Dossier
réalisé en partenariat avec Dreamsoft
"L'EAI
désigne plus un concept qu'une solution technique",
estime Marc Muller, PDG de Dreamsoft. Résultat,
la notion a évidement subi les assauts des discours
marketing. Recadrage.
Par "plate-forme-EAI" nous désignons
un logiciel qui prend en charge le dialogue inter-applications.
Ces plates-formes jouent en quelque sorte le rôle
d'ilotier du système d'information. Sans elles,
quand les applications d'une entreprise sont nombreuses
et doivent échanger beaucoup de données,
c'est "l'effet spaghetti" assuré: les
applications se parlent en face à face (on dit
encore en "point à point") via des
interfaces qui doivent être paramétrées
et maintenues une à une... Or, dans la vie d'une
grande entreprise, les occasions d'arriver à
cet "effet spaghetti" sont de plus en plus
nombreuses: que l'on parle gestion de la relation client,
optimisation de la chaine logistique ou encore échanges
de données avec les fournisseurs, il s'agit bien
souvent de faire parler entre elles des applications
qui n'ont pas été conçues pour
cela à l'origine. D'où le besoin de déployer
dans l'entreprise un logiciel qui va permettre d'industrialiser
et de rationaliser ces échanges d'informations.
Une plate-forme d'EAI remplit ce rôle en assumant
quatre types de fonctions:
Routage
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Transformation
|
Connecteurs
(aux applications)
|
Transport
|
Autrement
dit, en fonction d'événements préalablement
définis, un logiciel d'EAI récupère
les données d'une application, puis les "route"
vers leur destination (une autre application), non
sans les avoir préablement converties dans
un format adéquat. A cette fin, il met en oeuvre:
- un serveur d'intégration qui comprend
un moteur de règles et un gestionnaire de messages
(pour le routage et la transformation)
- des connecteurs (pour dialoguer avec les
applications)
- et un MOM (middleware orienté messages)
pour transporter les messages. Quasiment tous les
fournisseurs d'EAI disposent de leur propre MOM même
si la plupart du temps les plates-formes d'EAI sont
déployées sur des MOM déjà
installés dans l'entreprise.
A notre sens, une plate-forme d'EAI couvre donc ces
quatre étapes. "Par comparaison, un logiciel
d'ETL, comme son nom l'indique, peut extraire et appliquer
des transformations à des données, mais
n'est nullement conçu pour appliquer des règles
de routage complexes", précise Marc Muller.
Cela dit, un outil d'ETL peut répondre, dans
une certaine mesure, à des besoins d'échanges
de données - d'où la confusion.
La gestion des processus métiers (BPM,
pour Business Process Management) prolonge assez naturellement
les quatre fonctions de l'EAI. Le BPM ajoute une couche
d'abstraction où l'information manipulée
n'est plus une donnée ou un flux technique
d'une application vers une autre mais un processus
métier. A travers le logiciel de BPM, un architecte
métier défini un processus (par exemple
le circuit de validation des informations concernant
un nouveau client) qui sera traduit en flux techniques,
lesquels sont transmis au serveur d'intégration
à des fins de paramétrage. Dans la réalité,
ce n'est pas vraiment une surprise, tout n'est pas
aussi transparent et automatique. "Passer les
informations du BPM au serveur d'intégration,
précise le PDG de Dreamsoft, demande des interventions
humaines pour, au minimum, finaliser le paramétrage
technique".
Avec l'ouverture croissante du système d'information
aux partenaires et clients, les éditeurs d'EAI
ont naturellement étendu le champ d'action
de leurs plates-formes à l'intégration
B to B. A cette fin, beaucoup de ces éditeurs
ont rendu leur plate-forme capable d'interpréter
les sémantiques définis par des consortiums
tels que RosettaNet. Dans le domaine de l'intégration
B to B, deux grandes écoles cohabitent:
- ceux qui, à l'instar de webMethods, estiment
que les flux B to B exploitant les technologies Web
(de http à XML) ne sont pas de la même
nature que les flux internes. Et demandent donc des
serveurs d'intégration distincts.
- ceux pour qui, à l'instar de Seebeyond, l'intégration
B to B prend la forme d'un connecteur enrichi de fonctionnalités
relatives aux problématiques B to B et qui
s'adosse au serveur d'intégration également
exploité pour les flux internes.
Ce débat
ne doit toutefois pas trop monopolisé l'attention
de l'utilisateur. Au moins dans un premier temps.
Les points de différenciation critiques des
offres d'EAI sont plutôt à chercher du
côté des
modèles d'architecture qu'elles implémentent.
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