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Reef tire sa révérence
L'éditeur belge a déposé le bilan la semaine dernière... Un départ très discret qui intervient alors que la société avait levé 27 millions de dollars en février dernier. (Mardi 2 juillet 2002)
     
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Un ultime tour de table (à hauteur de 27 millions d'euros) conclu en février n'a pas empêché Reef de déposer le bilan.
Menée la semaine dernière dans la plus grande discrétion, cette opération nous a été confirmée aujourd'hui par une ex-employée de l'éditeur belge. Fondé en 1997, Reef se spécialise dès l'origine dans la gestion de contenu Web. Ciblant notamment le créneau des intranets et des extranets, son offre est bâtie autour d'une plate-forme modulaire adossée à un socle applicatif Java.

Une série de tours de table de grande ampleur
Dès son lancement, Reef appuie sa stratégie de développement sur des fonds externes. En octobre 1999, il lève plus de 14 millions d'euros - auprès des investisseurs Cisco Systems et Viventures. Des fonds qui viennent s'ajouter à ceux accordés par son actionnaire historique Profrigo. Grâce à ces apports, la société amorce la commercialisation de sa suite. Dans les mois qui suivent, cette dernière est déployée par plusieurs grands noms : General Motors, Siemens France et le groupe Hurwitz figurent parmi les plus prestigieux.

Cette réussite, du moins sur le papier, permet à Reef de conclure un second tour de table en octobre 2000. D'un montant de 40 millions d'euros, il est notamment finalisé auprès de la banque d'affaires Goldman Sachs et de l'investisseur 3i. Sans compter Profrigo et Viventures qui en profitent pour renforcer leur participation dans le capital de l'entreprise. Objectif affiché par l'éditeur : se lancer à l'international, avec à la clef l'ouverture d'un centre de recherche et développement aux Etats-Unis. "Nous allons procéder à des acquisitions pour renforcer notre produit et aller plus vite dans les développements de nouvelles fonctions", nous déclarait à l'époque Cécile Féront, co-fondatrice de Reef.

Une levée de fonds pour financer une restructuration
Les difficultés débutent fin 2001. "Suite à un très bon début d'année, nous n'avons pas anticipé la détérioration de l'environnement économique au second semestre, ce qui a entraîné mécaniquement une baisse des ventes", nous expliquait alors Cecile Feront. Présentée comme "critique", cette situation oblige le comité de direction à revoir ses objectifs opérationnels. C'est dans ce contexte que Reef réalise sa troisième et dernière levée de fonds. A hauteur de 27 millions d'euros, six investisseurs y participent en février 2002 : The Carlyle Group, IDG Ventures, 3i, Viventures, KBC Investco et SG Cowen Securities.

Recentrage commercial sur l'Europe et les Etats-Unis - avec notamment un retrait de la zone australienne -, et des regroupements d'équipes (développement, marketing, etc.) autour d'unités produits : Reef compte alors sur cet argent pour financer une restructuration à grande échelle... et atteindre son point de profitabilité fin 2002. Le tout en conservant son positionnement initial...

Un dépôt de bilan inattendu
Peine perdue. Après avoir dépensé 85 millions d'euros en trois ans, l'éditeur belge tire sa révérence 4 mois plus tard jour pour jour. Une disparition qui résonne comme un coût de canon dans le secteur de la finance et des capitaux-risqueurs... Certes, Reef qui enregistrait un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros en 2001 (dont 65% réalisé aux Etats-Unis, 30% en Europe et 5% en Asie) se montrait plutôt optimiste. D'ailleurs, c'est sans doute cet optimisme qui a permis à son comité de direction de convaincre encore de nouveaux investisseurs début 2001. Cependant, les 27 millions d'euros apportés en février n'ont apparemment pas été à la hauteur des projets amorcés.

Qu'en sera t-il du futur ? Liquidation ou redressement judiciaire ? Pour élucider cette question, nous avons tenté de contacter Philippe Brawermann, PDG et fondateur de Reef, qui n'a pas donné suite à notre demande.

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[Antoine Crochet Damais, JDNet]
 
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