Infrastructure/Chantiers
WiFi contre UMTS : une concurrence déloyale ?
Retour sur le débat initié lundi dernier par notre mise en comparaison des deux technologies d'accès. Ou l'on s'aperçoit que la simplicité du WiFi est aussi son point faible. (Lundi 17 février 2003)
     
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Les apparences sont parfois trompeuses. Le WiFi est déployé dans de nombreux pays dépourvus de réseau 3G, mais peut-il raisonnablement prétendre concurrencer l'UMTS ? Le WiFi offre des débits supérieurs à l'UMTS en allégeant les factures : mais est-il pour autant technologiquement plus avancé que la 3G ? Une petite mise au point s'impose.

Remontons aux origines : le WiFi a été conçu pour relier des ordinateurs sans fil dans un rayon de 50 mètres, tandis que l'UMTS a pour objectif de transporter voix et données à l'échelle d'un pays. Tel quel, le WiFi n'est donc pas adapté à la construction d'un réseau de plusieurs bornes piloté par un opérateur télécom. Il faut, pour parvenir à ce résultat, lui rajouter quelques modules.

Le spécialiste et l'opportuniste

Entamons une rapide comparaison. L'UMTS est conçu pour prendre en charge de nombreuses connexions simultanées, puis les suivre de cellule en cellule. De son côté, le WiFi éprouve parfois des difficultés à maintenir la connexion d'une cellule à l'autre : le passage de témoin ne se fera pas si l'on tente de se connecter depuis une voiture en mouvement.

De même, L'UMTS est conçu dés l'origine pour fonctionner avec des systèmes d'identification, de facturation, de suivi de la qualité de service et de sécurisation. Autant de solutions qui commencent seulement à être disponibles pour le WiFi.

Mais c'est sur un autre terrain que l'UMTS marque le plus de points : au delà d'une portée de 50 mètres, le WiFi rend les armes. La faute au contexte réglementaire, qui limite la puissance des bornes à 100 MW ? Aucunement : la norme fixée par l'ART n'est pas arbitraire, elle correspond à une réalité empirique. Plus on s'éloigne des 100 MW, plus il devient difficile de faire cohabiter plusieurs bornes WiFi dans un petit espace. Or, pour accueillir un grand nombre d'utilisateurs sur un HotSpot, il faut justement multiplier les bornes d'accès. Augmenter la puissance d'une borne, c'est limiter le nombre d'utilisateurs simultanés.

Pas de norme supérieure à l'autre
En matière d'accès sans fil, il n'y a pas de solution miracle : tous les systèmes sont confrontés aux mêmes contraintes. Ils doivent parvenir à un juste équilibre entre portée, puissance et largeur de bande. Le WiFi n'est pas une solution miracle : il multiplie les débits au prix de certaines concessions, dont celle de la portée.

L'UMTS se révèle ici plus ingénieux : la 3G exploite différentes techniques de connexion. En rase campagne, les bornes portent à plusieurs kilomètres mais les débits chutent. En pleine ville, les bornes portent à seulement 300 mètres, avec des débits optimaux. L'UMTS prévoit ainsi une palette de solutions là où le WiFi campe sur son modèle de base.

Le WiFi n'est pas à lui seul un modèle de télécommunications exploitable tel quel. Mais sa simplicité est aussi un atout. C'est elle qui lui permet d'atteindre des débits supérieurs à l'UMTS, même s'il faut rester très prudent sur ce point : l'UMTS est censé plafonner à 1 Mbit/s tandis que le WiFi atteint 11 Mbit/s.

Complémentarité et/ou compétition ?
Mais peut-on comparer ce qui n'est pas comparable ? On présente couramment à propos de l'UMTS son débit moyen par utilisateur, tandis que le WiFi annonce son débit total, à diviser pas le nombre d'utilisateurs réel - une unité qui correspond mieux à l'utilisation originelle du WiFi. Heureusement, British Telecom dispose d'un chiffre crédible : le WiFi serait ainsi quatre fois plus rapide que l'UMTS.

Le même opérateur avance un autre argument : le WiFi serait dix fois moins cher que l'UMTS, ce qui en fait un concurrent redoutable pour la 3G. Ces deux atouts - prix et rapidité - pourraient priver les résaux UMTS d'une partie importante des revenus qu'ils escomptait générer : les consommateurs urbains soucieux de leur porte monnaie et friands de haut débit pourraient être tentés d'utiliser le plus souvent possible le WiFi, plutôt que l'UMTS.

Le WiFi a deux autres avantages : son terrain d'élection est l'intérieur des bâtiments, une zone où l'UMTS pénètre difficilement, puisqu'il bute sur les murs et les surfaces réfléchissantes. Qui plus est, il suffit de quelques milliers d'euros pour mettre en place un HotSpot. Ce qui ouvre la voie à une série de petites initiatives, lancées par des hôtels, des cafés et autres lieux conviviaux soucieux d'offrir un service supplémentaire à leur clientèle.

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Mais la simplicité du WiFi est aussi une source d'anarchie : tout un chacun peut déployer un HotSpot. Les acteurs les plus sérieux le dimensionneront avec soin, tandis que les autres commettront des erreurs - en sous-estimant le nombre de bornes nécessaires, en les reliant mal à Internet, en accompagnant imparfaitement la qualité de service...

Projetons nous dans dans trois ans. Le consommateur aura alors probablement le choix entre une connexion WiFi - dont il ne pourra pas toujours prévoir la qualité à l'avance - et une connexion UMTS à débit relativement stable et fiable. L'UMTS et le WiFi seront donc complémentaires. Mais depuis que le WiFi est entré en lice avec des atouts majeurs, l'UMTS est condamné à jouer la carte de la qualité et de l'universalité.

[Nicolas Six, JDNet]
 
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