SECURITE
L'embauche du créateur du virus Sasser attise les craintes
Depuis sa sortie en mai dernier, Sasser occupe les premières places des classements établis par les éditeurs anti-virus. Son auteur vient pourtant de trouver un emploi dans le secteur de la sécurité informatique. Une décision qui divise.  (27/09/2004)
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Sven Jaschan, l'adolescent de 18 ans à l'origine du virus Sasser, vient d'obtenir une proposition d'embauche par une petite firme allemande spécialisée dans les solutions de sécurité, SecurePoint. Dotée d'une vingtaine d'employés, la société fournit pare-feu, système de détection d'intrusion, filtre anti-spam et anti-virus.

Ce choix justifié par l'éditeur comme un moyen "de lui donner une seconde chance" mais aussi d'embaucher une personne doté "d'un certain savoir-faire en la matière", a été accueilli avec scepticisme par les différents éditeurs anti-virus. Apparu en mai dernier, Sasser faisait preuve d'une certaine originalité dans son fonctionnement car contrairement aux variantes Netsky, il ne nécessitait pas d'interaction particulière de l'utilisateur pour se répandre.

"C'est une chose de construire un virus, mais fabriquer un système inviolable en est une autre", explique-t-on chez Althes - Medasys, société de conseil en sécurité. Surtout que Sasser dérive directement de Netsky et s'appuie sur une faille LSASS rendue publique. "A l'heure actuelle, construire un virus exploitant une faille est relativement facile, cela ne fait pas de vous un expert sécurité", ajoute-t-elle.

Pour le CERT-IST, le problème est tout autre : "on peut débattre longtemps sur les compétences techniques d'un créateur de virus ou d'un ancien hacker mais le vrai problème c'est l'éthique de la profession". Les éditeurs de solutions anti-virus souffrent en effet d'une mauvaise réputation en raison des liens parfois étroits qui les unissent avec la communauté des hackers, cette annonce apportant de l'eau au moulin de leurs détracteurs.

En attendant, Sven Jaschan sera jugé prochainement par un tribunal allemand sur la base de 143 plaintes reçues. Les dommages causés par les différentes variantes créées sont évalués à 157 000 dollars. Mais son futur employeur SecurePoint assure "que l'issue du jugement ne remettra pas en cause sa formation". Des propos jugés incitatifs par les professionnels de la sécurité : "la justice a déjà des difficultés à gérer les problèmes informatiques. Si en plus, on se moque d'eux… ", confie l'un d'entre eux.

D'ailleurs à chaud, les réactions sont plus virulentes "Ce n'est un secret pour personne, la pratique est courante. Bien sur, dans le discours officiel c'est une seconde chance mais en pratique, il va continuer à développer des virus pour son nouvel employeur", ironise ainsi un représentant d'une société de sécurité. Les responsables informatiques restent plus divisés. Près des deux tiers de nos lecteurs-sondés considéraient en octobre 2003 (lire l'article) que l'embauche d'un repenti hacker peut se révéler positive.

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Début septembre, plusieurs variantes de Mydoom incluaient un message destiné aux éditeurs déclarant : "nous cherchons du travail dans l'industrie anti-virus". Les principaux éditeurs s'étaient alors unanimement prononcés contre le principe d'une telle embauche.

 
 
Yves DROTHIER, JDN Solutions
 
 
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