Libre, universel, parfaitement
adapté à l'entreprise : le projet open-source
Jabber a tout pour percer. Jabber est capable de communiquer
avec ICQ, AIM, MSN Messager et Yahoo Messenger. Ce n'est
pas parfait - puisque Lotus Sameplace manque à
l'appel - mais cela permet de rester en contact avec
une grande majorité des "instant messagers".
D'autant plus que Jabber est disponible sur Mac OS, Windows,
Linux, et toutes les machines capables d'afficher une
page Web riche. Pour accéder à Jabber, on
a en effet le choix entre un logiciel à part entière
ou un navigateur Internet. Voilà pour l'universalité.
Jabber a aussi le bon goût
d'être sûr : il supporte le protocole
SSL, les systèmes d'authentification de LDAP
et de SQL, il crypte les mots de passe
stockés sur le serveur... Une bonne carte de
visite pour se frayer un chemin dans l'entreprise. Et
pour les banques qui souhaitent conserver l'historique
de leurs communications, Jabber dispose également
d'un système d'archivage.
Les
fonctions de Jabber sont riches : le logiciel peut
notamment créer des conférences à
plusieurs, peu importe le logiciel d'IM employé
par les participants. Il permet à l'utilisateur
de contrôler de façon étroite les
personnes qui seront autorisées à lui
envoyer des messages. Il peut aussi servir à
envoyer des fichiers (images ou bureautiques) à
ses correspondants.
Version
payante ou version libre ?
A condition de payer 10 à 35 dollars
par utilisateur. Car, si le coeur de Jabber est en open-source,
le logiciel qui en porte le nom est bel et bien commercial :
la Jabber Software Foundation a développé
un protocole open-source que tout un chacun est libre
d'utiliser. Elle aide chaque éditeur à
construire son propre IM autour de ce noyau. Mais c'est
la société commerciale Jabber Inc. qui
a développé une offre complète
et opérationnelle, qu'elle fait bien sûr
payer.
Précisons cependant
que Jabber Inc. n'est pas le seul éditeur qui
se soit lancé dans l'aventure : il existe
au moins dix
logiciels qui utilisent le protocole de Jabber,
dont certains sont gratuits. Il existe également
au moins
cinq serveurs qui permettent de construire un réseau
de messagerie instantanée interne dans les entreprises.
L'un d'entre eux est aussi gratuit. On peut donc construire
sa propre messagerie instantanée, basée
sur ses propres serveurs, sans payer un euro de licence.
Reste à savoir si les entreprises n'ont pas plutôt
intérêt à choisir une version commerciale
de Jabber, avec les fonctions, le support et l'expertise
qui l'accompagnent.
>
France Telecom,
dans le capital de Jabber |
France Telecom possède
20 % du capital de la société
Jabber Inc. Un investissement considérable :
au premier tour de table, FT a mis 5 millions
de dollars dans Jabber. Suite à l'entrée
d'Intel dans le capital de Jabber, FT a dû
réévaluer sa participation.
Pour quoi faire ?
Depuis début 2002, le Messager proposé
par Wanadoo sur son site Internet est basé
sur Jabber. France Telecom devrait aller plus
loin, en plaçant Jabber au centre d'une
stratégie ambitieuse : "nous
voulons faire converger texte, image et vidéo
sur tous les supports, et en particulier ouvrir
une voie de communication entre les ordinateurs
et les téléphones portables",
explique posément Jean-Paul Gallaire, directeur
adjoint de l'Instant Messaging chez FT R&D.
FT a donc lancé
cette semaine une version multi plate-forme de
son Messager : "sur un PC, un terminal
Internet, sur un téléphone mobile
capable de recevoir des SMS ou de naviguer en
Wap, on disposera ainsi de la plupart des fonctions
de Jabber". Seul
petit bémol : les ponts de communication
vers ICQ, AIM, etc. ont été coupés.
"France Telecom ne souhaite pas avoir des
démêlés avec la justice, et
préfère négocier avec chaque
éditeur une passerelle avec son logiciel
d'IM - clarifie Pierre Bonnefoy, responsable
du développement de la version multi plate-forme.
Les négociations sont en cours."
Car l'universalité
est un objectif majeur pour France Telecom. "Nous
sommes disposés à établir
des partenariats avec tous les acteurs de la communication,
Bouygues et SFR compris", appuie Jean-Paul
Gallaire.
|
|