A en croire un analyste
de RCW
Mirus, une banque d'investissement de Boston, 2002
pourrait bien être l'année de tous les
dangers pour les acteurs du CRM (Customer Relationship
Management). Selon Mike Murphy, sur les quelque 24 éditeurs
principaux de logiciels de gestion de la relation clients
(GRC) recensés aujourd'hui, seuls six ou sept
verront la fin de l'année en cours. Des propos
qui font sens dans un contexte à la fois de rationalisation
accrue des budgets IT et d'extension du domaine de la
lutte des grands éditeurs d'ERP qui ont intégré
la dimension CRM comme une composante incontournable
de leur offre progicielle.
Une
conjoncture défavorable aux investissements...
Alors que les
cabinets
américains comme les représentants
du CIGREF s'accordent à envisager 2002 comme
une année
clef
pour les DSI qui vont devoir jouer la carte de l'économie
auprès de leur direction, les analyses concernant
le CRM convergent pour pronostiquer une stagnation des
dépenses. Ainsi Dataquest
prévoit-il que la croissance du chiffre d'affaires
de la GRC restera stable cette année pour reprendre
10% à partir de 2003. Même son de cloche
pour le cabinet Meridien
Research qui n'anticipe pas d'augmentation du chiffre
d'affaires avant 2004, les entreprises procédant
actuellement à un examen rigoureux de ce que
le cabinet nomme le "ROI pour le moins peu satisfaisant
de leurs investissements CRM"...
En plus
de ces raisons externes, d'autres motifs pourraient
bien jouer en faveur des grands acteurs et expliquer
la disparition naturelle des plus petits. Parmi celles-ci,
nous citerons deux motifs structurels : le besoin d'offrir
une couverture fonctionnelle de plus en plus étendue
et celui d'offrir de réelles facilités
d'intégration - à moindre coût -
dans le système d'information des entreprises,
voire de s'y substituer complètement.
...
Mais aussi des inquiétudes
structurelles
Concernant le premier point, on se rappelera par exemple
du rachat de Prime Response (marketing) par Chordiant
(centres d'appel) il y a un an, ou encore de la fusion
de Broadbase et de Kana Communications en avril 2001
pour doter ce dernier notamment d'outils de personnalisation.Même
chose pour Peregrine, venu de l'ISTM (gestion des ressources
informatiques), acquièrant Remedy en juin 2001
pour récupérer une offre de CRM (voir
notre article). D'autres acquisitions du même
genre pourraient donc avoir lieu cette année.
Mais les mouvements les plus significatifs ne sont pas
venus de ces "petits" éditeurs, et
ce ne sont peut-être pas
eux
qui menacent le plus les pure players aujourd'hui. A
mesure que les précurseurs évangélisaient
le marché derrière le leader Siebel, ce
sont les éditeurs d'ERP qui se sont mis en branle
à leur tour. Par croissance externe, comme dans
le cas de PeopleSoft et de son rachat de Vantive pour
un montant historique (433 millions de dollars). Ou
par développement interne, avec le lancement
de mySAP.com ou celui de la suite eBusiness d'Oracle
et l'intégration de nouvelles composantes CRM.
Les grandes entreprises sont aujourd'hui
confrontées à une alternative simple :
choisir le tout intégré via les solutions
de gestion progicialisées citées plus
haut ou miser sur une solution "best of breed"
telle que celle de Siebel, qui a pour lui une politique
partenariale agressive lui assurant une intégration
aisée dans le système d'information des
entreprises. Face aux géants que représentent
aujourd'hui Siebel, SAP, Oracle ou PeopleSoft (nous
en sommes déjà à quatre...), les
éditeurs spécialisés dont les sources
de revenus de dépendent que d'un seul produit
pourraient donc avoir du souci à se faire, et
ceci ne concerne pas que le CRM...
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