TRIBUNE 
Faut-il recentraliser l'informatique ?
par Pierre Lombard
Directeur, Benchmark Group (09 septembre 2003)
         
 

L'informatique a ses modes. L'une d'elles a consisté, à la fin des années 1980, à tenter d'éliminer tous les ordinateurs centraux. L''argument du coût était le plus souvent avancé : le prix d'achat d'un mainframe était devenu prohibitif comparé à ce qu'il fallait débourser pour obtenir la même puissance de calcul théorique sur des batteries de serveurs Unix ou de PC. Mais ce raisonnement économique, souvent simpliste, cachait en fait quelque chose de beaucoup moins rationnel : les systèmes centralisés appartenaient à un autre âge, l'informatique distribuée sur des serveurs représentait la voie de la flexibilité, de la proximité avec les utilisateurs, bref le progrès et l'avenir.

Les arguments en faveur de la décentralisation semblent aujourd'hui tourner court. Même au plan économique, bien des entreprises réalisent que des infrastructures centralisées - matériel, systèmes d'exploitation, réseaux et support - reviennent moins cher que leurs équivalents répartis. Elles se montrent également plus fiables. Le modèle idéal se situe certainement entre ces extrêmes, comme l'affirme le cabinet McKinsey : il faut donc mettre en place une structure qui permette un contrôle financier aisé des systèmes informatiques installés dans les différents départements de l'entreprise. Ainsi, on conservera la souplesse d'une informatique départementale mais on fournira aux responsables de ces divisions les moyens de gérer efficacement leurs infrastructures techniques.

Pour que ces nouvelles organisations fonctionnent, le cabinet Mc Kinsey recommande la mise en place de responsables de services informatiques, sorte de consultants internes. Ils posséderont un bon bagage technique mais seront rompus à la gestion. En effet, leur rôle consistera à recueillir les demandes émanant des différents départements, à proposer des options et à fournir un tarif pour chacune d'elles. Ils évalueront également le coût de la qualité de service (par exemple, le fait qu'un serveur doit être opérationnel 95% du temps). Leur fonction sera particulièrement importante en période de prévision budgétaire : ils devront fournir à tous les responsables de départements des cotations précises pour que ces derniers s'engagent en toute connaissance de cause.

Ce type d'organisation donne une grande souplesse et beaucoup d'autonomie aux départements. En contrepartie, ils doivent assumer totalement leurs choix. Le service informatique ne sera là que pour gérer les achats de produits et de services auprès des fournisseurs spécialisés (opérateurs, constructeurs, éditeurs de logiciels, etc.) et pour fournir un support technique au niveau demandé. Cet engagement sur la qualité de service informatique est primordial : c'est lui qui désamorcera les vieilles querelles où l'on prétend que l'on est moins bien servi que le voisin. Au delà de cet effet psychologique, l'entreprise pourra vérifier que ce type d'organisation est générateur d'économies : selon le cabinet Mc Kinsey, des réductions de coûts de 30% ont été constatées sur la gestion des infrastructures informatiques.

 
 Pierre Lombard
 
 
 

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