Lundi, Electronic Data Systems faisait finalement état de ses
résultats financiers au troisième trimestre 2004 après avoir
repoussé trois fois la date de l'annonce officielle suite à
des rectificatifs du comité d'audit interne. Mauvaise nouvelle
pour le groupe, le troisième trimestre confirme la dégringolade
amorcée en 2002.
Avec une perte nette de 153 millions de dollars, la société
de services en informatique se trouve handicapée par une charge
pour dépréciation d'actif de 375 millions de dollars suite
à l'un de ses contrats phare pour son client, la Navy Marine
Corps. Au troisième trimestre 2003, le résultat net d'EDS
atteignait 16 millions de dollars tandis que le chiffre d'affaires
reste quasiment stable à 4,95 milliards de dollars, soit
un recul de 1% sur un an.
Depuis
le début de l'année, la SSII cumule un résultat net positif
pointé à 105 millions de dollars pour un chiffre d'affaires
de 15,62 milliards de dollars. Des résultats satisfaisants
mais bien en dessous des attentes des actionnaires qui ont
sanctionné le cours à la bourse de New York. Au premier semestre,
le titre avait perdu 40% de sa valeur par rapport au cours
de la fin de l'année 2003.
Suite à un bilan de l'année 2003 difficile où le groupe faisait
état d'une perte nette de 1,73 milliard de dollars, 2004
s'annonce mitigé. Des mesures ont déjà été prises par la direction
pour redresser la barre. Elles consistent en un plan de licenciement
qui prévoit la suppression de 15 000 à 20 000 postes au cours
des 27 prochains mois ainsi qu'une proposition de pré-retraite
envoyée à plus de 9 000 salariés et qui devraient en séduire
près de la moitié.
15
à 20% de la masse salariale licenciée pour
espérer un retour à la profitabilité |
Ce sont ainsi entre 15 et 20% des 120 000 collaborateurs
que compte aujourd'hui EDS qui se verront remerciés. Une mesure
d'exception pour un groupe qui n'aura pourtant connu que la
croissance depuis dix ans. En effet, son chiffre d'affaires
en 1994 s'élevait à 9,96 milliards de dollars, puis 16,89
milliards de dollars en 1998 pour atteindre le record en 2003
avec 21,5 milliards de dollars. Mais la profitabilité du groupe
pourtant à son maximum en 2001 (1,31 milliard de dollars
de résultat net), bascule à partir de 2002.
Malgré un bénéfice annuel de 1,12 milliard de dollars en
2002, l'année sera surtout marquée par l'échec de deux contrats
majeurs d'infogérance. En novembre 2002, Procter & Gamble
refuse ainsi la signature d'un contrat de 7 milliards de dollars
alors qu'une semaine auparavant, c'est un accord de 5 milliards
de dollars avec JP Morgan qui avait été avorté. Au mois de
juillet, EDS supprimait déjà 2 000 postes.
En 2003, la tendance se confirme et EDS cherche des solutions.
En début d'année, il cède sa branche UGS PLM Solutions à Bain
Capital, Silver Lake Partners et Warburg Pincus pour 2,05
milliards de dollars. Malgré cette opération, le groupe voit
sa trésorerie glisser de 985 millions à 230 millions de dollars.
Son récent plan de licenciement doit donc restaurer sur le
long terme, la santé financière. Pour le quatrième trimestre
2004, EDS prévoit un bénéfice par action compris entre 23
et 31 cents hors charges.
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