Une initiative américaine propose de rendre Internet aux scientifiques
en leur donnant la main sur son architecture, comme ce fut le cas
aux origines avec le réseau Arpanet, révèle le quotidien News.com. Ce projet, baptisé National LambdaRail (NLR), vise
à relier les différentes universités des Etats-Unis autour d'un
réseau commun en fibre optique.
S'appuyant sur la technologie Internet 2 et sa bande passante
- capable d'atteindre les 10 Go/s - le NLR est en tout point
similaire à un autre projet américain, Abilene. Mais les deux
réseaux diffèrent dans l'infrastructure mise en place. Là
où Abilene s'appuie sur un backbone appartenant à des sociétés
privées, le NLR reste libre. Une différence qui joue sur plusieurs
points.
Tout
d'abord, les universités gagnent en souplesse car elles ne
sont pas limitées par les clauses d'un contrat. Cela leur
permet d'adapter la bande passante du réseau en fonction des
besoins mais aussi de ne pas s'engager pour une durée ou un
débit minimum. D'autre part, le réseau étant sous la responsabilité
des centres de recherches, les scientifiques peuvent adapter
le réseau en fonction de leurs contraintes en modifiant le
protocole de communication IP par exemple.
L'autre atout du NLR provient de son débit. Alors que les
utilisateurs de l'Internet2 ne bénéficient que d'un seul réseau
partagé de 10 Go/s, ceux du NLR disposent de leur propre lien
10 Go/s. Mieux, pour chaque lien, une valeur lambda est affectée.
Cette variable joue le rôle de coefficient dans une équation
donnant la possibilité d'augmenter ou de diminuer la taille
du réseau pour atteindre jusqu'à des centaines de gigaoctets
par secondes.
Le réseau NLR compte aujourd'hui 18 membres, universités
et groupes de recherche, qui contribuent individuellement au projet, à hauteur
de cinq millions de dollars sur cinq ans. Ces fonds
sont spécifiquement investis dans le développement de l'infrastructure
fibre optique et dans la mise en place de matériels IP capables
de gérer la valeur lambda des liens réseaux.
En septembre, le projet NLR a terminé sa première phase de
déploiement, assurant la couverture de tout l'est des Etats-Unis
(Denver, Chicago, Atlanta, Seattle
). La phase deux, encore
en cours, assurera l'installation de la fibre optique dans
le sud du pays. Cette partie du projet reliera les universités
de Louisiane, du Texas, de New-York ou de Salt Lake City.
Les principaux industriels contribuant au projet NLR sont
Qwest, AT&T, Cisco et WilTel Communications.
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