TRIBUNE  
PAR ERIC CHANAL
CMM-I : Seuls les clients sont bons juges !
La démarche de qualité ne représente pas un big-bang méthodologique mais est un excellent cadre quoique exigeant, pour des résultats qui peuvent être spectaculaires. Explications et exemples.  (10/03/2005)
 
Directeur du programme CMM-I chez SQLI
 
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SQLI
Quelle que soit la démarche de qualité, CMM-I ou autres, il y aura toujours les "pour" et les "contre", ceux qui ne voient que la belle théorie issue de l'esprit consultant impossible à mettre en pratique, ceux qui pensent que toute démarche de qualité n'a essentiellement pour but que d'obtenir une certification à des fins marketing "creuses"… mais en réalité, là n'est pas le débat.

Les véritables questions à soulever sont avant tout de trois ordres :
- Quels sont les bénéfices que le client peut en tirer ?
- Quels sont les bénéfices que la SSII peut en tirer ?
- Quels sont les bénéfices que l'équipe de développement peut en tirer ?

Ce qui intéresse pour le moins une entreprise lorsqu'elle lance un appel d'offres pour la réalisation d'une application informatique, c'est avant tout que ladite application réponde à l'intégralité des besoins des utilisateurs. Dans ce cadre, le recueil des besoins revêt une importance véritablement stratégique.

L'un des secteurs clés de CMM-I y est particulièrement dédié : "La Gestion des Exigences". La mise en œuvre des pratiques de ce secteur et en particulier du "référentiel d'exigences", permet non seulement de recenser les besoins explicites formulés par le client, mais également de mettre en lumière les besoins implicites, inhérents à telle typologie de projet, à tel métier, etc.

L'un des exemples les plus frappants que l'on peut citer concerne la réalisation d'un outil d'aide à la taxation pour l'Administration Cantonale des Impôts de l'Etat de Vaud (Suisse). Le métier de la taxation est d'une complexité extrême : la mise en œuvre de cette gestion des exigences a permis d'aboutir à une véritable modélisation du métier de taxation et finalement, à la satisfaction pleine et entière des utilisateurs finaux.

Côté prestataire, le référentiel d'exigences s'enrichit à chaque nouveau projet, et permet un gain de productivité et d'efficacité considérable sur les futurs projets de problématique similaire… En outre, de la mise en place de cellules de capitalisation (secteur CMM-I de niveau 3), résulte une circulation plus rapide des savoir-faire dans l'entreprise.

 
"Dans le cadre de CMM-I, les risques peuvent être identifiés très en amont"
 

La garantie de succès d'un projet passe inévitablement par une totale maîtrise des risques. Dans le cadre de CMM-I, les risques organisationnels, techniques, de périmètre, etc. peuvent être identifiés très en amont, ce qui permet aux équipes projet tant du côté client que du côté prestataire, d'être toujours dans l'anticipation :
- L'identification et l'analyse des risques permet de repérer les problèmes potentiels avant qu'ils ne se transforment en problèmes réels et de mesurer leur impact ;
- La planification vise à définir les actions de résorption à mettre en place pour éviter / limiter la probabilité d'apparition de ces risques ;
- Le suivi permet le contrôle périodique de l'effet des actions de résorption sur les risques identifiés, la clôture de certains risques et la détection de nouveaux.

"L'approche CMM-I en matière de gestion des risques m'a paru très novatrice et pertinente : le fait d'identifier et de mesurer très précisément les risques potentiels permet de prendre les décisions qui s'imposent, et ce fortement en amont, et contribuent ainsi largement à la réussite du projet."
(Faouzi Ben Grid, Resp. du pôle Développement - Direction des Etudes- GIPS, GIE informatique Apicil)

Dans le même ordre d'idées, les secteurs "Vérification" et "Validation", avec notamment les cas de tests, contribuent de manière significative à la réussite d'un projet.

