Plus le taux de piratage est
faible, plus importante est la contribution du secteur
informatique au sein de l'économie. C'est là
l'un des principaux enseignements d'une étude commandée
par la Business Software Alliance - une organisation regroupant
des éditeurs comme Adobe, Apple, Macromedia, Microsoft
ou encore Symantec, et visant à être le porte-parole
de l'industrie du logiciel auprès des pouvoirs
publics & des consommateurs - au cabinet IDC, et traitant
des différents leviers de croissance du domaine
informatique.
Le document rappelle en premier lieu que les logiciels
et les services représentent désormais la majorité des
dépenses informatiques globales (plus de 60% en 2001).
En analysant les différences entre les zones géographiques
couvertes par l'enquête (voir le tableau ci-dessous),
il constate en outre que ce segment est d'autant plus
dynamique que le taux de piratage est faible. "Le secteur
informatique, dont on estime qu'il progressera de 34%
entre 2001 et 2006, pourrait gagner 15 points supplémentaires
de croissance, atteignant ainsi 49%, grâce à une diminution
de 10 points du taux de piratage", indique t-il notamment.
Un
manque à gagner de plusieurs milliards de dollars
Une telle réduction
du taux de piratage (de 30% à 40%) engendrerait une
hausse de 64 milliards de dollars des recettes fiscales.
Ce qui par ricochet entraînerait une augmentation des
moyens de financement des Etats, les encourageant à
prendre de nouvelles mesures en faveur de la croissance.
Au total, les analystes du cabinet évaluent à
400 milliards de dollars le niveau de croissance induit
par une telle correction. Sans compter les quelques
1,5 millions d'emplois créés dans la foulée,
ainsi qu'une reprise de l'innovation au sein des domaines
liés à l'informatique.
Au delà de ces conclusions,
plusieurs questions demeurent en suspens. D'abord, la
lutte contre la diffusion de copies nécessite
des moyens conséquents que les différents
acteurs impliqués (fournisseurs, sociétés
de services, etc.) ne sont pas toujours prêts
à payer. Ensuite, l'impact du piratage sur la
promotion des outils reste à déterminer,
ainsi que l'ampleur du piratage "invonlontaire"
lié à une mauvaise compréhension
des licences. Enfin, une telle lutte demande l'intervention
des Etats et la mise en oeuvre d'une politique transnationale,
terrain sur lequel tout ou presque reste à faire...
Bénéfices
engendrés par région du monde suite à une baisse
de 10 points
du taux de piratage
|
Région
|
Contribution
au PIB (en millions de dollars) |
Nombre
d'emplois créés |
Recettes
fiscales supplémentaires (en millions de
dollars)
|
Asie-Pacifique
|
169 088
|
1 100 430
|
150 130
|
Amérique
du Nord
|
150 922
|
146 792
|
24 444
|
Europe
Occidentale
|
91 289
|
202 709
|
22 472
|
France
|
21
738
|
44
912
|
6
025
|
Europe
de l'Est
|
11 192
|
49 279
|
799
|
Amérique
Latine
|
6 414
|
25 392
|
614
|
Moyen
Orient/Afrique
|
4 714
|
11 192
|
412
|
Monde
|
433 619
|
1 535 793
|
63 972
|
Source:
IDC, avril 2003
|