Infrastructure/Chantiers
France Telecom chronomètre ses progiciels
Le temps de réponse visible par l'utilisateur est devenu un souci majeur pour l'opérateur. Un commando d'ingénieurs a même été chargé de bousculer les habitudes de la gestion des performances chez l'opérateur français.  (Jeudi 3 octobre 2002)
     
Les clients légers

Dossier : la gestion de la performance

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Jean-Paul Maury (France Telecom): "Le modèle américain du DSI centralisateur est dépassé"

Chez France Telecom peut-être plus qu'ailleurs, l'utilisateur final est roi. Preuve en est le baromètre de la qualité perçue qui a été mis en place par la direction - et qui permet de connaître l'opinion des utilisateurs sur l'efficacité du système d'information.

Au service de l'utilisateur final
C'est après avoir consulté les "verbatims" issus de ces baromètres que le DSI de France Telecom a repris les choses en main : "Au cours d'une réunion, Jean-Paul Maury écoutait les directions du groupe évoquer la disponiblité au
niveau des utilisateurs :
le sujet ne retenait pas l'attention de tous, en dépit de quelques mauvais résultats issus du sondage. Jean-Paul Maury a soudain tapé du poing sur la table en rappelant à tous qu'il ne s'agissait pas de l'opinion des utilisateurs finaux, mais de l'avis des clients de la direction informatique", se souvient Pascal Alt, chef de projet RepondNoo.

C'était en quelque sorte l'acte de naissance de RepondNoo, un projet "coup de poing" qui a pour ambition d'évaluer la qualité de service sur chaque poste en temps réel, et de parvenir à améliorer les temps de réponse de 20 % en un an. Une mission reposant sur une "task force" - selon la terminologie en vigueur - de six ingénieurs particulièrement motivés, résolus à faire progresser la qualité du SI.

Comment mieux faire pour évaluer la qualité perçue sur chaque poste ? "Au moment ou le DSI a lancé RepondNoo, il existait déjà une solution de mesure de la performance end-user, qui a été développée par le service de la gestion de la performance. Cette solution reposait sur une quarantaine de robots répartis au quatre coins du système d'information, conçus pour soumettre l'infrastructure à des tests à vrai dire peu exhaustifs, même s'ils sont toujours à l'heure actuelle indispensables. Nous avons voulu avoir une mesure beucoup plus ambitieuse, et véritablement objective de la qualité de fonctionnement des applicatifs sur chaque poste", explique Pascal Alt (FT).

Pas de robot
France Telecom a donc opté pour une nouvelle solution : ETEWatch de Candle. "Ce produit est conçu pour être déployé directement sur tous les postes afin d'y contrôler les temps de réponse", poursuit Philippe Lacour, responsable des solutions de temps de réponse Europe, chez Candle [voir encadré]. Fini le temps de la simulation : bienvenue dans l'ère du contrôle objectif du temps de réponse, directement sur chaque terminal.

Le projet RepondNoo est parti sur des bases ambitieuses : "Il y a des milliers de postes client chez France Telecom, et 400 applications qui tournent en permanence, explique Pascal Alt. Impossible dans l'immédiat de tout contrôler. A l'heure actuelle, nous surveillons donc 50 applications stratégiques sur 3 000 postes, ce qui signifie concrètement 300 000 transactions quotidiennes dans 34 directions régionales, 24h/24 et 7j/7. Et nous comptons bien aller plus loin". Quant à l'objectif des 20 % d'amélioration du temps de réponse applicatif : "Nous nous rapprochons de l'échéance annuelle, et il va probablement être tenu".

La délicate étape du tri
Mais déployer n'est pas jouer : il faut encore faire le tri dans la masse colossale des informations qui remontent depuis chaque poste, afin de traiter les vrais problèmes : "Nous sommes encore en train d'y travailler. L'objectif est d'établir des corrélations entre les informations stockées sur notre serveur d'alertes, afin de ne mettre en avant que les problèmes récurrents et pertinents. Le développement de l'algorithme est un travail de longue haleine : les alertes qui remontent doivent éviter de transformer nos consoles en un "sapin de noêl", mais il ne faut pas non plus que de vrais problèmes passent inaperçus".

L'équipe de RepondNoo découvre un dysfonctionnent tous les quinze jours en moyenne. "Il s'agit souvent de problèmes liés à la migration de nos postes OS/2 vers Windows, aux changements d'architecture réseau, à la surcharge des intranets avec des médias trop volumineux, et à des développements spécifiques des directions régionales. Nous travaillons de concert avec le service de la gestion de la performance - qui existe toujours - pour isoler la racine du mal; puis nous demandons aux équipes locales d'intervenir. Ce qui demande évidemment une bonne dose de diplomatie."

Un succès médiatisé
RepondNoo découvre et corrige donc peu à peu les faiblesses du système d'information de France Telecom. Tant et si bien que - pour continuer à améliorer les temps de réponse applicatifs -, "RepondNoo va devoir se consacrer à des problèmes de plus en plus petits, et reprogrammer régulièrement [son] algorithme de gestion de alertes pour prendre en compte des alertes moins importantes". La rançon du succès en somme.

La qualité de service des applications stratégiques de l'opérateur historique - CRM en tête - a progressé. Et tout un chacun chez France Telecom peut s'en rendre compte en se connectant sur l'Intranet de RepondNoo, qui publie des données détaillés sur l'évolution des temps d'accès aux applicatifs. Jean-Paul Maury a voulu émettre un signal clair en direction des utilisateurs finaux : France Telecom n'est pas une entreprise comme les autres, et la direction informatique y est inféodée aux utilisateurs finaux. Un message que les DSI sont de plus en plus nombreux à proclamer.

 

> Comment ca marche ?

L'agent de Candle a été installé à distance sur chaque poste grâce à un outil de déploiement signé Tivoli. Il a été pré-programmé pour surveiller une ou plusieurs applications, et pour envoyer des rapports aux deux serveurs centraux à un rythme bien précis. Pour préparer l'agent à la surveillance d'une nouvelle application, il faut compter une petite journée de travail.

Une fois installé, ETEWatch surveille les commandes lancées par l'utilisateur - un clic de souris sur la fonction x ou y d'un outil de CRM par exemple - et évalue le temps que l'application met pour y répondre. ETEWatch s'appuie pour cela sur plusieurs indices qui permettent d'être certain qu'une transaction s'est achevée, comme l'affichage de certains éléments graphiques par exemple. En se livrant à quelques mesures supplémentaires, comme le ping, l'agent est capable de mesurer précisément la part de responsabilité du poste client, du réseau et du serveur dans le temps que l'applicatif met à réagir.

Les temps de réponse ainsi évalués sont envoyés à deux serveurs de bases de données : un serveur d'alerte qui fonctionne en temps réel et un serveur destiné à publier les infos sur Intranet en différé. Les alertes remontantes sont intégrées à Patrol (BMC), et les informations sur les temps de disponibilité sont envoyées vers un serveur Web IIS (Microsoft).

L'agent de Candle a été choisi en partie parce qu'il était compatible avec le système d'exploitation OS/2 - encore majoritaire chez FT. Mais aussi parce que ETEWatch est l'un des rares produits à faire de la mesure 'end user' qui se base sur des données tout à fait objectives, plus précises que celles émises par les robots.

[Nicolas Six, JDNet]
 
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