Depuis plusieurs mois déjà,
le marché des investissements informatique s'est
sérieusement tassé au plan mondial. Premières
victimes des réductions budgétaires en
France, les projets de CRM (Customer Relationship Management)
dont la rentabilité n'a pas été
prouvée par les éditeurs d'une façon
jugée satisfaisante par les directions informatiques
et générales de leurs clients. Pour tenter
de dresser une analyse prospective du marché
du CRM en France entre 2001 et 2006, IDC
France revient sur l'année écoulée
et livre quelques pistes quant aux évolutions
à venir.
A
peine 3,4 % de croissance en 2001
Après avoir
connu une véritable explosion entre 1999 et 2000
(+116,4%), le marché français des licences
CRM s'est littéralement effondré l'année
suivante, avec une croissance
presque
nulle de l'ordre de 3,4% entre 2000 et 2001, pour un
chiffre d'affaires total de 956,6 millions de francs
en 2001. Les causes de cet arrêt brutal de la
croissance sont essentiellement d'ordre conjoncturel,
selon IDC France, avec l'enchaînement imprévu
de deux phénomènes. L'explosion de la
bulle spéculative de la nouvelle économie
en avril dernier d'une part, et le fort ralentissement
de l'activité économique internationale
au premier semestre 2001 d'autre part. Conséquence
directe de ces événements: un repli des
entreprises vers des projets CRM modestes et une baisse
corrolaire des ventes au second semestre 2001 pour les
éditeurs.
Vers une rédéfinition
du marché et des besoins
Ce
phénomène s'est traduit pour IDC par deux
manifestations tangibles et mesurables. La première
est la progression inattendue des solutions de CTI (couplage
téléphonie-informatique), sur un marché
de la gestion de la relation client globalement en baisse.
Ainsi la part des revenus issus des licences de centres
d'appels aurait-elle cru de 23,7% en 2001, alors que
pendant la même période le marché
du CRM augmentait de 3,4%. L'autre conséquence
est une redéfinition des acteurs du CRM, dont
les grands représentants ont vu leurs parts de
marché s'éffriter (73,1% en 2001 contre
82,9% en 2000) au profit de concurrents plus modestes
disposant de solutions moins onéreuses. Grands
gagnants de cette restructuration, selon les analystes
d'IDC, les éditeurs d'ERP et les sociétés
de services (sociétés de conseil, intégrateurs,
et SSII).
Un seul critère de choix
désormais : retour financier
Les
enjeux auxquels seront confrontés les éditeurs
de CRM dans les quatre ans qui viennent se résument
en deux points principalement. Intégrer la convergence
des technologies de CTI et de CRM d'abord, les centres
d'appels et de contacts multimédia étant
appelés à jouer un rôle déterminant
dans la stratégie de différenciation concurrentielle
des entreprises. Second point : multiplier les partenariats
avec les grandes sociétés de services,
prescriptrices idéales des solutions de CRM auprès
d'une typologie de clients très verticalisés.
Plus que tout autre chose cependant, c'est de leur capacité
(ou de leur incapacité) à fournir des
outils de mesure de retour sur investissement que dépend
la pérennité des éditeurs de CRM.
Le maître-mot des entreprises françaises
pour les années à venir devrait donc être
le "pay back", estimé à l'aune
de trois critères majeurs selon IDC : un prix
abordable, un rapport licences/service inférieur
à 1/2, et une période de déploiement
de six mois maximum.
|