Pour la désactiver, il faut cliquer sur l'icône Système dans la catégorie Performance et maintenance du Panneau de configuration, cliquer sur l'onglet Connexion distante, puis sur Paramètres, et enfin décocher l'option Permettre la prise de contrôle distante. Tout un programme... disponible par ailleurs sur le site de Microsoft.

L'éditeur a assuré à certains confrères américains que la fonction ne pouvait être détournée de son utilisation que si le hacker disposait déjà du contrôle de la machine. Or, il n'est pas dit qu'un bug dans un autre outil du système d'exploitation ne lui donnera pas la possibilité d'éxécuter cette fonction à distance pour lui permettre de gagner ce contrôle total tant désiré. Soit dit en passant, ce ne serait pas la première fois qu'une telle chose serait rendue possible. Du reste, XP n'est disponible que depuis moins d'une semaine, et déjà au minimum un bulletin de sécurité spécifique à ce système
a été diffusé par un organisme de référence en veille sur la sécurité informatique.


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