D'un côté, le
Cigref, qui regroupe 115 grandes entreprises utilisatrices
des technologies de l'information. De l'autre, le Syntec
Informatique, chambre syndicale professionnelle comptant
500 SSII, éditeurs de logiciels et distributeurs
à valeur ajoutée. Des acteurs qui représentent
respectivement la demande et l'offre.
L'enjeu ? Définir des règles, des codes
de conduite, des modes de fonctionnement destinés
à fluidifier leurs relations et leur coopération
au quotidien, à tendre vers une déontologie
et une qualité communes. Le moyen : une charte,
base de départ de toute réflexion, socle
sur lesquels des groupes de travail vont pouvoir s'appuyer.
Genèse
d'une réflexion commune
Selon Jean-François
Pépin, Délégué Général
du Cigref, cette charte est le résultat d'un triple
constat. "Le premier constat concerne le passé,
ses folies et exagérations, avec des innovations
trop souvent mal maîtrisées qui, deuxième
constat, se sont répercutées sur les grands
systèmes informatiques actuels, objets de scepticisme
des directions générales et victimes d'un
manque de reconnaissance quant à leur valeur ajoutée
dans l'entreprise. Troisième constat, tourné
vers le futur : les deux communautés, Cigref et
Syntec, doivent s'accorder sur les bonnes pratiques de
gouvernance, utiles et efficaces pour l'entreprise, mais
aussi s'orienter vers un rééquilibrage des
relations clients-fournisseurs en gérant mieux
les éventuels litiges", précise-t-il.
Les principaux axes de cette charte sont donc l'engagement
de promouvoir la maîtrise des technologies et des
métiers - par l'innovation et le partage des connaissances
-, ainsi que la maîtrise des projets via
un label qualité et des indicateurs de performance.
Figurent aussi les relations commerciales, où transparence
avec clients et fournisseurs, ainsi qu'une impartialité
en cas de litige, sont requises.
Label
de qualité, médiation et groupes de travail
"La notion
de label de qualité est intéressante et
doit être promue. L'objectif est d'arriver à
labelliser un certain nombre de bonnes pratiques, notamment
celles qui sont utiles à l'entreprise", ajoute
Jean-François Pépin.
Autre point important inhérent
à cette charte : "la médiation préventive".
Face à un bouleversement des grands systèmes,
les directions informatiques sont directement impactées,
déstabilisées, ce qui peut mener au conflit
avec SSII et éditeurs. L'idée est donc,
dans un esprit de pragmatisme et d'honnêteté,
de mettre en place des moyens de prévention des
litiges par une meilleure compréhension des métiers
de chacun et une meilleure communication.
Pour y arriver, des ateliers de réflexion mixtes
vont progressivement voir le jour avec pour thèmes
l'intégration, la R&D, les progiciels, l'infogérance,
la TMA (tierce maintenance applicative) et le conseil.
Les premiers résultats pourront déjà
être perceptibles lors des assemblées générales
des deux organisations qui auront lieu en juin prochain
pour le Syntec et en septembre pour le Cigref. Début
2004 dans tous les cas.
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