Le 15 février 1999,
Isabelle Autissier se protège des embruns à
l'intérieur de son bateau. La mer est forte, mais
elle compte bien aller jusqu'au bout de la Course au Tour
du Monde en Solitaire dans laquelle elle est engagée.
Les événements en décideront autrement :
"Je naviguais en plein milieu du Pacifique par 55
degrés Sud, une zone particulièrement inhospitalière.
Mon pilote automatique a eu un raté : le bateau
a viré de bord et a heurté une vague particulièrement
violente avant de se retourner. Je me suis retrouvée
coinçée à l'intérieur de la
coque" - se souvient Isabelle Autissier.
Comme toujours en cas d'urgence,
Isabelle Autissier déclenche sa balise satellite
pour alerter le PC course. Insuffisant : "une
balise déclenche un signal de détresse,
mais elle ne dit pas si le marin est encore en vie ou
si le bateau est toujours en état de flotter".
Deux informations capitales pour les secours et pour
la famille de la navigatrice.
Isabelle Autissier a également
embarqué avec elle, pour communiquer avec la
presse et
les sponsors,
un téléphone Iridium. Elle tente d'appeler
le
PC course et se ravise rapidement : "la coque
en carbone empêchait toute communication avec
le satellite. Il a donc fallu que je sorte. Heureusement,
nous avions installé une trappe dans la coque
quelques mois auparavant".
Batterie
à plat
Mais la navigatrice n'est pas au bout de ses peines :
"la trappe était à peine au dessus
de la ligne de flottaison : il a fallu que je sorte
au mileu des vagues avec un plastique sur la tête ...
pour me rendre compte que ma batterie était presque
à plat ! Malgré tout, j'ai réussi
à passer deux coups de fil : j'entendais
parfaitement mon correspondant, mais j'avais beau hurler
au téléphone, il n'entendait presque rien.
Le téléphone n'avait plus assez d'énergie
pour communiquer avec le satellite. Heureusement le
message était passé : j'étais
en vie".
Un renseignement précieux
pour les secours : "On est beaucoup plus motivé
lorsqu'on sait qu'un marin est encore en vie".
Les secours s'organisent rapidement et Isabelle Autissier
est récupérée par un de ses concurrents -
l'Italien Mario Soldini. "Iridium a sans aucun
doute accéléré mon sauvetage" -
se remémore la navigatrice.
Que feraient les marins
sans satellite ? "Nous ne naviguerions pas
de la même façon - songe Isabelle
Autissier. C'est devenu un instrument essentiel :
outre la sécurité qu'apportent les téléphones
satellitaires, nous en sommes tributaire pour la météo,
le calcul de notre position (avec un GPS), et pour les
transmissions de données".
Iridium
accompagne toujours Isabelle Autissier
Après cette frayeur, Isabelle Autissier tire
un trait sur la compétition. Mais pas sur la
vie de marin : à plusieurs occasions, elle
a eu un combiné Iridium dans les mains. "Contrairement
à Immarsat B, la couverture d'Iridium est constante
sur tout le globe. Le combiné est relativement
petit, il est beaucoup plus économique à
l'achat, et les communications sont facturées
moins cher. Immarsat pose d'ailleurs un problème :
il est très difficile d'orienter correctement
son antenne lorsque l'on navigue".
En 2003, Isabelle Autissier
prépare une expédition
en Antarctique avec des artistes et des scientifiques :
"Nous allons célébrer le centenaire
de l'expédition de Charcot, le célèbre
cartographe du continent glacé". Et elle
compte bien emmener des combinés Iridium avec
elle : "à ces latitudes là,
on a plus le choix - c'est Iridium ou rien. Iridium
va nous permettre de communiquer entre nous et avec
des interlocuteurs distants". Le téléphone
par satellite est bel et bien le compagnon des amoureux
de l'extrême.
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