C'est un épreuve difficile qui attend la société
Research In Motion, qui doit défendre son point de vue sur la
validité de ses brevets concernant la gamme de terminaux mobiles
BlackBerry,
sorte de PDA communiquant évolué.
A l'origine de la plainte, l'entreprise NTP, détentrice de
huit brevets couvrant ce type de technologie, et qui conteste
l'origine des brevets détenus par RIM, avait obtenu gain de
cause auprès de la cour du district Est des Etats-Unis. La
condamnation alors prononcée est lourde : 57 millions de dollars
de dommages et intérêts ainsi qu'une injonction empêchant
le fabricant de produire, vendre ou de proposer des services
autour du BlackBerry, sur le sol américain.
Un
préjudice financier important pour RIM que reconnaît Jim Wallace,
un des avocats de NTP. "Si l'on observe leur rapport annuel,
le cur de leurs revenus provient des BlackBerry vendus aux
Etats-Unis", déclare-t-il à nos confrères du New York Times. Et une manne financière pour NTP
dont l'activité est issue des royalties qu'elle tire de ses
brevets. D'ailleurs, si la haute cour venait à confirmer la
condamnation de Research In Motion, le montant des intérêts cumulés pourraient alors atteindre
les 100 millions de dollars d'amende. Mais si l'injonction est prononcée, elle priverait
paradoxalement NTP d'une source de revenus continue.
En
2003, le nombre d'utilisateurs de terminaux BlackBerry
était estimé à 1 million |
Auparavant, la cour doit examiner
les cinq brevets de NTP entrant en conflit avec l'activité
de RIM. Quatre d'entre eux devraient être accordés à NTP puisqu'ils
passent par une procédure de ré-examen où le bureau des brevets
ne s'entretiendra qu'avec NTP pour déterminer leur validité
vis à vis de la procédure. La décision concernant le cinquième
brevet, qui elle, passe devant une commission mixte, sera
communiquée très prochainement.
RIM avait tenté de faire valoir que, lors de la mission d'urgence consécutive aux attentats
du 11 septembre, le Congrès avait ordonné que des BlackBerries
soient distribués à tous ses membres et à leurs équipes pour
palier à la saturation des lignes téléphoniques. Sans succès.
Le groupe venait juste de relever la tête hors de l'eau,
en publiant en février dernier, ses premiers bénéfices depuis
l'année 2000. Il enregistrait alors un chiffre d'affaire de
595 millions de dollars, doublé par rapport à 2003 pour un
bénéfice net de 52 millions de dollars. Son action, dont la
valeur a connu ce week-end une baisse de 3,78 dollars atteint
encore 116,15 dollars soit près de dix fois sa valeur début
2003.
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