TRIBUNE 
PAR PIERRE LOMBARD
La gestion des actifs informatiques est encore limitée
Les entreprises se préoccupent de leurs actifs technologiques et pensent les maîtriser. Mais leur niveau de maturité et d'équipement peu élevé crée un décalage entre la perception et la réalité de l'efficacité de leur IT Management.
 
(01/03/2005)
 
Directeur associé, Benchmark Group

L'environnement de plus en plus concurrentiel auquel sont confrontées les entreprises implique une prise de conscience, au plus haut niveau de l'importance stratégique du système d'information. C'est pourquoi, les grandes directions de l'entreprise (DAF, Direction Générale) se préoccupent fortement de la gestion de l'informatique (appelée encore IT Management).

Les directeurs de systèmes d'information (DSI) connaissent bien les principaux gains de ces méthodes : ils les appliquent en particulier à la gestion du matériel et des licences. Ainsi un système de gestion d'actifs informatique réalisera plusieurs tâches : la gestion de l'inventaire du matériel, des logiciels, du cycle de vie des produits, le processus d'acquisition, la gestion des contrats fournisseurs et enfin la gestion des données concernant l'organisation et les utilisateurs. En cas d'incident par exemple, l'outil doit donner une idée précise de la charge de travail correspondante. Il produit pour cela des rapports statistiques à partir des journaux édités par le système. Il doit de plus être capable de prévenir les pannes, d'anticiper les demandes et d'adapter l'infrastructure réseau aux priorités des métiers.

Le but ultime de l'IT Management est de réduire et de maîtriser les coûts d'exploitation, c'est-à-dire le coût de revient total lié aux acquisitions et aux cycle de vie des actifs. Des dépenses non négligeables, depuis comme l'a fait réaliser le Gartner Group, en introduisant l'indicateur TCO (Total Cost of Ownership) il y a une bonne quinzaine d'années. Le cabinet d'analystes formalisait ainsi ce que beaucoup soupçonnaient : le coût d'acquisition initial du matériel ne représente qu'une faible partie du coût total (21%) d'une application, mais qu'en revanche, les coûts d'exploitation pèsent pour 43%, le support technique pour 27 % et l'administration de l'ensemble représente 9 % du TCO.

Aujourd'hui, a-t-on tiré toutes les leçons de cette approche, l'a-t-on généralisée ? Pas vraiment. Il apparaît que le niveau de maturité des DSI n'est pas encore optimal pour leur permettre de mieux appréhender les bénéfices sur la gestion des contrats, la gestion des migrations ou encore la gestion des stocks. C'est ce qui ressort d'une enquête menée en 2004 par le cabinet IDC et Staff&Line sur la gestion des actifs informatiques auprès des directions informatiques de 150 entreprises françaises de plus de 500 personnes.

Les entreprises interrogées dans le cadre de cette étude, déclarent en grande majorité (89% d'entre elles) qu'elles sont capables de réaliser un inventaire précis et permanent de leurs actifs informatiques. Mais, malgré une visibilité plutôt bonne sur les bénéfices de l'IT Management, les entreprises ont une perception de l'efficacité de leur IT Management supérieure à la réalité. Ainsi, seulement 77% des entreprises déclarant être capable de réaliser un inventaire précis et permanent, et 75% des sociétés estimant connaître la localisation de leurs actifs informatiques disposent de solutions pour réaliser concrètement ces tâches.

De plus, la moitié des entreprises interrogées ne disposant pas de solution de gestion des actifs déclarent connaître parfaitement le nombre de PC et le nombre de licences utilisées et payées. Or, on connaît suffisamment aujourd'hui la complexification des systèmes d'information, pour savoir qu'il est devenu impossible de réaliser un inventaire précis et permanent ainsi qu'une localisation exacte des actifs informatiques (matériels et logiciels) sans l'aide d'une solution dédiée.

Le niveau de maturité des entreprises sur la gestion de l'infrastructure reste encore insuffisant. Ainsi, les sociétés interrogées ne sont que 59% à avoir mis en place des tableaux de bord, outils indispensables au suivi de la gestion de l'infrastructure. Par ailleurs, 58% des entreprises n'utilisent aucun référentiel ou méthodologie pour la gestion de leur infrastructure. La mise en place d'accords sur les niveaux de service (SLA) est aussi très révélatrice du niveau de maturité des entreprises : moins de 30% en possèdent entre la DSI et les directions opérationnelles et 37% en ont mis en place entre la DSI et les prestataires.

Au vu de ces chiffres, on peut bien parler de décalage entre la perception que l'on a de la gestion des actifs informatique et la réalité de la mise en œuvre d'indicateurs fiables.


Pierre Lombard
 
 

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