CHRONIQUE 
PAR PIERRE LOMBARD
Les banques préoccupées par la gestion des risques
Pressées par les règlements européens de mettre leur système d'information en conformité avec la nouvelle législation, les banques doivent également améliorer leur prise en compte des risques opérationnels.
 
(15/06/2004)
 
Directeur associé, Benchmark Group

Pour le secteur de la banque, l'informatique est primordiale depuis plusieurs décennies. Après avoir consolidé leur processus de traitement en back office dans les années 1980, les établissements financiers se sont attaqués à la gestion de la relation client et là, le travail d'homogénéisation des moyens de contact est loin d'être achevé.

En effet, après avoir essaimé au fil du temps leurs relations clients sur différents supports (Minitel, téléphone, Internet, téléphones mobiles), les banques planchent aujourd'hui sur la plate-forme capable de mettre en rapport tous ces canaux de communication.

Objectif : offrir à la clientèle un accès permanent et unifié aux prestations, mutualiser les coûts des différents canaux et, à moyen terme, tirer vers le haut le revenu moyen par client en proposant une gamme de services en ligne payants à valeur ajoutée.

Un chantier devenu d'autant plus incontournable que la plupart des utilisateurs de services financiers en ligne délaissent les agences, aujourd'hui principaux supports commerciaux des banques. Une tendance confirmée par une enquête de Benchmark Group qui a révélé que les trois quarts des clients des banques françaises ne se déplaçaient que très rarement dans leur agence.

Mais les banques ont encore une autre chantier à mener à terme : elles ont en effet à se conformer aux normes IAS 32 et IAS 39, qui ont toutes deux trait à l'évaluation des instruments financiers. Et cela assez rapidement : ces établissements doivent en effet publier des comptes conformes aux normes IAS dès 2004. Pressées par cette actualité des règlements européens, les banques ont tout intérêt à étudier leurs nouveaux besoins informatiques sous l'angle du processus global de gestion. Une solution IAS doit reposer sur une base de données centrale à laquelle sont appliquées des méthodes normalisées pour générer un résultat conforme, au plus faible degré de granularité possible. Par ailleurs, le logiciel IAS doit être complet pour répondre à l'ensemble des besoins des banques en restant simple d'utilisation.

 
Gestion des risques et relation client : les projets informatiques urgents dans la banque
 

Une fois réglée la mise en conformité IAS, les banques ne seront pas sorties d'affaire pour autant. Il leur faut encore se conformer au nouvel accord de Bâle sur les fonds propres dont l'entrée en vigueur est actuellement prévue en 2006. Surnommé Basel II, ce dernier ne concerne pour l'instant que les banques présentes sur la scène internationale. Mais la Communauté Européenne travaille à l'élaboration d'une directive qui obligera toutes les banques de l'espace européen à respecter le nouvel accord international.

Ainsi, la solution imaginée pour satisfaire les contraintes réglementaires IAS devra également tenir compte de Bâle II. Le problème est soluble si l'outil envisagé repose sur un pool de données central permettant non seulement de gérer toutes les données en conformité avec les normes IAS, mais aussi de procéder à d'autres évaluations telles que le calcul des fonds propres stipulé dans Bâle II.

Ces travaux vont représenter des investissements importants : ainsi la firme Datamonitor prévoit que les banques européennes vont dépenser 1,9 milliard de dollars en 2004 et 2 milliards de dollars en 2005.

Comment mener de front tous ces projets ? Une étude menée par Group 1 software et Marketing UK révèle que les grands établissements parviennent assez bien à équilibrer leurs différentes priorités. La gestion du risque et le service à la clientèle devancent de peu la conformité à la législation dans le classement des projets informatiques à faire aboutir d'urgence.

Devant ces résultats, on remarque que les établissements bancaires sont désormais très préoccupés par les risques qu'ils encourent. Non seulement ceux qui concernent les pertes financières, la fraude et les malfaisances mais aussi et surtout les éléments qui peuvent dégrader leur réputation. Et si l'informatique aidait les banques à redorer leur blason ?


Pierre Lombard
 
 

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