Sécurité
40% des sites en ".gouv" sous la menace du Spof
Si les serveurs de noms de domaine français sont plutôt bien configurés, une majeure partie souffrent cependant d'un défaut d'architecture: le "spof". Ou comment mettre tous ses oeufs dans le même panier... (Jeudi 3 janvier 2002)
     
Réaction lecteur ---------------------------------------
Suite à la publication de cet article, nous avons reçu la contribution suivante signée Laurent Filhol, responsable hébergement chez Himalaya:

Vous écrivez: "Ce constat de Spof (pour Single Point of Failure) signifie que les serveurs DNS, s'ils sont bien redondants, sont cependant installés sur les mêmes segments réseaux". Si effectivement ce point paraît important pour la bonne gestion des DNS (mettre deux DNS sur deux segments réseaux différents) l'analyse est un peu simpliste: un seul segment reseau peut etre désservi par plusieurs opérateurs et donc le lien en lui même est redondant. Alors l'étude de Men&Mice est globalement vrai mais légerement fausse...."
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Composant générique des infrastructures internet, le serveur de noms de domaine (ou DNS pour Domain Name Server) est parfois négligé, au point de représenter un point de
vulnérabilité des architectures. C'est en tous cas ce que confirme l'étude menée fin 2001 par Men&Mice, prestataire islandais spécialiste des DNS et partenaire en France de la société iPerformances. Men&Mice s'est penché sur la qualité de la configuration des DNS en Europe pour élaborer un classement. A première vue, un "Cocorico" s'impose puisque la France avec "seulement" 31,5% de ses DNS mal configurés fait office de meilleure élève de la classe européenne. Le bonnet d'âne revient à la Grèce dont les trois quarts des DNS mériteraient une reprise en main. Rappelons que dans le pire des cas une mauvaise configuration de ces serveurs peut ouvrir la porte notamment à du "DNS spoofing": un intrus peut prendre le contrôle du DNS pour intercepter les mails ou en envoyer en usurpant des identités.

Si à première vue donc la France s'en sort plutôt bien, le constat est moins glorieux lorsque l'on s'intéresse plus à l'architecture qu'à la configuration même de ces DNS. Il
apparaît en effet qu'un peu plus de 60% des serveurs DNS y souffrent de "Spof". Ce constat de Spof (pour Single Point of Failure) signifie que les serveurs DNS, s'ils sont bien redondants, sont cependant installés sur les mêmes segments réseaux. Résultat, si ce segment tombe, c'est toute l'architecture IP qui suit... Une telle mésaventure avait coûté à Microsoft une journée d'indisponibilité de ses serveurs en 2001. En France, les ".gouv" paraissent particulièrement concernés puisque 40% d'entre eux ont installé leurs serveurs DNS sur un seul et même segment réseau.

Premier pays européen à être exposé à ce mal, la France est cependant (maigre consolation) talonnée de près par le Royaume-Uni et l'Allemagne où le spof concerne aussi environ 20% des DNS. "La situation française est assez constrastée: c'est un peu comme si nous roulions avec une voiture bien entretenue mais sans roue de secours", illustre Bruno Rasle, responsable du développement d'iPerformances. Le remède ? "C'est une question d'information et de connaissance", résume l'intéressé. Et dans ce domaine la marge de progression reste importante. En témoigne le fait que les DNS de cinq très grandes entreprises françaises présentent toujours une faille de sécurité que le CERT a identifié il y a un an...

[Cyril Dhenin, JDNet]
 
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