Ca existe ?
"Ubiquitous computing" : bienvenue dans le monde de l'informatique omniprésente
D'étonnants travaux de recherche ont cours dans les labos de Microsoft Research à Cambridge près de Londres. D'ici 10 ans, tout ne pourrait être qu'une question de mobilité interactive avec l'environnement devenu "intelligent". (Jeudi 24 janvier 2002)
     

Au sommaire de Ça existe ?

Le 5 septembre 2001, Bill Gates en personne est venu évoquer l'avenir de l'informatique lors du "Future Forum" organisé par Microsoft Research (5 milliards de dollars d'investissement sur l'année fiscale en cours) au siège du groupe à Redmond, Etats-Unis. Or, ses propos élogieux n'ont pas dessiné les contours de la prochaine évolution de la plate-forme .Net. Loin même de s'apesantir sur ce sujet, la vision du co-fondateur, président du conseil d'administration et chief software architect de la firme, a porté sur un autre champ applicatif qui pourrait s'insinuer dans nos vies d'ici une dizaine d'années environ.

Le laboratoire avancé Microsoft Research a été fondé en septembre 1991, avec pour objectif de "se focaliser sur des objectifs de trois à dix ans après le cycle produits actuel" selon le communiqué portant sur ledit forum.
Dans sa structure qui se répartit entre 40 domaines de recherche différents, figure un centre fondé en 1997 situé à Cambridge près de Londres, spécialisé entre autres dans la recherche matérielle. Celui-ci s'intéresse tout particulièrement à l'informatique mobile, les interfaces utilisateurs et les ordinateurs "mettables" (wearable), c'est à dire portables sous forme de stylos, de montres ou autres accessoires de l'habillement.

De l'informatique "mettable" aux ordinateurs-vignettes
Cité en exemple lors de la conférence, un PocketPC made in Cambridge doté de senseurs s'avère capable de capter les ordres d'un périphérique sans fil pouvant "ressentir" le toucher, les variations d'inclinaison et le mouvement. Les précédents exemples du stylo et de la montre existent d'ores et déjà sous forme de prototypes réels, habillés des noms de code respectifs XWPen et SmartMoveX. Une vidéo de 24 secondes datée de mars 2001 offre une démo du premier, agrémentée de plusieurs photos des deux simili-accessoires sur la page de l'entité chargée de la recherche matérielle.

La nouvelle version du stylo, XWPen Plus, était en cours d'élaboration l'an dernier, avec une capacité de transmission de 64 Kbps (kilobits par seconde) des données enregistrées sur l'inclinaison, la pression et le mouvement pour la prise en compte informatisée de l'écriture manuelle. Suivant ce principe, le papier et l'encre classiques n'ont pas besoin d'être remplacés par des succédanés. Qui plus est, l'engin ne pèse que 5 grammes et s'avère doté d'une batterie de 22 heures. On n'arrête plus le progrès...

Toujours au programme des travaux de Microsoft Research, le projet EasyLiving va beaucoup plus loin.
Ici, ce ne sont plus seulement des stylos et des montres qui communiquent avec des assistants personnels, mais tout l'environnement de l'utilisateur qui constitue une nouvelle matrice. Des schémas explicatifs dans un document Word qui s'affiche dans le navigateur montrent des personnes en situation. D'aucunes portent des "vignettes radio ID" (ID signifiant IDentification) ou des ordinateurs "mettables" plus complexes qui les aident à communiquer entre elles, et permettent par exemple à une lampe de s'allumer lorsqu'elles se déplacent. Même sans ces puces placées sur le corps, des capteurs dans l'environnement pourraient "écouter" la conversation et servir des images sur un écran en fonction des mots employés.

Nanotechnologies de sondes et transmission radio
Derrière ces prouesses de miniaturisation, la transmission par micro-ondes et les technologies MEMS/NEMS (Micro/Nano-ElectroMechanical Systems) dont IBM Research apporte une définition technique sur le portail de son entité de recherche zurichoise. L'autre géant a de son côté fabriqué et mis en service ce qu'il qualifie de plus grand ensemble de sondes d'acquisition intégrées, soit 1 024 aggrégées en 32 rangées de 32, le "Millipede". Un simple film polymère autorise simultanément la lecture et l'écriture à l'aide d'un procédé thermomécanique dans des densités d'espace de 200 Gigaoctets maximum sur un pouce au carré.

Sur le site de Sun, l'on retrouve aussi mention d'une entreprise, Microcosm Technologies, travaillant entre autre sur des licences du Massachusetts Institute of Technology avec la DARPA, l'entité de recherche du Pentagone. C'est donc toute une partie de l'industrie informatique qui travaille sur les nanotechnologies de sondes sans lesquelles le rêve de Bill Gates serait réduit à de la pure science-fiction.

Plus loin que la domotique, l'informatique omniprésente est contextuelle et "intelligente" avec ses capteurs multiples et ses puces disséminées dans l'environnement, y compris sur le corps humain. S'agit-il de la technologie idéale ? Il faudrait tout de même s'assurer d'en maîtriser et d'en interdire les abus potentiels. Car ceux-ci, dont la liste pourrait être longue mais que nous n'allons pas énumérer ici, font littéralement froid dans le dos. Certains chercheurs d'universités américaines, comme Marcia Riley du College of Computing qui forme des Ph.D au centre Georgie Tech (à Atlanta) soulignent l'importance de mettre en place un cadre législatif strict notamment pour ce qui concerne le respect de la vie privée. Et ceci, avant de lancer les produits en question sur le marché. Auquel cas, il faudra probablement attendre plus longtemps que ne le prévoient les programmes de Microsoft ou autres. Une tendance plus responsable apparemment aussi plébiscitée par le M.I.T. à travers les articles de son magazine en ligne TechReview.

[François Morel, JDNet]
 
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