A
l'occasion d'un "petit déjeuner" organisé mardi 18 juin
par le prestataire opensource IdealX, plusieurs grands
comptes (Auchan, GAN Patrimoine et le CEA), clients de
la société, sont venus témoigner de leur expérience du
logiciel libre sur de gros projets d'infrastructure ou
de sécurité, et débattre des pratiques adoptées en entreprise
vis à vis du logiciel libre, aujourd'hui suffisamment
arrivé à maturité pour que ses qualités de robustesse
et de perennité puisse convaincre les DSI des grands comptes.
Première constatation, les utilisateurs présents considèrent
qu'en matière de logiciel libre, on achète d'abord du
service
et
non du logiciel. Ceci est dû, bien sûr, à l'absence des
coûts de licence. En conséquence, les coûts sont déportés
vers des prestations intellectuelles (intégration, formation...)
dévolues aux SSII du domaine. Déportés, certes, mais tout
de même réduits à plus long terme, notamment du fait de
l'absence de dépendance vis à vis d'un éditeur, dépendance
qui s'exprime souvent par des coûts de mises à jour "forcées"
récurrents, comme le souligne Nat Makarevitch, co-fondateur
d'IdealX.
Autre enseignement, la disponibilité du code source est
peu exploitée par les entreprises venues témoigner. Il
s'agit, avant tout, de disposer d'outils fiables et sûrs,
d'une réactivité permise, notamment, par l'importance
de la communauté des développeurs du logiciel libre, et
de la possibilité, même non exploitée, de pouvoir vérifier
par l'examen du code que le logiciel permet bien ce qu'il
promet.
Prochaine étape: le poste client
C'est donc moins les développements autour de briques
de base qui intéressent ces grands comptes (ces développements
sont confiés aux prestataires) qu'un mode de conception
jugé plus efficace et moins contraignant pour l'utilisateur,
puisque non assujetti à un acteur unique. Qu'il s'agisse,
par exemple, de la migration de serveurs sous Windows
NT vers Linux (Auchan) dans un parc hétérogène, ou du
déploiement d'une infrastructure à clé publique (PKI)
à partir de rien en à peine deux ans (GAN Patrimoine),
les projets d'envergure n'effraient plus aujourd'hui les
grandes entreprises. On assiste d'ailleurs à une "évangélisation
par le bas", partie des développeurs qui ont convaincu
leurs DSIs qui, à leur tour, tentent de convaincre les
directions générales.
La prochaine étape est bien sûr le développement des logiciels
libres sur les postes clients. Auchan, par exemple, y
réfléchit actuellement en déployant des outils bureautiques
sur 1500 postes pilotes en Espagne.
|