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Cyber-terrorisme, corne d'abondance pour les éditeurs américains
Depuis les attentats du World Trade Center, les entreprises de sécurité ont joué toutes sortes de variations sur l'air du 'cyber-terrorisme'. Doit-on prendre leurs chants alarmistes pour argent comptant ou y voir une vaste campagne de marketing ? (Vendredi 23 août 2002)
     
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''La menace cyber-terroriste est très inquiétante", "Le gouvernement américain est mal préparé", "Les réseaux de l'armée américaine sont truffés de failles", etc. Les compagnies de sécurité américaine clament haut et fort l'urgence de prendre des mesures, et vont même jusqu'à rappeler - par médias interposés - leur disponibilité pour "apporter leur aide"' au gouvernement américain. Moyennant finances bien entendu.

Engagement fort du gouvernement
Le message est passé. George Bush a lancé à grands renforts de publicité son "Office of Homeland Security", censé panser les défaillances des protections contre le terrorisme électronique. Mais ce n'est pas tout : très récemment, les services secrets américains se sont fait remarquer avec une mesure suprenante.
L'US Secret Service (USSS) va en effet généraliser la pratique de réunions à huis clos avec des représentants des grandes firmes de sécurité dans toutes les grandes villes américaines. D'après Bryan Palma, un agent de l'USSS qui s'est exprimé à la conférence SECTOR5, les enteprises n'ont pas à s'inquiéter du devenir des informations sensibles qu'elles pourraient communiquer au cours de ces réunions : "Quand quelque chose doit rester secret, nous savons faire en sorte qu'elle le reste". Le prix de ces forums qui réuniront le secteur privé et le secteur public ? 17 millions de dollars.

Un marché juteux
Depuis le 11 Septembre, les entreprises de sécurité semblent avoir trouvé une nouvelle corne d'abondance. Le gouvernement américain pourrait dépenser des dizaines de milliards de dollars pour lutter contre le cyber-terrorisme, et certaines enteprises se préparent à l'émergence d'un véritable secteur à part entière : le "Homeland Security". Ce qui fait dire au tout récent cabinet d'analyses "Homeland Security Resarch" que le marché devrait friser les 100 milliards de dollars d'ici 2008.

On comprend dès lors que les géants de la sécurité ne lésinent pas sur le lobbying, et prennent d'assaut les colonnes de la presse avec des analyses alarmistes. Face à un pareil battage médiatique, le gouvernement ne peut que réagir et proposer des mesures énergiques.

Mais le mieux est l'ennemi du bien : quelques experts pointent du doigt les dépenses incohérentes de certaines administrations. A quoi bon acheter du matériel dont on n'a pas l'utilité ou dont on ne sait pas se servir ? La maison blanche est consciente du problème : George Bush a gelé lundi 19 toutes les dépenses relatives au "Homeland Security" afin d'évaluer leur pertinence et leur interopérabilité.

Le problème reste entier
Demeure une question délicate : les Etats-Unis sont ils suffisamment protégés contre les risques d'une attaque informatique ? La réponse est tout sauf évidente : difficile de voir clair à travers l'écran de fumée mis en place par les compagnies de sécurité.

Une chose est sure : les secrets des réseaux de la défense américaine (et française) sont très bien gardés, et rares sont ceux qui peuvent prétendre faire partie des initiés. Un groupe de pirate bien organisé pourrait-il parvenir à les percer ? Gageons que depuis le 11 septembre, le gouvernement américain s'est forgé une opinion sur la question.
[Nicolas Six, JDNet]
 
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