Les technologies de la communication nont pas tenu leurs promesses. Le nombre de projets en échec dépassent limaginable. Face à ce constat, il est temps de réformer les méthodes classiques de gestion de projet afin dimpliquer les managers à toutes les étapes. Ce sont en effet les seuls en mesure de maintenir le projet sur ses rails selon les attentes formelles et informelles de lentreprise...
Vous souvenez-vous des promesses qui nous ont été faites à propos de lInternet et des technologies de linformation une fois déployées dans lentreprise ? Non ? Mais si, rappelez-vous. Tout devait être « tellement mieux ». Ca y était, le pas était franchi ! Lentreprise à papa allait directement à la poubelle, et à nous les modes de travail du XXIème siècle ! Tout le monde serait alors bien heureux, lentreprise deviendrait naturellement compétitive, et les nouveaux modes de coopération remplaceraient ipso facto les processus ancestraux. Le cumul des intelligences seraient alors à portée de réseau! Nous aurions connus un seul mot dordre : place à la créativité !
Mais quen est-il aujourdhui ? Pas besoin de faire un dessin ! Il suffit de regarder autour de nous. Non... Laissez de côté les grands projets médiatiques dont les errements tournent plus à la triste farce.. Regardez simplement dans nos entreprises. Le nombre de projets castrés, tronqués, avortés ou purement et simplement abandonnés avant lachèvement dépasse toutes les prévisions, même les plus pessimistes. Et même lorsque le projet semble abouti, une fois opérationnel sur le terrain, on reste souvent bien en peine de trouver les gains de productivité tant désirés. Cherchez lerreur !
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"Plutôt que de bâtir des entreprises communicantes, on a cherché à appliquer les recettes ancestrales de rationalisation des processus"
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Certains donneurs de leçons a posteriori, des « Je vous lavais bien dit », ont balayé un peu rapidement les technologies en suggérant quils ne sagissait que dun miroir aux alouettes. Cette explication sommaire est bien pratique, mais elle nexplique rien du tout. Soyons clair ! Nous nous dirigeons inexorablement vers une société de communication étendue.
Pour que cette société soit viable il est indispensable que lensemble des acteurs soit doté dun niveau technologique suffisant afin de devenir interlocuteur à part entière. Trop souvent, les managers nont vu dans ces nouvelles technologies quun nouveau levier de réduction des coûts de production. Et plutôt que de bâtir des entreprises communicantes, ils ont cherché à appliquer les recettes ancestrales de rationalisation des processus, et attendent en vain les bénéfices substantiels habituels comme les réductions drastiques deffectif et la soumission des sous-traitants.
Détournées de leur rôle initial, les technologies se sont révélées peu efficaces et les responsables sont bien en peine de mesurer un quelconque retour sur investissement. Et pour couronner le tout, cet usage déficient des technologies de linformation contribue au mal-être des femmes et hommes au travail. Le plus souvent vécues en interne comme une source de frustration, elles sont un véritable générateur de stress négatif. Il faut bien constater quune fois de plus, les hommes au travail doivent se contenter de la portion congrue de lavancée technologique. Et bien quil soit désormais notoire que le mythe de lentreprise sans hommes nest et ne restera quune illusion de patron, certains rétrogrades persistent à maintenir cet état de fait.
Doit-on dénoncer les travers de lavancée technologique comme Charlie Chaplin le faisait déjà en 1936 dans son film « Les Temps modernes » ? On peut quelquefois se le demander. Considérons simplement le cas des systèmes de Gestion de la connaissance (Knowledge Management). Rien quà la lecture de lintitulé, nous pourrions supposer quil existerait enfin une application des technologies facilitant le travail des hommes pour le mieux de lorganisation et le bien-être généralisé. En tout cas, cest dans cette logique que ce concept a été créé et cest ainsi quil trouve toute son efficacité.
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"Il est aberrant de laisser la totale responsabilité des projets technologies de l'information aux seuls informaticiens" |
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Mais quen est-il dans les faits ? Combien de systèmes sont réellement conçus pour développer le partage des connaissances et la mise en relation des différents acteurs de lentreprise, tous experts à leur niveau ? En réalité bien peu. Trop de réalisation encore visent lobjectif plus ou moins avoué de thésauriser les connaissances indépendamment des « têtes » qui les produisent. Lidée sous-jacente étant daméliorer les procédures afin de mieux automatiser et surtout de banaliser les rôles pour faciliter linterchangeabilité des hommes... Avec de telles ambitions, il ne faut pas être surpris des pauvres résultats !
Heureusement, tous les managers ne réagissent pas ainsi. Bien sûr, il en existera toujours pour cultiver la compétition interne en épandant généreusement un terreau de mépris, mais ils ne représentent pas la majorité. De plus en plus de managers prennent conscience de limportance stratégique dune utilisation adéquate des technologies pour dynamiser la coopération et la créativité. Ce sont dailleurs les premiers dépités des piètres résultats observés. Il est simplement surprenant de constater que ces derniers ne sinvestissent que très rarement au cur des projets et préfèrent se tenir précautionneusement à distance de la technique. Cest là, la principale cause déchecs. Les projets technologies de linformation ont des impacts sans commune mesure sur les structures de lentreprise et influent significativement son devenir. Il est aberrant den laisser la totale responsabilité aux seuls informaticiens comme on le pratique beaucoup trop souvent actuellement.
Ne rêvons pas ! Maîtriser une technique mouvante et instable est une tâche suffisamment ardu sans pour autant attendre des techniciens quils traitent en plus les aspects stratégiques et structurels des projets. De toutes façons, leurs pouvoir de décision est relativement limité. Mais les managers, eux, disposent de lensemble des prérogatives nécessaires. Ils ne peuvent rester immobiles et doivent sinvestir activement au cur des projets, quitte à mettre leur nez sous le capot, ne serait-ce que pour dépasser les discours commerciaux chargés de promesses irréalisables. Mais pas de craintes ! Il ne sagit pas non plus de mettre les mains dans le cambouis ! A chacun son métier. Il est simplement urgentissime (passez moi le néologisme) détablir un véritable dialogue avec les spécialistes de la technique et de le maintenir tout au long du projet. Cest ainsi que vous lon pourra équilibrer au plus juste les nécessités techniques, organisationnelles, culturelles et stratégiques et aligner concrètement les technologies avec les besoins de lentreprise.
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