29/11/01
La
Deuxième Tête du peer to peer : des usages professionnels
Derrière le sigle
L2T
se cache un nom plus original : La Deuxième
Tête n'est autre qu'une société
qui a développé un outil destiné
à construire des applications professionnelles
en mode peer-to-peer (de pair à pair). Avec un
effectif de 14 personnes aujourd'hui, ce fournisseur
de technologies s'est inspiré de systèmes
d'échange tels que Napster ou Gnutella. Ses offres
packagées répondent à des besoins
précis au sein de structures moyennes. Au
menu notamment : des fonctions de travail collaboratif
et un allègement sensible de la charge qui pèse
sur les serveurs centraux. Le nouveau visage - professionnel -
d'une technologie qui a fait ses preuves auprès
du grand public.
Du
client Gnutella au "Corporate peer-to-peer"
En 1996, La Deuxième
Tête a d'abord été une micro-entreprise
fondée par Quentin Gallet pour "décharger
les
patrons
de PME-PMI concernant la création d'un site web,
par exemple". Mais la mini-SSII a vite évolué
pour prendre le virage P2P (peer-to-peer) en mai 2000.
Après avoir vendu des logiciels de manipulation
d'images en temps réel, les trois ingénieurs
co-fondateurs ont réalisé que la question
cruciale était alors celle de l'accès
et de la diffusion du contenu. "Des systèmes
comme Napster ou Gnutella étaient assez excitants
intellectuellement, raconte Quentin Gallet. Nous avons
donc développé un client Gnutella à
l'été 2000". Puis d'autres technologies
ont été mises au point : "nous
avons pensé qu'il y avait des choses à
faire autour de la notion de réseau d'échange
pour l'entreprise", précise-t-il.
En novembre 2000, L2T s'est donc officiellement lancé
dans le "Corporate P2P", ainsi que le désigne
le fondateur. Bien sûr, la technologie développée
demeure "hybride et administrée, admet Quentin
Gallet, c'est à dire qu'il y a toujours un serveur
central pour l'authentification, les services, les sauvegardes,
les profils et d'autres fonctions indispensables".
Une solution d'échanges maîtrisés,
donc, qui ne se limite pas à un fonctionnement
anarchique du type des réseaux grand-public d'origine.
Par ailleurs, le système n'est "pas calibré
pour de grandes communautés rassemblant des millions
d'utilisateurs, souligne le fondateur de L2T. L'important
pour une entreprise consiste à garantir un accès
fiable à tout le monde". A cette fin, la
société propose deux types d'offres à
ses clients.
Offres
packagées et outil de développement
Pour Quentin Gallet,
"le peer-to-peer a du sens pour les entreprises
dont le système d'information est intégralement
centralisé". Celles-ci se voient ainsi proposer
des fonctions de communication directe entre postes
de travail, d'installation de logiciel par propagation
(une machine renvoyant le programme à la suivante,
qui fait suivre, etc.) ou encore d'indexation des contenus
non centralisés. A ce sujet par exemple, le fondateur
de L2T indique que "les données situées
sur les postes utilisateurs sont rarement toutes 'uploadées'
sur le serveur intranet". La société
a donc packagé une offre par besoin unique identifié :
de l'accès au call center depuis les postes de
travail jusqu'à une offre presque finalisée
de partage de dossier virtuel, en passant par la segmentation
de l'intranet ou de l'extranet en groupes de travail.
"Ces offres sont fondées sur notre outil
P2P Toolkit, ajoute Quentin Gallet, un kit intégrant
du code et de la documentation qui intéresse
notamment les concepteurs de solutions dans les départements
R&D". Pour vendre son outil de développement,
L2T s'appuie sur des composants et le support des standards
ouverts : "Nous sommes déjà
compatibles avec la technologie Sun Jxta et l'objectif
est de pouvoir se brancher également sur les
systèmes P2P Working Group d'Intel et .Net de
Microsoft". Le fondateur explique que la même
démarche d'exhaustivité s'impose avec
"les protocoles des Web Services : SOAP, XML
et UDDI".
Une solution à fonction unique nécessite
15 jours de déploiement et intègre, pour
100 euros par utilisateur en moyenne, le support technique
et les services associés. En plus du serveur
d'applications central, un agent logiciel de 400 ko
doit alors être installé sur chaque poste
utilisateur. En ce qui concerne le Toolkit, l'achat
de la technologie est facturé 40 000 euros
puis des commissions de 2 à 5% sont prélevées
par L2T sur les revenus issus des outils développés.
Idée force du fournisseur pour convaincre ses
clients : leur démontrer qu'ils économisent
le coût d'un ingénieur pendant un an. Quentin
Gallet considère que "le P2P a sa place
comme une extension, une évolution naturelle
et logique du modèle client / serveur".
Cela dit, il affirme avant tout : "nous ne
vendons pas du peer-to-peer mais de l'ergonomie".
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