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INFRASTRUCTURE |
Comment l'AFNIC a géré 100 000 demandes de .fr en 24 heures |
Suite à la déréglementation de la terminaison française, l'Afnic encaisse de fortes montées en charge, jusqu'à 40 000 inscriptions en quelques minutes. Une phase que l'association avait heureusement anticipé en déployant une architecture spécialement conçue pour l'occasion.
(13/05/2004) |
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L'Association française pour le nommage Internet en coopération (Afnic) a donné le coup d'envoi de la déréglementation de l'extension en .fr en début de semaine (lire l'article du 11/05/2004). Depuis mardi dernier 9h00, toutes les personnes morales, ainsi que certaines personnes physiques (artisans, travailleurs indépendants, etc.), ont la possibilité d'enregistrer leurs noms de domaine en ".fr", à condition qu'elles soient identifiées sur les bases du Conseil national des greffes, de l'INPI (Institut national de la propriété industrielle) et de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).
L'Afnic avait déjà reçu près de 100 000 demandes hier en début d'après-midi, soit un peu plus de 24 heures après l'ouverture du nouveau service. "Jusqu'à présent, tout s'est bien passé, affirme Pierre Vassout, responsable du pôle ingénierie à l'Afnic. Il est vrai que nous avions largement anticipé ces chiffres."
Afin
de gérer au mieux cette brusque montée en charge, l'association
a notamment décidé de découper la phase d'enregistrement
par lots - en débutant le premier jour par les noms de domaines commençant
par des chiffres ou par les lettres a et b. Côté technologie, elle
n'a pas lésiné sur les moyens en n'hésitant pas à
déployer un système spécialement conçu pour l'opération.
"Les pics de fréquentation ont lieu à l'ouverture du service
- entre 9h00 et 9h10", note Stéphane Bortzmeyer, ingénieur à
l'Afnic. Durant ce laps de temps, la plate-forme a pu réceptionner jusqu'à
40 000 inscriptions. "D'où la nécessité de mettre en oeuvre
un système asynchrone permettant d'étaler sur plusieurs heures les traitements
à effectuer pour chaque entrée (vérification des registres, édition de
la base et installation du domaine) et soulager le travail de la base de données",
poursuit-on à l'Afnic.
Un système asynchrone basé sur une messagerie |
Le détail du processus en question ? En amont, un serveur Linux (Debian)
accueille les demandes communiquées par mail, en s'appuyant sur le serveur
de messagerie Open Source Postfix, puis gère l'envoi d'accusés de réception via
une application maison. Un deuxième environnement se charge de placer les
requêtes en file d'attente. Enfin, une grappe de serveurs supportant la
base principale l'Afnic (Oracle) lance les cycles d'installation.
Pourquoi avoir choisi une messagerie ? "A la différence d'un site Web, ce type de dispositif encaisse généralement sans trop de difficulté de tels niveaux de charge", explique Stéphane Bortzmeyer.
Pour gérer les demandes d'information de ses partenaires [registrar],
l'Afnic réplique une partie de ses données client sur une autre
plate-forme, ce qui lui permet de soulager encore sa base principale. "Quant
aux serveurs de domaines en tant que tels, ils s'adossent à une seconde
architecture articulée autour de trois machines, dont deux tournent sous
le système Tru64 (HP) et la troisième sous FreeBSD", conclut
Stéphane Bortzmeyer. |
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