Opérateur et éditeur de services en télécommunications, l'entreprise
toulousaine Newtech vient de mettre au point un nouveau système
à destination des serveurs vocaux, baptisé Voxcore. Une innovation,
éloignée de son cur de métier mais qui devrait permettre aux
sociétés de réaliser des économies substantielles sur leurs
factures télécoms.
"Depuis que le principal fournisseur de serveurs vocaux,
Dialogic, a été racheté par Intel, les prix sont passés d'environ
2 300 euros à 6 000 ou 7 000 euros, la carte", constate Pierre
Edouard Besse, responsable recherche et développement chez
Newtech. Equipées de microprocesseurs DSP (Digital Signal
Processor), les cartes Dialogic se chargent de traiter tout
signal audio circulant sur un serveur vocal.
Par
exemple, lorsqu'un interlocuteur appuie sur une touche de
son téléphone, la carte reconnaît le son émit et reconstitue
le numéro de la touche pressée. En pratique, les calculs très
gourmands en ressources exigent des cartes complexes dotées
de multiples processeurs, une architecture qui se traduit
pour l'utilisateur par un prix élevé à l'achat.
"Nous nous sommes alors penchés vers des solutions alternatives
notamment les WinModems ou les LinuxModems. Dans ce type de
configuration, l'essentiel du travail est réalisé par le logiciel",
explique Pierre Edouard Besse. Par le biais d'une autre technologie,
le FGPA (Field Programmable Gate Array), un circuit électronique
programmable, Newtech décompose la structure des opérations
en tâches simples.
| Le
serveur vocal peut servir également de passerelle
VoIP. |
Pour chaque calcul effectué, le résultat est réévalué puis
stocké. En conséquence, le traitement des calculs simples
se déplace de la carte à l'unité centrale de l'ordinateur.
Chaque carte supporte jusqu'à 120 utilisateurs simultanés
et chaque serveur gère jusqu'à 2 cartes d'accès. Si le client
souhaite dépasser cette limite des 240 appels entrants simultanés,
Newtech propose une offre logicielle à même de travailler
avec plusieurs serveurs.
Premier atout du Voxcore, son circuit reprogrammable peut
s'adapter à la problématique du client. Second avantage, le
système fonctionne via un réseau de serveurs interconnectés
favorisant ainsi la sécurité du réseau et la stabilité du
système. Mais l'entreprise toulousaine n'en reste pas là :
"nous avons aujourd'hui finalisé le portage des protocoles
RTP, SIP et MGCP sur notre produit", assure Pierre Edouard
Besse.
Le serveur vocal devient alors une passerelle VoIP plaçant
la PME en concurrence directe avec les géants du secteur tels
Audiocodes ou Cisco. L'entreprise peut donc transformer les
appels entrants en paquets IP si son infrastructure télécom
le permet. Un atout de taille au vu de la montée en force
de la voix sur IP chez les professionnels (lire l'article
du 01/10/2004).
Trop éloigné de son cur de métier, Newtech espère vendre
son produit aux industriels. En attendant, la société fabrique
elle-même ses premiers échantillons de cartes dont la disponibilité
est annoncé pour la fin de l'année.
|
Dossier 