"La mise en œuvre des pratiques du secteur "Vérification" et la gestion des tests, très innovante, a abouti dans le cadre de la réalisation de notre dernier Extranet, à la réduction de 60% du nombre de bugs constatés en phase de recette…"
(Lionel Planes, Resp. des Etudes - Direction des Systèmes d'Information - SITA)

Du côté des équipes, même conclusion :
"Depuis l'intégration de CMM-I, l'approche de nos Ingénieurs face aux tests a fortement évolué. Par exemple, les tests unitaires, automatisés en grande partie, permettent aux équipes de se concentrer sur les tests fonctionnels."
(Pierre-Olivier Bessol, Directeur de projet, SQLI Toulouse)

"Loin du discours sur la méthode, CMM-I permet de disposer d'un certain nombres d'outils pragmatiques. Par exemple la pratique de gestion des risques nous a permis d'identifier très tôt un risque de dérapage organisationnel : la phase de conception était très limitée et les réunions ne permettaient pas d'avancer correctement ; nous avons donc mis en place un avancement par modules, ce qui nous a permis d'allonger la phase de conception et de paralléliser conception et développement…" (Morgan Alori, Chef de Projet SQLI Paris)

Dans le cadre de plusieurs projets importants menés pour le Département Information Solutions d'Aventis Pasteur, le résultat de la mise en œuvre des pratiques CMM-I liées à la gestion des risques vient encore témoigner du bien-fondé de ce modèle.

"Nous avons constaté une très forte augmentation de la qualité des livrables pour recette… Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le contrôle permanent permet d'anticiper très tôt les impacts des éventuelles modifications fonctionnelles et de prendre les bonnes décisions. Ainsi, sur l'un des projets réalisés, l'intégration de données de dernières minute, devant implique 20 jours de charge supplémentaires, a pu être réalisée avec un impact de 4 jours seulement sur le planning".
(Nicolas Wroblewski, Chef de Projet - Dpt Information Solutions - Aventis Pasteur)

Le respect des délais est en effet une autre des préoccupations majeures des entreprises ; force est de constater en effet que les projets informatiques sont excessivement rarement livrés en temps et heures. Le pilotage des projets, selon les préconisations du modèle CMM-I, permet d'inverser complètement cette tendance.
"Le fonctionnement par itérations fréquentes et validations courtes a permis une maîtrise totale du périmètre et évité la moindre dérive en cours de projet, que ce soit sur le plan des fonctionnalités ou bien des délais (...) Les pratiques CMM-I ont permis de mener à bien en 12 mois, un projet réalisable en 2, voire 3 ans, selon les méthodes traditionnelles…"
(Max Bauman, Resp. Informatique du projet TAO2 - Etat de Vaud)

"Outre la gestion des risques, avec notamment un système d'alerte qui a permis de détecter un manquement dans les spécifications que nous n'avions pas identifié initialement, nous avons également constaté une bonne analyse du sizing des équipes, un strict respect des charges -indicateurs transparents- mais également des délais de livraison -software et documentation-, ce qui est plus qu'appréciable dans un contexte world wide"
(Patrick Bourcier, Project Leader, Dpt Manage Customer & Supplier - Airbus Central Entity)

 
"Il ne s'agit pas d'appliquer stricto sensu tel ou tel modèle de façon scolaire"
 

En réalité, la réussite ou non du modèle CMM-I tient avant tout de la compréhension qu'on peut en avoir, de la manière de l'appréhender et le mettre en œuvre. Il ne s'agit pas d'appliquer stricto sensu tel ou tel modèle de façon scolaire, mais bien de chercher à atteindre les objectifs de l'entreprise au travers de bonnes pratiques en mutation constante car enrichies à chaque nouveau projet, et surtout de les adapter aux différentes caractéristiques du projet traité (taille, domaine fonctionnel, technologie, etc.).

Il n'est évidemment pas concevable de mettre en œuvre toute une batterie de pratiques, telles que plan projet, le plan d'assurance qualité, le plan de gestion de la configuration, la stratégie de tests, etc. … sur un projet de 50 j/h. D'autres pratiques permettent de traiter ces différents points plus efficacement sur ces petits projets…

En un mot, CMM-I ne représente pas un big-bang méthodologique mais c'est un excellent cadre pour une organisation qui cherche à améliorer sa façon de travailler de manière continue.

C'est un cadre exigeant qui demande beaucoup d'efforts dans la durée, des investissements lourds, un engagement sans faille de la direction et une bonne communication pour impliquer et faire adhérer les équipes…

Mais les résultats peuvent être spectaculaires : une capacité à maîtriser les projets complexes, une satisfaction client remarquable, une amélioration de la rentabilité des projets significative et une meilleure capitalisation des connaissances acquises.

Eric Chanal
 
 

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