|
Après deux années de chute
assez radicale, la dépense informatique semble à nouveau
sur la voie de la croissance. Celle-ci se situait aux
alentours de 10% en 1998, elle a brutalement chuté jusqu'à
être négative de quelques points en 2001. On devrait
observer un retour au positif, de 3 à 4%, dès la fin
de cette année. Performance modeste, certes, mais amélioration
certaine.
Et
les analystes les plus optimistes prévoient une croissance
à deux chiffres dès la fin 2003. Ainsi, Forrester Research
indique que la dépense informatique américaine dépassera
les 600 milliards de dollars en 2003 (+ 10%) pour atteindre
680 milliards en 2004 (+ 12,5%). Comme souvent, les
Etats-Unis joueront le rôle de moteur dans le secteur
des technologies de l'information. Au niveau mondial
en effet, la reprise sera plus lente. Les analystes
d'IDC estiment que l'année 2002 sera celle de la stabilisation,
avec un retour à une modeste croissance positive. Il
faudrait attendre 2005 pour revenir à une augmentation
significative de 10%. De plus, le cabinet souligne que
les ventes de PC continuent de décroître au plan mondial
et que l'investissement dans les technologies de l'information
demeure incertain en Europe et en Amérique latine où
l'économie demeure faible. En revanche, la dépense informatique
de pays comme la Chine et l'Inde devrait afficher la
plus forte croissance au cours des quatre prochaines
années.
C'est la vente de logiciels et des services associés
qui permettra au marché informatique de retrouver une
bonne santé. En particulier, les produits destinés au
poste front-office devraient connaître une forte demande,
ainsi que ceux prévus pour renforcer la sécurité des
systèmes. Les progiciels de gestion intégrés et les
solutions d'intégration d'applications connaissent une
forte demande alors que les résultats promis par la
gestion de la relation client se font attendre : cela
s'est ressenti fortement sur les ventes des fournisseurs
spécialisés sur ce créneau au cours des derniers mois.
Certains observateurs adoptent une position très prudente
concernant la croissance du marché informatique. Ainsi,
le groupe Aberdeen estime que le secteur des technologies
de l'information ne renouera pas avec une croissance
à deux chiffres soutenue. Il fournit les explications
suivantes :
Maturation du marché.
Dans les pays développés, la dépense concernant les
technologies de l'information se situe entre 3% et 4,5%
du produit intérieur brut. Des investissements IT de
cette ampleur devront fatalement suivre les règles de
la macroéconomie où la croissance à deux chiffres n'est
pas de mise.
Mauvaise perception de la
valeur. Dans une
récente étude menée par Aberdeen, 37% des acheteurs
de solutions de technologies de l'information ont déclaré
ne pas avoir perçu d'amélioration notable sur les résultats
de l'entreprise, après avoir déployé une solution informatique.
En conséquence, ces responsables ont tendance à retarder,
voire à annuler, leurs achats logiciels.
Pas de révolution technologique
en vue. Après les
percées importantes des deux dernières décennies (les
PC, les interfaces graphiques, les bases de données
relationnelles, les communication sans fil et Internet),
on ne voit pas ce qui pourrait nécessiter des
investissements importants et urgents concernant l'informatique
d'entreprise.
La reprise de la croissance sur le marché informatique
se profile, c'est certain, mais les fournisseurs devront
faire preuve de patience. Ils devront en particulier
démontrer les implications directes de l'application
de leurs solutions sur l'activité de l'entreprise cliente.
C'est uniquement à ce prix qu'ils pourront décrocher
les contrats.
|