''La menace cyber-terroriste est
très inquiétante", "Le gouvernement
américain est mal préparé",
"Les réseaux de l'armée américaine
sont truffés de failles", etc. Les compagnies
de sécurité américaine clament haut
et fort l'urgence de prendre des mesures, et vont même
jusqu'à rappeler - par médias interposés
- leur disponibilité pour "apporter leur aide"'
au gouvernement américain. Moyennant finances bien
entendu.
Engagement
fort du gouvernement
Le message est passé. George Bush a lancé
à grands renforts de publicité son "Office
of Homeland Security", censé panser
les défaillances des protections contre le terrorisme
électronique. Mais ce n'est pas tout : très
récemment, les services secrets américains
se sont fait remarquer avec une mesure suprenante.
L'US Secret Service (USSS)
va en effet généraliser la pratique de
réunions à huis clos avec des représentants
des grandes firmes de sécurité dans toutes
les grandes villes américaines. D'après
Bryan Palma, un agent de l'USSS qui s'est exprimé
à la conférence SECTOR5, les enteprises
n'ont pas à s'inquiéter du devenir des
informations sensibles qu'elles pourraient communiquer
au cours de ces réunions : "Quand quelque
chose doit rester secret, nous savons faire en sorte
qu'elle le reste". Le prix de ces forums qui réuniront
le secteur privé et le secteur public ?
17 millions de dollars.
Un marché
juteux
Depuis
le 11 Septembre, les entreprises de sécurité
semblent avoir trouvé une nouvelle corne d'abondance.
Le gouvernement américain pourrait dépenser
des dizaines de milliards de dollars pour lutter contre
le cyber-terrorisme, et certaines enteprises se préparent
à l'émergence d'un véritable secteur
à part entière : le "Homeland
Security". Ce qui fait dire au tout récent
cabinet d'analyses "Homeland Security Resarch"
que le marché devrait friser les 100 milliards
de dollars d'ici 2008.
On comprend dès
lors que les géants de la sécurité
ne lésinent pas sur le lobbying, et prennent
d'assaut les colonnes de la presse avec des analyses
alarmistes. Face à un pareil battage médiatique,
le gouvernement ne peut que réagir et proposer
des mesures énergiques.
Mais le mieux est l'ennemi
du bien : quelques experts pointent du doigt les
dépenses incohérentes de certaines administrations.
A quoi bon acheter du matériel dont on n'a pas
l'utilité ou dont on ne sait pas se servir ?
La maison blanche est consciente du problème :
George Bush a gelé lundi 19 toutes les dépenses
relatives au "Homeland Security" afin d'évaluer
leur pertinence et leur interopérabilité.
Le
problème reste entier
Demeure une question délicate : les Etats-Unis
sont ils suffisamment protégés contre
les risques d'une attaque informatique ? La réponse
est tout sauf évidente : difficile de voir
clair à travers l'écran de fumée
mis en place par les compagnies de sécurité.
Une chose est sure :
les secrets des réseaux de la défense américaine
(et française) sont très bien gardés,
et rares sont ceux qui peuvent prétendre faire
partie des initiés. Un groupe de pirate bien organisé
pourrait-il parvenir à les percer ? Gageons
que depuis le 11 septembre, le gouvernement américain
s'est forgé une opinion sur la question.
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