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Aux Etats-Unis, et certainement
en Europe également, l'année 2003 au plan informatique
sera à nouveau dédiée à l'optimisation de l'existant
plutôt qu'à la recherche de performances. Et ces efforts
seront entrepris sur un fond d'optimisme, avec des budgets
légèrement en hausse, des effectifs techniques à peu
près stables et l'espoir que les chiffres d'affaires
vont à nouveau connaître la croissance. Mais, comme
par le passé, tout investissement spéculatif, toute
technologie ne promettant pas des gains mesurables à
assez court terme sera systématiquement écartée. Plus
précisément, quelles orientations peut-on prévoir pour
les technologies de l'information ?
Prise
de risque modérée. L'heure est encore à l'extrême
prudence : les investissements en technologie de l'information
doivent aujourd'hui démontrer qu'ils contribuent à apporter
de la valeur aux activités de l'entreprise. Toute dépense
non justifiée qui ne correspondrait pas à l'amélioration
concrète d'un des métiers de l'entreprise risque d'être
remise en cause par la direction générale. Ainsi, bien
des responsables de systèmes d'information vont limiter
le nombre de projets à entreprendre et miser sur des
technologies éprouvées. Tout ce qui concerne
la gestion avancée de la relation client semble être
remis à plus tard, et l'enthousiasme pour des technologies
de pointe, tels les services Web ou les techniques de
cryptage, semble avoir perdu de son intensité. En revanche,
l'optimisation des fonctionnalités des PC, des serveurs
Windows, la mise en place d'outils d'administration
des systèmes et des réseaux, d'accès distants figurent
parmi les cinq priorités des responsables informatiques
américains, interrogés par l'hebdomadaire américain
Information Week.
Processus bien gérés. La mise au point de processus
modélisant finement les activités de l'entreprise va
devenir de plus en plus importante au cours de cette
année. Il y a deux raisons principales à cela. La première
se situe sur le plan de l'organisation. La mise au point
des processus métiers efficaces impliquera davantage
les directions des différents départements dans l'évolution
du système d'information ; une implication voulue à
la fois par les directions générales et les responsables
informatiques. La deuxième raison se situe au plan technique
: sans une redéfinition précise de ces processus, on
ne pourra poursuivre la mise en place de l'e-business
dans l'entreprise. La définition de services Web en
particulier sera très difficile et risquerait de se
limiter à un projet purement "spéculatif" du service
informatique.
Stockage
rationalisé. A mesure qu'elles automatisent leurs
procédures, qu'elles mettent en place des Intranets
ou des sites de commerce électronique, toutes activités
nécessitant de grandes capacités de mémorisation d'information,
bien des organisations se rendent compte que leur infrastructure
de stockage d'information n'est pas homogène. Elles
devront certainement réfléchir à harmoniser les interfaces
entre leurs serveurs de stockage, leurs structures de
communication et leurs dispositifs de stockages proprement-dits.
Sur ce terrain, on examinera avec précaution les offres
alléchantes des constructeurs, telles que la virtualisation
des ressources, la fourniture de capacités de stockage
à la demande, la possibilité de mémorisation globale
des fichiers (vue unique sur les informations) : les
logiciels qui doivent assurer ces fonctions risquent
de se révéler au bout du compte immatures.
Sécurité renforcée. Evidemment, l'année 2003
ne pourra faire l'impasse sur les contraintes de sécurité
qui doivent être mise en place au sein du système d'information.
On devrait en particulier assister à un glissement progressif
d'une problématique pure d'infrastructure - certes encore
loin d'être achevée - vers une problématique plus applicative
: les efforts porteront majoritairement sur les applications
métiers et les progiciels de gestion intégrés (ERP)
dont la qualité de service est généralement la plus
critique pour l'entreprise.
2003, encore une année laborieuse ? Certes, mais une
année qui va préparer, tant au plan organisationnel
que technologique, le retour de grands projets dès que
le contexte économique global sera plus favorable.
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