31/10/01
Hébergement
d'applications : Externall, le "jusqu'au-boutiste" de
l'externalisation
Tandis
que les datacenters et les hébergeurs de sites
Web font face à une crise sans précédent
(voir étude
IDC à ce sujet), Externall,
hébergeur français d'applications fondé
fin 1999, tire plutôt bien son épingle
du jeu. Avec 13 collaborateurs pour un chiffre d'affaires
de 12 millions de francs au terme de sa première
année fiscale, la société concentre
ses efforts sur les grands comptes, et externalise l'ensemble
de sa chaîne de production (salle blanche, serveurs
et logiciels, bande passante). Un processus jusqu'au
boutiste, qui s'est avéré payant pour
l'entreprise, mais qui laisse peser quelques incertitudes
pour ses clients
Haute
disponibilité et sécurité à
l'ordre du jour
"La problématique des entreprises
qui viennent à nous est toujours la même
: sortir la technique de leurs murs et en déléguer
la reponsabilité à une société
tierce qui leur offre des garanties fiables", expose
Ludovic Foreau, co-fondateur et directeur commercial
et marketing d'Externall. En réponse à
cette demande, la société propose des
services dont la qualité repose sur trois paramètres
classiques: la disponibilité, la sécurité
et enfin l'évolutivité. Pour garantir
le premier de ces critères, Externall offre une
infrastructure de serveurs redondants en RAID 0 ou RAID
1 (Redondant Array of Independant Disks, RAID 1 reposant
sur une technologie de "mirroring" qui duplique
l'information gravée sur le disques pour en assurer
une copie en cas de dégradation), un doublage
de l'alimentation ainsi que des logiciels de répartition
de charge à la demande.
La sécurité repose sur des serveurs dédiés
et sur un réseau de firewalls qui peut être
doublé (Nokia pour le boîtier et CheckPoint
pour la partie logicielle). La prise en compte des montées
en charge et l'évolution de la plate-forme d'hébergement
se fait par le biais de clusters de serveurs, dont les
capacités maximales ne nous ont pas été
communiquées par notre interlocuteur.
L'externalisation complète
: force ou faiblesse ?
Seul bémol à ce dispositif
séduisant en apparence : l'hébergeur ne
possède en propre aucun des éléments
de son offre. Ni catalogue d'applications, ni serveurs
ou automates de sauvegarde, ni infrastructure réseau.
Les logiciels sont apportés directement par les
clients d'Externall qui en confient la gestion à
l'hébergeur. Idem pour les serveurs (du DL 360
de Compaq au Sun E10000), ou les salles blanches, qui
sont louées à Telehouse (50 m² au
total à ce jour). Quant à la bande passante,
elle est louée en fonction des besoins à
différents ISP, tels que Level 3, France Télécom,
KPNQuest ponctuellement ou Easynet. En cas de besoin
non couvert en standard par ces opérateurs (pour
un VPN-IP par exemple), Externall fait appel à
Telehouse, qui possède des accords de peering
avec les principaux ISP européens (et où
Externall a d'ailleurs installé son centre de
monitoring et ses bureaux).
"Notre expertise repose sur le service, qui va
de la définition de l'architecture en amont,
en passant par le déploiement et l'exploitation
en aval de l'infrastructure mise en place", se
défend M. Foreau. "Nos clients restent propriétaires
de leurs solutions et peuvent donc changer de prestataire
à tout moment, et elles sont certaines de bénéficier
d'un serveur dédié", tient à
souligner le co-fondateur. Des arguments qui laissent
dubitatif et qu'on serait tenté de retourner
au détriment la société, puisque
ses clients sont obligés d'investir dans un matériel
qu'il leur sera de toute façon difficile de confier
à un autre prestataire en cas de besoin.
A multiplier les intermédiaires, Externall a
en tout cas trouvé un modèle économique
viable, et su attirer 10 clients à ce jour, parmi
lesquels Manutan ou Goodyear. Le CA de la société
se répartit aujourd'hui à 50/50 entre
prestations et revente de matériel, et laisse
prévoir à la société un
CA compris entre 18 et 22 milions de francs pour le
prochain exercice clos au 30 juin 2002. Ticket d'entrée
: 1 million de francs la première année,
incluant l'achat de matériel, l'installation
et l'exploitation.
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