La route a été
longue, mais Global Crossing sort peu à peu de
la tourmente qui l'a plongé dans la banqueroute
en janvier 2002. L'opérateur large bande revient
de loin : endetté à hauteur de 12 milliards
de dollars, alourdi par une infrastructure largement surdimensionnée,
Global Crossing a frisé le dépôt de
bilan.
La compagnie doit sa résurrection
à un plan de redressement plus qu'énergique :
de 16 000 employés, les effectifs ont été
ramenés à 5350 personnes. De 1,5 milliards
de dollars, les dépenses de fonctionnement sont
retombées à 720 millions. Le train
de vie de l'entreprise a été réduit
de moitié.
Quant à la dette,
elle a tout simplement été effacée :
elle est passé de 12,4 milliards de dollars à
200 millions. Rappelons qu'une dette de ce poids
condamne une entreprise à payer de considérables
charges à échéances régulières.
Banqueroute :
sortie imminente
Cette réorganisation radicale a convaincu le
juge en charge du dossier : le plan de redressement
a été approuvé mi-décembre,
et l'opérateur devrait
sortir
de la banqueroute sous peu. Pour achever de redorer
son blason, Global Crossing s'est même débarrassé
le 31 décembre de son CEO, empêtré
dans des accusations de prises illégales d'intérêt -
pour plusieurs centaines de millions de dollars.
Global Crossing revient
donc sur le marché amaigri et assaini. Reste
à savoir si la cure aura suffi à transformer
une entreprise structurellement déficitaire en
une entreprise profitable. Les capacités de production
de l'opérateur ont été ajustées
à la demande, mais le métier de Global
Crossing offre peu de perspectives de profit pour les
années à venir : les opérateurs
large-bande gagnent très peu d'argent depuis
près de deux ans.
Environnement
difficile
Aujourd'hui, le challenge
de Global Crossing est le suivant : parvenir à
passer le cap de la crise des telecoms - ce qui
risque de prendre plusieurs années encore -
et mettre en hybernation son infrastructure surcapacitaire.
Une fois l'équilibre entre l'offre et la demande
rétabli, le marché devrait en effet redevenir
rémunérateur, et les tuyaux pourront enfin
être exploités à pleine charge.
En attendant, Global Crossing
doit garder ses clients et en démarcher de nouveaux.
L'opérateur revendique un carnet client toujours
conséquent - comptant quelque 80 000
références -, et fait même
état de quelques nouveaux venus. On devrait savoir
rapidement si l'enteprise peut être rentable dans
ces conditions.
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